
Vous avez peut-être vu passer le tableau ci-dessus, qui compare la durée hebdomadaire du travail et l’âge de départ à la retraite d’un certain nombre de pays occidentaux.
Vous avez même peut-être participé aux discussions, sur les réseaux sociaux, ou en commentaires sous des articles. Vous avez sans aucun doute une opinion personnelle, et elle se mêle à votre opinion du président Macron et de son gouvernement. Et si vous avez commenté ce tableau, vous avez sans doute relevé que des erreurs – ou des informations intentionnellement fausses – s’y trouvent.
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Derrière cet arbre, derrière ces chiffres, derrière les manifestations, derrière la répression et le mécontentement, derrière l’anxiété des uns et la frustration de tous, se cache une forêt.
Vous savez de quelle forêt je parle : la France a un système socialiste – même quand elle était dirigée par des présidents appartenant à la droite, sa politique était de gauche. Et le socialisme échoue partout et de tout temps là où il est pratiqué. La France ne fait pas exception.
Se pose cependant la question : combien d’heures de travail hebdomadaires pensez-vous qu’il soit juste de travailler, et à quel âge pensez-vous qu’il soit correct de partir en retraire ?
Avant de vous laisser exprimer vos choix, je vous dis quel est le mien :
- Temps de travail hebdomadaire : autant que je veux.
- Âge du départ à la retraite : quand j’aurai envie.
Et comme, en France, cette liberté (et d’autres) ne m’était pas accordée, j’ai quitté la France. Mes libertés fondamentales ne sont pas négociables.
Quand je travaille ; combien de temps ; jusqu’à quel âge ; si je veux ou si je ne veux pas prendre une assurance pour ma santé, et chez qui je la prends ; comment je finance ma retraite, quand je la prends et combien je mets de côté pour cette retraite, c’est moi qui décide.
A la naissance, je n’ai pas été trempé dans la bonne potion pour accepter qu’un fonctionnaire au QI moyen décide à ma place.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Excellent article monsieur Grumberg ; la messe est dite .
Bonjour Mr Grumberg,
Dans le système socialiste à la française, décider de son temps de travail hebdomadaire, c’est possible ! Plus exactement, on peut décider de travailler zéro heure par semaine! Et on reçoit une indemnisation pendant de longs mois…
Ce n’est pas tout à fait exact, Rum. C’est l’employeur qui décide, dans le cadre du code du travail, de votre durée hebdomadaire de travail. La répartition est négociable mais est actée dans le contrat de travail.
Pour toucher le chômage « pendant de longs mois », il faut avoir été licencié et avoir travaillé un certain temps (la durée d’indemnisation dépend du nombre d’années travaillées). Cette durée d’indemnisation ne peut excéder 18 mois et il vous faudra accepter une baisse de revenu de 20 à 30%.
Indemnisation pendant 18 mois depuis peu , en effet. Avant, c’était 24 mois.
Et il y a énormément de ruptures conventionnelles au lieu de démissions, ce qui permet de percevoir le chômage. Après le chômage, il y a RSA …
Rum, renseignez-vous sur la rupture conventionnelle. Ce n’est en aucun cas un moyen pour un salarié d’éviter une démission qui l’empêcherait de toucher le chômage (rappelons qu’après une RC, il y a un délai de carence avant de percevoir ses droits). Il faut que l’employeur y trouve son compte car il devra, entre autres procédures, légalement débourser une indemnité.
Ce dispositif est surtout conçu pour fluidifier les licenciements quand les deux parties ont intérêt à cesser leur collaboration.
Ce qui m’intrigue, c’est que vous semblez décrire comme un projet de vie ce qui apparait plutôt comme une déchéance sociale: passer de la vie active au chômage avec baisse de revenu entre 20 et 30%, puis du chômage au RSA (600€/mois),…
Je doute que les bénéficiaires du RSA, tels des Diogène modernes, choisissent philosophiquement et en toute conscience l’indigence et la marginalité.
M Grumberg, je suis attaché comme vous à un maximum de libertés mais celles-ci doivent tout de même être organisées. On avait déjà abordé la question à propos d’autres thématiques.
Par exemple, si vous décidez de ne pas prendre d’assurance santé, ce peut-être effectivement votre responsabilité mais doit-on vous laisser crever si vous êtes victime d’un accident ou si vous contractez une maladie au traitement coûteux hors de vos moyens ? Vous pouvez dire oui mais vous savez très bien que cela ne sera pas le cas. Aucun médecin ne vous laissera mourir au prétexte que vous ne seriez pas assuré.
