Publié par Guy Millière le 29 mars 2023

Le désordre délibérément créé en Israël depuis plusieurs mois s’est accentué ces derniers jours. J’ai, dans des articles précédents, désigné les coupables.

Le principal est la gauche israélienne (j’y inclus le “centre gauche”) qui semble prête à tout pour revenir au pouvoir, et qui sait que, ne pouvant quasiment plus y parvenir par la démocratie et le suffrage universel, il lui reste les moyens non démocratiques : le désordre, l’émeute, les manifestations incessantes, la désobéissance aux autorités, jusque dans les rangs de l’armée et de la police. J’ai déjà dit que cette attitude est irresponsable et criminelle, je le redis : Israël est un pays menacé qui doit être debout et uni pour faire face aux ennemis qui veulent sa mort.

L’autre coupable est l’administration Biden, qui ne cesse de souffler sur les braises, et qui a cautionné et contribué à financer ce que fait la gauche israélienne en ce moment.

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J’ai déjà dit aussi que la réforme changeant le statut et les prérogatives de la Cour Suprême israélienne voulu par le gouvernement Netanyahou est indispensable pour qu’Israël redevienne pleinement un état de droit, et que ce qui est en jeu est la possibilité qu’Israël reste un pays où un gouvernement qui ne serait pas de gauche puisse encore gouverner le pays, Netanyahou le sait, et il sait donc qu’il ne peut pas reculer.

Son recul serait une victoire de la gauche et de la non démocratie, et conduirait à un effondrement de sa majorité et à l’impossibilité qu’un gouvernement qui ne conviendrait pas à la gauche et à une Cour Suprême aux mains de la gauche puisse à nouveau gouverner Israël. Son recul, de toute façon ne suffirait très vraisemblablement pas aux fauteurs de désordre, qui veulent sa chute.

Si Netanyahou ne recule pas, il est impossible de savoir jusqu’où la gauche israélienne peut aller, et on peut penser qu’elle est prête à aller plus loin encore, puisqu’elle a la caution de l’administration Biden, et que cette dernière contribue à la financer (ce qui permet à la gauche israélienne d’affréter des autocars et de rémunérer des manifestants 400 shekels- 110 euros- pour venir manifester à Tel Aviv).

Ce qui se passe peut se trouver décrit comme un coup d’état mené par la gauche israélienne et l’administration Biden.

Si le gouvernement Netanyahou devait tomber, le coup d’état aurait réussi. Israël aura un gouvernement faible et malléable, et serait en grand danger.

Si le gouvernement Netanyahou ne tombe pas, la gauche continuera, et Israël sera en danger aussi : le danger sera sans doute moindre, mais il existera.

Ce qui se passe est le résultat terrible de ce que fait la gauche dans nombre de pays occidentaux.

La gauche israélienne, comme la gauche française, comme la gauche américaine, comme d’autres gauches occidentales, a mené un travail d’infiltration depuis des décennies. Elle s’est insinuée dans le secteur scolaire et universitaire, puis dans le secteur intellectuel et journalistique, et, par un effet de ruissellement, elle a contaminé par ses idées des parts croissantes de la société. Elle perd les élections, mais contamine les esprits, et prend des places de pouvoir.

Ses idées sont ce qui se trouve appelé en Israël le “post-sionisme”, autrement dit le renoncement aux valeurs fondatrices d’Israël.

Ses idées visent à éroder l’identité juive d’Israël et à faire d’Israël un pays n’ayant plus nécessairement une identité juive.

Pour que ces idées avancent elle doit culpabiliser et la gauche israélienne culpabilise les Israéliens : elle reconnait l’existence d’un “peuple palestinien” et se scandalise quand un ministre israélien, Bezalel Smotrich, rappelle que le peuple palestinien a été inventé en 1967 (j’ai publié en 2011, avec le grand politologue américain  David Horowitz, un livre appelé Comment le peuple palestinien fut inventé dans lequel toutes les explications requises figurent), et la gauche israélienne, ainsi, nie l’évidence et entérine une falsification de l’histoire qui sert à nier la légitimité de l’existence d’Israël.

La gauche israélienne se déclare ouverte à la création d’un État palestinien qui serait inéluctablement, au vu de ce qu’est l’Autorité palestinienne, un État terroriste voué à la destruction d’Israël.

