
Le président français Emmanuel Macron a donné une interview à Pif Gadget, magazine connu pour la profondeur de ses analyses politiques, puis est parti en Chine en espérant obtenir un infléchissement de la position de la Chine face à la Russie : il n’a rien obtenu du tout, s’est ridiculisé et a fait des déclarations intempestives qui ont provoqué un tollé international.
Quelques jours après l’entretien de Macron publiée dans Pif Gadget. Marlène Schiappa, “Secrétaire d’Etat chargée de l’économie sociale et solidaire” (superbe titre socialiste dépourvu de toute signification) a pensé faire avancer la cause féministe en posant dans Playboy, sans poser nue, ce qui a dû décevoir les amateurs du magazine, connu pour ses positions pas du tout féministes. Olivier Dussopt, “ministre du travail, du plein emploi et de l‘insertion” (superbe titre socialiste là encore, porteur qui plus est d’une proclamation fausse : le plein emploi est très loin d’exister en France), confronté aux grèves et aux manifestations résultant de la loi de réforme des retraites, a, lui, accordé un entretien au magazine homosexuel militant Têtu (pour lequel Macron avait accepté de faire la couverture torse nu il y a quelques années, avant de dire que le PDG de Radio France à l’époque n’était pas son amant) et révélé qu’il est gay, ce qui va sans aucun doute faire accepter plus facilement le passage de l’âge de la retraite à 64 ans. Depuis, Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national universel (que de titres ineptes et à rallonge pour les ministères français !) a, elle, révélé qu’elle était lesbienne.
S’il s’agit de faire rire les autres dirigeants du monde, c’est peut-être réussi. S’il s’agit d’autre chose, c’est entièrement raté. Et pour quiconque est attaché à la dignité de la France, c’est absolument consternant.
Pendant ce temps, quand bien même les manifestations rassemblent un peu moins de monde, il y a toujours des casseurs et des incendiaires qui agrémentent les cortèges.
Les dix mille tonnes d’ordures qui s’amassaient dans les rues de Paris ont été peu à peu ramassées et déjà une nouvelle grève des éboueurs commence, pour la plus grande joie des six millions de rats qui habitant Paris.
Anne Hidalgo, maire de Paris, s’apprête à accueillir à Paris les Jeux Olympiques l’an prochain et à démultiplier les embouteillages dans la ville pour réserver des voies aux sportifs et aux officiels, et elle a rencontré voici peu le maire de Kiev, et lui a proposé de régler les problèmes de sa ville en y créant des pistes cyclables et en espérant le faire rêver en lui disant que son projet à elle pourrait être son projet à lui : une ville sans automobile ! De tels propos adressés au maire d’une ville confrontée aux bombardements russes sont remarquables de pertinence et de lucidité. Mais dès lors qu’elle a parmi ses adjoints un homme qui s’est récemment lamenté à la télévision en disant que son mari est mort lors d’une orgie de chemsex, on comprend que Paris est une ville qui est dans de bonnes mains.
Comme il n’y a pas de majorité à l’assemblée nationale, quand Macron ne fait pas utiliser l’article 49 alinéa 3 pour faire passer une loi, il organise des “conventions citoyennes”, censées faire avancer ses projets. L’une d’elle vient d’être organisée sur la “fin de vie”, donc sur l’euthanasie. Cette convention s’inscrit dans le cadre d’un processus généralisé de dévaluation de la vie humaine sur lequel je reviendrai, mais ce qui doit être regardé en face est une euthanasie plus vaste : celle qui touche la France elle-même, et que Macron et ceux qui l’entourent semblent vouloir mener à bien.
La France reste le pays où les prélèvements obligatoires sont les plus élevés du monde développé, avec ceux du Danemark. Et elle est le pays où les dépenses publiques sont les plus élevées du monde développé, ce qui signifie qu’elle est tout au bord de l’asphyxie économique.
La France est aussi le premier pays musulman d’Europe. Les enquêtes montrent que les musulmans en France ne s’assimilent pas (si s’assimiler implique de devenir lecteur de Pif Gadget, de Playboy ou de Têtu, on peut les comprendre), s’intègrent de moins en moins, placent en proportion croissante la loi de l’islam -charia- au-dessus des lois françaises (ce qui est conforme aux préceptes de l’islam). Un dossier publié par l’INSEE montre que l’islam est désormais la première religion de France en nombre de pratiquants. Les mosquées s’ouvrent par centaines. Les églises tombent en ruines et sont démolies. Les synagogues sont sous la garde de la police comme si la France était en guerre. Les centaines de zones de non droit que compte le pays continuent à croitre.