La question se pose également pour l’assurance de votre voiture. Si vous causez un accident aux conséquences dramatiques, mort ou séquelles graves des victimes, aurez-vous les moyens de les indemniser ?
Je pense qu’une assurance santé minimale, comme pour les voitures, doit être obligatoire car ce refus ne provoque pas de conséquences uniquement pour celui qui prend la décision mais pour l’ensemble de la société.
Quoi que différent, le problème des retraites relève de la même logique. Si chacun peut souscrire au plan d’épargne de son choix sans la moindre contrainte, ceux qui auront eu une carrière difficile, des rémunérations faibles n’auront jamais de retraite et sombreront dans la pauvreté.
Il faut là aussi organiser la liberté que vous revendiquez en gardant un système par répartition minimal (donc, effectivement, une part de cotisation obligatoire) allié à un développement des complémentaires par points (qui encouragent le travail) et, ce qui est négligé dans le système socialiste français, un système par capitalisation.
Il importe de trouver un équilibre entre ces 3 piliers (le système suisse est à cet égard intéressant à analyser).
Je suis plutôt d’accord avec vous. Mais JPG est devenu Américain, donc son raisonnement est logique et j’aurais le même si je vivais aux USA parce c’est l’âme et l’esprit du pays qui sont ainsi.
Cher JPG, je suis un peu comme vous et, à la trentaine, j’ai pris une décision : non pas quitter le pays comme vous mais quitter le salariat (j’avais un bon job) pour me mettre à mon compte. Réaction comique de l’employé URSSAF qui m’a immatriculée : « tiens, encore une qui ne veut pas cotiser comme tout le monde ». Sur ces paroles encourageantes, et gonflée à bloc par les pronostics qui vous disent que vous n’avez aucune chance de tenir trois ans, j’ai fait tout le reste de ma carrière en libéral. Je vous assure que j’ai eu une maîtrise de mon emploi du temps.
« Je vous corrige mon cher : vu le viol qu’est le statut de libéral, je vais au contraire cotiser nettement plus, entre autres pour payer le salaire de lemming dans votre genre, donc de quoi vous plaignez vous ? »
Notons qu’on m’a tenu plus ou moins le même discours quand j’ai quitté l’armée pour reprendre mes études : « tu le regretteras vite ». Bah pas une seconde, en fait.
Bravo Gally !!! Allez, je te case en Gryffondor 😉. Comme dit une copine qui a quitté un boulot plus « sûr » pour ouvrir une galerie de peinture, avec tout son entourage (sauf moi, car j’ai évalué son talent commercial) qui criait à la cata : « On ne lâche rien ! »
Et la galerie marche.
J’ajoute qu’avant de faire des pronostics, il faut voir si le cas général s’applique à la personne. C’est pourquoi j’ai encouragé la copine, et ne l’aurais pas fait pour quelqu’un d’autre. Idem, vu ton intellect, je ne vois pas comment tu pouvais rater ta reprise d’études, quelles que fussent les circonstances. Dois-je hésiter avec Ravenclaw ? Non, allez, je persiste, Gryffondor.
😀
Sauf erreur, j’ai cru comprendre que l’Espagne, avec son gouvernement de gauche, vient de repousser l’âge de la retraite à 67 ans…
À 101 ans, le docteur Chenay à Chevilly-Larue, continue de soigner des patients à son domicile, où il vit avec son épouse Suzanne (très vieux couple, béni des dieux)
Et en plus il y trouve du plaisir, le mot retraite, n’est pas dans son vocabulaire, alors qui dit mieux, il devra être dans le livre des Guinness .
Franchement, chacun fait ce qu’il veut (normalement) mais si c’est subi, dans le genre « perdre sa vie à la gagner »… Passer du temps avec sa famille et ses petits-enfants (et arrière petits enfants), c’est un bon objectif aussi.
Le problème vient aussi du fait, à mon avis, que ceux qui travaillent ne gagnent pas assez (système punitif) et qu’il existe beaucoup d’assistés en âge de travailler et d’allocations en tout genre pour poussée à l’oisiveté. Résultat, on mise sur la consommation au lieu de l’industrie (la création de richesse en général) et on obtient le cocktail actuel : dette, déficit commercial, inactivité, injustice fiscale…
Pour pousser