Publié par Gaia - Dreuz le 24 mars 2023

Source : Ojim

En 1991, la dissolution de l’Union soviétique ouvrait, pour beaucoup d’acteurs de la scène géopolitique, de nouvelles perspectives. Certains comme Francis Fukuyama, se sont même hasardés à pronostiquer que la mort de l’ennemi des États-Unis marquerait la fin de l’histoire et la domination sans partage de l’american way of life et de l’american way of thinking sur l’ensemble du globe. Une occasion manquée pour la fin de l’histoire mais un moment de grâce pour George Soros.

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La fin de l’histoire remise à plus tard

Si trente ans de recul montrent la chimère qu’était cette fin de l’histoire, quelques hommes ont alors profité de cette période pour investir les friches que représentaient, à leurs yeux, les anciens pays du bloc soviétique. Parmi eux, George Soros. Le fondateur de l’Open Society Fondation a fait des pays comme la Hongrie (dont il est natif), la Pologne ou encore la Roumanie ses terrains d’expérimentation où il met ses deniers au service de ses idées.

Une étude du Capital Research Center

Afin de mieux comprendre le système Soros, le Capital Research Center a publié en 2017 un dossier richement garni sur l’implantation et l’influence du philanthrope en Roumanie. Le Capital Research Center a été créé en 1984 et s’intéresse à la philanthropie et aux think tanks. Décomposé en dix parties, le dossier suit un plan chronologique. Il se penche tout d’abord sur la manière dont le disciple de Karl Popper s’est implanté en Roumanie dès les années 1990, pour ensuite suivre la façon dont ses idées ont été appliquées avant de voir, en dernière partie, la critique, de plus en plus présente, des agissements de la nébuleuse Soros dans ce pays. Nous reprenons quelques éléments de ce dossier.

Décembre 1989, Soros saute dans le premier avion civil pour Bucarest

Le 25 décembre 1989, le dictateur roumain Nicolae Ceausescu et son épouse Elena sont fusillés sans jugement. Le jour des funérailles, une ONG, le Groupe pour le dialogue social (GSD), est créée. Moins d’une semaine plus tard, George Soros rendait visite à l’organisation. En 2005, Soros confiera à la télévision roumaine qu’il était dans le premier avion civil à atterrir à Bucarest[1]. Une première prise de contact avec le pays avant de créer, en juin 1990, sa propre ONG, la Fondation Soros. Avec un budget initial de 1,5 million de dollars, cette structure sera pendant longtemps la plus grosse ONG roumaine ayant deux missions : proposer des initiatives citoyennes et mettre en place des programmes d’éducation.

Le témoignage de Mirel Palada

L’éducation est l’une des armes clés de George Soros. Comme le confie Mirel Palada, ancien porte-parole de la présidence roumaine, « Soros prend des jeunes gens novices et naïfs, leur montre l’Amérique, paie leurs études, construit patiemment un réseau de gens qui lui sont redevables et qu’il pourra utiliser quand ils seront influents et que leur temps viendra. »[2]. Palada fait partie de ces jeunes gens qui ont vu leurs études payées par le milliardaire. Seulement, il est ce qu’on pourrait appeler un « retourné », dans la mesure où il n’a pas suivi le plan tracé par Soros. Il confie : « Dieu merci, je ne fais pas partie des réseaux Soros, je suis de ceux qui aiment leur pays. »

Ces actions de mécénat en faveur d’une petite élite libérale et démocratique roumaine partent d’un constat : avant de vouloir qu’une élite de cet acabit puisse guider le pays vers les rives d’une société ouverte, encore faut-il qu’elle existe. Il faudra une quinzaine d’années entre le moment où Soros s’implante en Roumanie, et celui où ses idées prendront forme et se transformeront en politiques publiques. Quinze ans, c’est environ le laps de temps qui sépare la chute de la dictature roumaine et l’intégration du pays dans l’UE, moment pendant lequel les vues de Soros seront, en grande partie, réalisées.

Éducation, santé, communication

Outre cette élite, Soros travaille aussi sur « l’éducation » des citoyens roumains. Là encore, pour que le mélange prenne, il faut qu’une partie majoritaire de la population , a minima, adhère au moins passivement aux idées de Soros. Ainsi, entre 1990 et 1994, l’ONG a travaillé avec le ministère de l’Éducation roumain afin de diffuser des livres écrits par des proches de Soros. Au milieu de la décennie, l’organisation hausse son budget à 10 millions de dollars et change de nom pour devenir la fondation pour une société ouverte. Enfin, elle étend ses prérogatives à la culture, la santé et la communication.

Comme le note Pierre-Antoine Plaquevent, auteur d’un ouvrage sur la nébuleuse Soros, dans un entretien accordé à TV Liberté en 2020, George Soros n’est pas un milliardaire cherchant simplement à augmenter son profit. Si la diffusion du modèle démocratique fait ses affaires, il est surtout le porteur d’un projet politique. À ses yeux, l’économie est le moyen d’obtenir la puissance capable d’imposer cette société ouverte théorisée par Karl Popper dans son ouvrage La société ouverte et ses ennemis. L’auteur ajoute également que la vision du monde de Soros est une fusion des historicismes dans le globalisme afin de mettre fin à l’histoire dans l’utopie mondialiste[3].

Sans surprise, George Soros n’est jamais bien loin lorsqu’il s’agit de déstabiliser un État un tant soit peu solide ou même une société restée enracinée qui serait un ennemi de cette société ouverte convoitée. Nous donnerons quelques exemples dans la deuxième partie de cet article.

Notes

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