Éric Zemmour a tenté de tenir un discours cherchant à ouvrir les yeux sur la déliquescence française. Il a électoralement échoué.
Marine Le Pen a tenu un discours économiquement socialiste et est restée silencieuse sur l’essentiel des autres sujets. Elle a été au deuxième tour de l’élection présidentielle et a montré sa médiocrité dans un débat télévisé. Des sondages ont montré récemment qu’elle pourrait gagner une élection présidentielle. La France en est là ? Apparemment la réponse est : oui.
Une plaisanterie évoque un homme tombé du douzième étage d’un immeuble et qui parle brièvement à un ami sur son téléphone portable pendant sa chute pour garder de l’optimisme. Il dit : ”jusqu’ici tout va bien”. Quelques secondes plus tard, le bruit de la chute de l’homme sur le sol se fait entendre. Fin de la plaisanterie.
© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
Abonnez-vous sans tarder à notre chaîne Telegram, pour le cas où Dreuz soit censuré, ou son accès coupé. Cliquez ici : Dreuz.Info.Telegram.
M Millière,
Je souscris à bien de vos propos sur nos gouvernants, même si et cela est bien inutile, vous les agrémentez de quelques fakes (Macron n’a jamais dit qu’il est gay mais que s’il l’était il le dirait et la photo de Mme Schiappa avec laquelle vous illustrez votre article est un faux).
Je crois cependant qu’il ne faut pas confondre le pays légal et le pays réel. La France ne se résume pas à la médiocrité de ses gouvernants (cela ne date pas d’aujourd’hui) ni à ses militants bruyants, des syndicalistes aux antifas, dont la vie se résume à une suite de défilés après atelier de confection de banderoles.
La France, je le sais car mon métier au coeur des entreprises me l’a appris, c’est aussi un tissu de cadres, d’ingénieurs, d’artisans, de commerciaux dynamiques et novateurs qui réussissent en dépit de la bureaucratie française. Cette dernière n’est pas, pour beaucoup d’entre nous, prétexte à se lamenter mais juste un élément défavorable parmi d’autres qu’il faut prendre en compte et apprendre à dompter ou contourner.
De fait, on peut très bien en France s’accomplir et s’enrichir (jusqu’à devenir milliardaire) si on ne mise pas tout sur l’éventuelle allocation ou subvention bienfaitrice.
D’ailleurs, la France garde sa place parmi les économies mondiales, dépassée uniquement par des pays à la population bien plus importante (à l’exclusion de l’Allemagne).
Je ne pense donc pas que la France soit en déliquescence, tout comme je ne dirai pas cela des USA malgré qu’à leur tête gouverne un socialiste sénile élu grâce à une fraude électorale massive.
Bien des Américains, heureusement, savent dépasser cela et s’accomplir.
Si vous relisez mon article, vous verrez que je ne dis pas que Macron a dit qu’il est gay. Je dis qu’il a fait la une de Têtu et qu’il a dit que Mathieu Gallet n’était pas son amant. C’est Olivier Dussopt qui a dit qu’il est gay. Je dis que la France est dirigée par des crétins, ce qui est aussi le cas des Etats-Unis en ce moment. Je sais que des gens travaillent et réussissent en France, malgré les obstacles innombrables. Je n’en prends pas moins en compte toutes les données. Je dis qu’une déliquescence morale gagne la France, et qu’elle est en train de sombrer lentement. Je ne suis pas le seul à le dire. C’est votre droit de ne pas le voir.
M Millière, vous avez raison, j’ai lu trop vite la phrase en question et je m’en excuse.
Sur la « déliquescence morale », je suis effectivement réservé. D’une part par ce que ce discours existe depuis la nuit des temps (« Les vices d’autrefois sont les moeurs d’aujourd’hui » écrivait Sénèque en s’en plaignant), ensuite parce que j’entends les mêmes phrases émanant de la bouche d’un Poutine (dont nous partageons l’exécration) lequel, à mon sens, se rend coupable de la plus grande faute morale possible en se signant le jour de la Pâques orthodoxe alors qu’il est responsable de la mort de centaines de milliers de chrétiens et se permet par ailleurs de fustiger « le déclin moral de l’occident ».
Marlowe : Monsieur Millère a dit il me semble il y a quelque temps : » J’ai toujours pensé que la communication était la clef mais en fait c’est la compréhension , vous pouvez parlez de tout avec une personne mais si elle ne vous comprend pas ….ça ne sert a rien » . Evitez de vous hisser à des hauteurs de pensées vous donnant le vertige et que vous en vacillez .
