Publié par Guy Millière le 22 avril 2023
Plus jamais ça

Mon ami Meyer Habib a été réélu, avec un score sans appel.

Il a reçu plus de 54 pour cent des voix au second tour, ce qui n’est que justice (son score en Israël a été bien plus élevé et a atteint 94 pour cent dans les principales villes du pays, à l’exception de Tel Aviv, bastion de la gauche). C’est un homme droit, courageux, qui sert et servira tous les électeurs de sa circonscription. C’est aussi un juif fier de l’être, et un grand défenseur d’Israël. Il pourra continuer à défendre Israël à l’assemblée nationale, et Israël a besoin d’y être défendu. C’est un homme qui n’a cessé de combattre l’antisémitisme et il est impératif de combattre l’antisémitisme.

Le combat contre l’antisémitisme est d’autant plus crucial qu’il n’est quasiment pas mené en France aujourd’hui. Les organisations qui prétendent combattre l’antisémitisme ne s’intéressent qu’à un seul antisémitisme : un antisémitisme qui existe encore, mais qui est en voie de disparition et qui, quand bien même il est nauséabond, n’agresse pas les Juifs, l’antisémitisme d’extrême droite. Et elles laissent de côté l’antisémitisme qui agresse et tue des Juifs en France, l’antisémitisme musulman, ce qui fait que celui-ci peut continuer à se répandre sans être dénoncé, bien qu’il soit responsable de tous les assassinats de Juifs perpétrés en France depuis l’enlèvement et l’assassinat d’Ilan Halimi en 2006.

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L’ajouterai-je ? Le combat contre l’antisémitisme doit être mené aussi parce que le plus abominable de tous les crimes contre l’humanité, la Shoah, la tentative d’exterminer l’intégralité des Juifs vivant sur le continent qui a vu naitre la civilisation occidentale, l’Europe, par des moyens industriels, se trouve peu à peu oublié.

Le 18 avril était dans le calendrier hébraïque le 27 Nissan, et ce jour-là est celui où se trouve commémoré en Israël le souvenir de la Shoah. Ce jour-là en Israël, les sirènes sonnent pendant deux minutes, tous les Juifs israéliens s’immobilisent debout et en silence, et se souviennent. Aux Etats-Unis, le 27 Nissan est souligné dans les journaux et commenté par les dirigeants politiques. Ce n’est pas du tout le cas en Europe, et je pense depuis longtemps que c’est en Europe que le souvenir de la Shoah devrait se trouver commémoré ce jour-là, et rester dans les mémoires. Les Européens d’aujourd’hui sont, massivement, les descendants de ceux qui ont perpétré la Shoah ou se sont rendus complices, et si les Européens se souvenaient, cela rendrait à mes yeux les Européens plus vigilants. 

Que ce soient les descendants des victimes de la Shoah qui perpétuent ce jour-là le souvenir, et que les descendants des bourreaux et des complices ne se souviennent pas (ou bien trop peu), me semble tristement significatif. Qu’on se souvienne davantage aux Etats-Unis où la Shoah n’a pas été perpétrée, qu’en Europe où elle a été perpétrée me semble tristement significatif aussi.

Puis-je dire que le 27 Nissan est aussi le jour où s’est enclenché le soulèvement du ghetto de Varsovie, et commémore aussi la résistance juive contre l’antisémitisme criminel, ce qui signifie que ce qui est commémoré aussi est le souvenir de Juifs debout et prenant les armes (c’est pour cela que le 27 Nissan a été choisi par Israël). Le soulèvement du ghetto de Varsovie s’est achevé tragiquement, car les nationaux socialistes allemands étaient les plus forts, mais des Juifs prenant les armes quelques années plus tard, après la défaite et l’écrasement du national-socialisme, se sont battus pour qu’Israël vive et ils ont gagné.

Puis je souligner que le monde occidental a choisi une autre date pour commémorer le souvenir de la Shoah, le 27 janvier. Et le 27 janvier a été choisi par le monde occidental parce que le 27 janvier a été la date de la chute du camp d’Auschwitz-Birkenau à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, et donc la fin de la tentative d’extermination des Juifs sur le sol européen. Le choix de cette date renvoie à l’image du Juif condamné à mort par des monstres et qui peut survivre parce que le camp d’extermination est tombé, et cette date donne le beau rôle aux vainqueurs de la Deuxième Guerre Mondiale tout en maintenant l’image du Juif victime. Elle ne renvoie pas au Juif qui se bat et résiste. En supplément, Auschwitz-Birkenau est tombé, oui, mais Auschwitz-Birkenau est tombé par l’action de l’armée d’un régime totalitaire qui n’a pas exterminé les Juifs, mais qui a créé un système concentrationnaire dans lequel des millions d’êtres humains sont morts. Et l’armée soviétique n’a pas été du tout une armée de libération.

