
Selon Garret Martin, de l’American University, la France « considère que les contacts économiques » et le maintien de « meilleurs canaux avec la Chine » sont importants.
Le président français Emmanuel Macron a effectué cette semaine une visite de trois jours en Chine, où il a évalué si Pékin pouvait jouer un rôle constructif pour aider la France à survivre, selon un expert.
« Il y a un intérêt commercial important. Une importante délégation d’hommes d’affaires a accompagné M. Macron. C’est un signal que la France considère toujours les contacts économiques et le maintien de meilleurs canaux avec la Chine comme un objectif essentiel », a déclaré Garret Martin.
M. Macron était accompagné de plus de 50 PDG, dont ceux d’Airbus et d’Alstom.
En 2022, les échanges de marchandises entre les deux pays ont atteint 111 milliards de dollars, soit une croissance de 14,6 % en glissement annuel.
Martin a ajouté que certains dirigeants européens, dont M. Macron, ne souhaitent pas nécessairement s’aligner sur la position des États-Unis à l’égard de la Chine.
« Je pense qu’ils veulent que l’Europe soit en mesure d’acquérir un certain degré d’autonomie politique et qu’elle ne soit pas obligée de suivre la ligne des États-Unis », a-t-il déclaré.
Selon M. Martin, cependant, les pays européens sont davantage exposés et fragiles sur le plan financier et économique.
« Les liens entre l’Europe et la Chine sont beaucoup plus nombreux, de sorte que le coût du découplage serait beaucoup plus élevé en Europe qu’aux États-Unis », a-t-il ajouté.
Les relations entre la Chine et l’UE ne connaîtront pas de revirement majeur dans un avenir prévisible
Interrogé sur les relations entre l’UE et la Chine à la suite de la visite de M. Macron, M. Martin a déclaré qu’il était symboliquement important pour M. Macron d’inviter la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, afin de montrer qu’il existe une unité européenne sur la question de la Chine.
« Je pense que l’on s’est inquiété par le passé de voir la Chine adopter une approche quelque peu distante à l’égard de l’Europe et je pense que l’on comprend qu’il existe des différences d’orientation au sein des pays européens lorsqu’il s’agit de la Chine », a déclaré M. Martin.
Il a déclaré que les liens entre l’Europe et la Chine ne sont pas prometteurs.
« Il y a trop de mécontentement en Europe ces dernières années, que ce soit sur les questions des droits de l’homme et du Xinjiang, ou sur le fait que la Chine a largement soutenu la Russie sur la question de l’Ukraine », explique Martin. « Je pense donc que, dans le meilleur des cas, il sera possible de ralentir la détérioration des relations et d’en atténuer l’impact. Mais je ne vois pas de retournement majeur dans les relations entre la Chine et l’UE dans un avenir prévisible ».
Pour l’instant, M. Martin ne s’attend pas à ce que la visite de Macron débouche sur des résultats concrets ou sur des réalisations concrètes.
« Je pense qu’il est utile de considérer qu’il existe au moins un dialogue de haut niveau entre les fonctionnaires chinois et européens. Ce dialogue a été très réduit pendant la pandémie et les contacts à ce niveau ont été très limités ; il est donc important de maintenir ces canaux de communication », a-t-il déclaré. « Je suis encore un peu sceptique, mais au moins vous avez un dialogue qui n’existe pas entre les États-Unis et la Chine au plus haut niveau actuellement », a-t-il ajouté.
Macron a également exhorté Xi à « réunir tout le monde autour de la table des négociations » sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Dreuz.info.
Je ne sais si un réel dialogue existe ni à quel niveau exactement entre l’administration de la Chine et celle de l’Europe.
Ce que nous avons appris en revanche c’est qu’ UVDL a encore récemment formulé à Bruxelles, à l’intention des Etats membres, des recommandations négatives à l’égard de la Chine « qui coopère avec les efforts de la Russie » (?)
Macron l’a néanmoins incluse au voyage dans l’intention de démontrer une unité de vues (qui n’existe pas) entre les différents membres de l’U.E, et a cru nécessaire de préciser (face à VDLeyen) que la politique internationale de l’U.E était décidée « par le Conseil » (sic)