Niveau de prélèvement, impôts, dépenses publiques, chaos social, crise de la représentativité, crise de l’autorité, du sens commun, désertification, suicide agricole, déficit du commerce extérieur, dette, perte de compétitivité, chute dans les classements école/santé/liberté/sécurité, islamisation et zones de charia… à partir d’où vous la verrez la déliquescence ? Ce n’est par parce qu’il existe encore des privilégiés qui peuvent survivre qu’il n’y a pas effondrement.
Fleur de Lys, loin de moi l’idée de nier les problèmes que vous listez mais y a-t-il pour autant « effondrement » ? Pour que ce mot soit adéquat, il aurait fallu que la France ait été à un moment donné au plus haut. Or, autrefois, il y 3, 5 ou 7 décennies ou avant, qui prétendait que la France était alors au sommet ? On trouvait de nombreuses voix pour affirmer que la France était sur la mauvaise pente, qu’elle pliait devant de multiples crises. Sauf que les crises d’alors n’étaient pas celles d’aujourd’hui.
Dans les années 50, il y a eu les guerres de décolonisation.
Dans les années 60, de multiples crises sociales, institutionnelles et sécuritaires.
Les années 70 ont vu apparaitre le chômage, l’inflation galopante (on dépassait régulièrement les 10%), on comptait chaque année plus de 10 000 morts sur les routes.
Les années 80 nous amènent les socialistes…
Etc,…
Je ne dis pas cela pour relativiser les problèmes actuels mais pour souligner qu’à n’importe quelle époque on aurait pu, avec force arguments, parler de déliquescence ou d’effondrement.
Il faut donc dépasser ces notions qui n’incitent pas à l’action mais au découragement et à la capitulation.
Je récuse également le terme de privilégié. Un privilège est un droit accordé en dehors de la loi commune. Or, en quoi le fruit d’un travail, d’une initiative, d’une prise de risque serait un privilège ?
Il faut distinguer dans la situation de chacun ce qui résulte de la malchance et des choix, de l’inertie et des initiatives. J’ai vu autour de moi des personnes se former, bouger, faire preuve d’ambition quand d’autres allaient au plus court, se satisfaisant d’une situation médiocre sans pour autant manquer de se plaindre.
La France ne se divise pas en quelques privilégiés qui vivraient aux dépends du peuple (j’espère que vous n’adhérez pas à cette vision marxiste du pays) mais entre ceux qui osent, travaillent, entreprennent et ceux qui attendent tout de leur patron ou du gouvernement, se laissent aller à une noire aigreur et qui, quoi qu’ils obtiennent, en seront toujours insatisfaits.
J’ai rencontré la France de Marlowe, un homme qui travaille, est à juste titre fier de ses réalisations et donc reste relativement optimiste. Cette France bosseuse, je l’ai souvent interviewée (ayant moi-même sévi dans le secteur de la com). Elle existe indéniablement. Le problème en France, c’est que la France décrite par le professeur Milliere, qui existe elle aussi, c’est celle qui se fait voir et entendre. Nous n’avons pas une belle vitrine. Espérons que l’arrière-boutique tiendra le coup.
La France qui se fait entendre est aussi celle à qui on tend le micro. Quand voit-on des entrepreneurs expliquer leur parcours, leurs réussites, leurs difficultés ?
Mais en fait, je crois qu’ils s’en moquent. On en voit peu défiler sur les plateaux télé et je ne crois pas qu’ils s’en plaignent. C’est que les entrepreneurs sont (à quelques exceptions près) peu enclins à être connus ce qui les intéresse étant la marche de leur société, sa pérennité et son développement.
Le mouvement actuel reste dans un cadre militant. Si les Français le soutiennent (comme tous les mouvements sociaux), c’est de loin: peu de grévistes, des manifestations récurrentes mais qui ne dépassent guère le nombre d’adhérents aux syndicats et partis de gauche.
On fait grand cas de la fameuse « caisse de grève » qui atteint péniblement 4 millions d’euros mais cela fait moins de 20 centimes de don par actif. Quel soutien !
Rappelons qu’en 1968, on comptait 7 millions de grévistes. On en est bien loin aujourd’hui. Le conflit, comme celui des gilets jaunes, est surtout médiatique. Les manifs agrémentées de quelques échauffourées sont toujours vendeuses pour les chaines d’infos.