Tout en ayant choisi le 27 janvier, les pays d’Europe de toute façon, à la différence des Etats-Unis là encore, ne commémorent pas davantage le 27 janvier que le 27 Nissan, ce qui montre que le souvenir s’efface vraiment en Europe. 

Une expression était souvent utilisée quand le national-socialisme a été vaincu et que l’horreur que constitue la Shoah a pris fin : “plus jamais ça”.

L’expression est présente dans l’esprit des Juifs qui se souviennent. Elle est présente dans l’esprit de ceux qui se battent contre tous les antisémitismes, y compris l’antisémitisme musulman. Elle est présente dans l’esprit de tous ceux qui savent que si Israël avait existé avant la Deuxième Guerre Mondiale, les Juifs auraient eu un pays où se réfugier et être souverains. Elle est présente dans l’esprit de la grande majorité des Juifs israéliens (pas de tous les Juifs israéliens, hélas, car il existe des Juifs israéliens aveuglés par les idées de gauche : ils défilent et sèment le désordre en Israël depuis trois mois, mettent en danger Israël, et diffament leur propre pays) et de tous les défenseurs d’Israël.

Elle est absente de l’esprit de ceux chez qui le souvenir de la Shoah est effacé. Cela permet à un certain nombre d’entre eux de rester aveugles face à l’antisémitisme musulman. Cela permet à d’autres parmi eux, souvent les mêmes, de porter des accusations infondées et souvent répugnantes contre Israël, de céder à la propagande islamo-gauchiste concernant la “cause palestinienne”, forgée par le KGB en 1964, comme je l’ai expliqué dans mon livre Comment le peuple palestinien fut inventé*, et de se dire parfois “antisioniste” (se dire “antisioniste” est souhaiter la disparition d’un pays, le pays du peuple juif, et de facto souhaiter la disparition du peuple juif, c’est donc souhaiter une deuxième Shoah, perpétrée par d’autres moyens que ceux employés à Auschwitz-Birkenau).

Pour ce qui me concerne, je commémore le 27 Nissan, et tout en considérant que la chute d’Auschwitz-Birkenau aurait dû survenir bien plus tôt et qu’il est bien qu’elle ait eu lieu, je ne commémore pas le 27 janvier, car je sais ce qu’a été l’armée soviétique.

“Plus jamais ça” est une expression qui ne m’a jamais quitté depuis que je suis devenu adulte.

Et quand j’ai écrit un autre de mes livres, Survivre à Auschwitz*, je l’ai fait en me souvenant des six millions de Juifs assassinés sur le sol européen et en me souvenant aussi de ceux qui ont survécu et qui sont partis rejoindre la terre d’Israël, Eretz Israël, et se sont battus pour qu’Israël vive. Ils se sont battus contre les armées musulmanes. Dans un contexte où les puissances européennes tout juste libérées du national-socialisme allemand étaient indifférentes au sort d’Israël, tout particulièrement le Royaume Uni qui avait accepté de gérer un territoire qui devait être le foyer national juif, et qui n’a cessé, de 1921 à 1945 de trahir les Juifs.

Les Juifs n’ont cessé d’être trahis. Ils ont dû se battre pour qu’Israël existe et vive, et ils ont fait d’Israël un pays magnifique. 

Lundi 24 avril sera Yom Hazikaron en Israël, le jour du souvenir où un hommage est rendu à tous ceux qui sont tombés pour qu’Israël existe et vive. Le lendemain sera Yom Ha’atzmaut, le jour de l’indépendance. Ce sera le 75ème anniversaire d’Israël.

Je me souviendrai de tous ceux qui sont tombés pour qu’Israël existe et vive. Je célèbrerai le 75ème anniversaire d’Israël.

Et si on me le demande je dirai que non, je ne suis pas juif. J’ai des valeurs éthiques. Et j’ai en moi l’amour de la réussite. Comme le grand penseur américain George Gilder l’a écrit dans son livre The Israel Test*, tous ceux qui ont en eux l’amour de l’être humain et de la réussite ont en eux l’amour d’Israël et considèrent que ce que le peuple juif en Israël a accompli est admirable. Ceux qu’imprègne le ressentiment détestent Israël. Le ressentiment est toujours vil.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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