Pour que ses idées avancent, la gauche israélienne affirme son amitié avec les administrations démocrate américaines qui sont, depuis l’élection à la présidence de Barack Obama en 2008, des administrations résolument anti-israéliennes, ce qui la conduit à ne rien dire quand l’administration Biden agit pour démanteler les accords d’Abraham (j’y reviendrai) et pour renforcer l’Iran des mollahs.

La droite israélienne a sans doute manqué de vigilance face au travail d’infiltration effectué par la gauche israélienne, et je ne peux lui en faire reproche : toutes les droites occidentales ont manqué elles aussi de vigilance face au travail d’infiltration effectué par la gauche dans leur propre pays.

Il reste à la droite israélienne à faire preuve de force et de détermination. Ceux qui l’ont trahie (Naftali Bennett, Gideon Sa’ar, Avigdor Liberman – et on peut leur ajouter maintenant Ayelet Shaked et Ze’ev Elkin) ont montré leur vrai visage et se sont faits compagnons de route de la gauche, cela ne peut que rendre, à terme, la droite israélienne plus forte.

Binyamin Netanyahou a décidé de reporter la réforme de la Cour Suprême israélienne au mois de mai prochain. Il était confronté à la menace d’une grève générale destinée à paralyser totalement le pays.

Ce report est interprété par certains comme un signe de faiblesse. Je pense que c’est un simple repli tactique destine à préparer le combat décisif, qui implique, autant que faire se peut, un soutien sans faille de l’armée et de la police israéliennes au gouvernement. Netanyahou a décidé ce report en accord avec ceux de ses ministres les plus déterminés à ce que la réforme ait lieu :  Yariv Levin, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir. Il l’a fait après avoir limogé, à juste titre, son ministre de la défense, Yoav Galant, qui commençait à fléchir : il n’y a pas de place dans le gouvernement israélien aujourd’hui, surtout au poste de ministre de la défense, pour quelqu’un qui fléchit.   

Avi Maoz, qui dirige le parti sioniste religieux Noam (un parti que ceux qui veulent la mort d’Israël décrivent comme un parti d’”extrême droite”, bien sûr) a prononcé lundi matin un discours remarquable à la Knesset dans lequel il dit ce qui doit l’être:

Ce que nous risquons de voir ici est l’accomplissement d’un coup d’État dont l’objectif est de transformer le régime démocratique de l’État d’Israël, basé sur le gouvernement par des élus, en une dictature des élites qui, dans une utilisation cynique des mots destinée induire en erreur, décrit ce qui se passe comme fondamentalement démocratique… Si nous reculons, ce sera la preuve définitive qu’il n’y a plus de raison d’aller voter, et qu’Israël est devenu une dictature où les dictateurs sont les élites de la Cour suprême, des médias et de tous ceux qui détiennent aujourd’hui des fonctions publiques de haut rang.

La bataille en cours a été décrite par Malcolm Dash, ancien directeur des opérations de l’Israel Institute for Strategic Studies, comme la deuxième guerre d’indépendance d’Israël. Il dit qu’Israël doit retrouver impérativement la détermination de ses fondateurs et que le gouvernement Netanyahou doit se battre comme s’il en allait de la survie d’Israël : parce qu’il en va effectivement de la survie d’Israël.

Je pense que Malcolm Dash a raison.

J’ajoute que tous les Israéliens attachés à l’existence d’Israël en tant qu’Etat du peuple juif, et tous ceux, juifs ou non, ailleurs dans le monde (et j’en fais partie), qui sont eux aussi attachés à l‘existence d’Israël doivent se lever pour défendre la démocratie israélienne contre la tentative de coup d’État en cours, pour qu’Israël vive.

Des sondages montrent que si des élections avaient lieu aujourd’hui, le coup d’État aurait fonctionné, et un conglomérat de gauche arriverait au pouvoir. On doit espérer que le peuple juif israélien saura se ressaisir. Vite.

Si la gauche revenait au pouvoir en Israël dans les semaines à venir, le risque évoqué par Avi Maoz serait concrétisé, la deuxième guerre d’indépendance d’Israël serait perdue.

Ce serait une récompense accordée à une gauche israélienne ennemie de la démocratie et ennemie d’Israël, à l’administration Biden et aux démocrates américains et, plus largement, à tous les ennemis d’Israël. Ce serait, de la part du peuple juif israélien, une décision suicidaire qui se paierait plus tard en concessions à ceux qui veulent détruire Israël, en attentats terroristes sanglants, et en risques de guerre accrus.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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