Publié par Jean-Patrick Grumberg le 5 mai 2023
Canada : pourquoi les actes antireligieux sont-ils en forte hausse depuis que l’immigration a fortement progressé ?

Les actes de haine motivés par la religion juive et catholique ont connu une hausse spectaculaire au Canada : plus de la moitié visent seulement les juifs, et ils ont plus que triplé concernant les catholiques.

La crèche de l’église Saint-Joseph, dans la ville d’Alma, au Québec, a encore connu un hiver troublé. «On s’était fait voler plusieurs fois le petit Jésus, mais « ça », on ne s’y attendait pas», dit Marc Fournier, secrétaire de l’organisation de la paroisse.

« Ca », ce sont des tags pourtant l’inscriptions «White power», un message prônant la suprématie blanche, avec une croix gammée sur le visage de Jésus, une provocation qui laisse des doutes sur les vrais auteurs, les suprémacistes étant plutôt croyants et pratiquants.

«Que voulez-vous ? Il y a des imbéciles partout. C’est brutal. D’habitude, c’est plutôt tranquille ici. Des graffitis, j’en vois sur les églises à Québec, mais visiblement, même les régions plus excentrées peuvent être touchées.»

«On s’habitue à ce qui semblait extraordinaire auparavant»

Des croix gammées, Marvin Rotrand, directeur national de la Ligue des droits de la personne au sein de l’organisation juive B’nai Brith Canada, en a vu un certain nombre sur les portes de la synagogue The Bagg Street Shul, une des plus vieilles de Montréal, à la fin mars. 

«Attaquer cet édifice, c’est s’en prendre à notre histoire, explique-t-il. C’est la synagogue où les immigrés juifs trouvaient refuge en arrivant.» 

En dix ans, les actes antisémites recensés par son organisme ont plus que doublé au Canada. En dix ans, l’immigration venant de pays africains et moyen-orientaux a elle aussi explosé : 

«On s’habitue à ce qui semblait extraordinaire auparavant.»

Mohammad Jundi, du Forum musulman canadien, n’est pas non plus épargné. La mosquée Al-Omah Al-Islamiah, à Montréal a été attaquée en avril dernier. 

«Un homme a fracassé la porte avec un bloc de béton et voulait attaquer un fidèle», raconte-t-il.

Les actes anti-musulmans augmentent, selon lui, durant le Ramadan : 

«Des femmes nous appellent pour dire que des personnes tirent sur leur voile dans la rue et des jeunes demandent s’ils peuvent encore aller à la mosquée sans stress.»

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Une hausse de 67 % des actes antireligieux

De fait, les dernières données fédérales disponibles, concernant l’année 2021, montrent une augmentation généralisée des actes antireligieux (884), en hausse de 67 % par rapport à 2020.

  • Les actes les plus nombreux en chiffre absolu visent évidemment la communauté juive : 487 agressions, soit plus de la moitié de l’ensemble des actes antireligieux.
  • En proportion, la plus forte hausse concerne les catholiques avec une augmentation de 260 %.
  • Et « seulement » 71 % pour les musulmans.

Selon Marie-Claude Lalonde, directrice du bureau canadien d’Aide à l’Église en détresse, le bond spectaculaire d’actes à l’encontre des catholiques illustre une année particulière, marquée par une vague d’incendies d’églises.

« Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde »

Camus n’a pas réellement écrit cette phrase qui lui est attribuée, mais peu importe, elle colle tellement bien à l’époque : pour ne pas accuser les musulmans, les officiels, la police, les experts, les élus font des contorsions et se perdent dans des explications sans queue ni tête. Et la plupart ont les yeux tournés exclusivement vers l’extrême droite, afin d’ignorer soigneusement la haine à l’extrême gauche et surtout, celle venant de l’immigration.

Exemples :

  • Pour Louis Audet-Gosselin, directeur scientifique et stratégique du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence, «les crimes haineux sont peu signalés, car ils visent des populations souvent marginalisées, qui n’osent pas contacter la police. On ne connaît que la pointe de l’iceberg.» Ce qu’il dit n’a aucun sens.
  • Comment expliquer cette hausse ? Il répond : «Il y a davantage d’unités policières dédiées aux crimes haineux, donc on en signale plus ». Ben voyons !
  • Pour les actes anticatholiques, la couverture médiatique du drame des pensionnats a joué un rôle. Concernant les juifs, la résurgence du conflit israélo-palestinien peut être soulignée.» Encore une fois : non ! le conflit des Arabes contre Israël n’a vu aucune résurgence – il a au contraire énormément faible si l’on compare à la période des intifadas. C’est la quantité de musulmans au Canada, qui a énormément progressé, et avec eux, les actes antisémites.
  • Marvin Rotrand a lui aussi son explication politiquement correcte et totalement hors réalité. Lui, il voit surtout un manque d’action du gouvernement face à la haine en ligne ! Et il dit qu’elle se retrouve ensuite dans les rues ! Il me fait sourire tellement il est hors sol. C’est si banal, si facile, et si déculpabilisant, d’attaquer les réseaux sociaux et de demander une censure – qui en France donne d’excellents résultats : la France censure abondamment, la législation, liberticide, est sévère, les associations antiracistes sont nombreuses et puissantes, et elle a le triste record du pays occidental qui a connu le plus grand nombre de crimes mortels contre des juifs au 21e siècle.

Un mot de vérité toute simple

La hausse des actes contre les juifs et les catholiques doit être analysée dans un contexte plus large – et il faut un courage que peu ont pour le faire, car ils sont immédiatement réduits sans procès au rang de racistes ou d’extrémistes. Ca tombe bien, je ne suis ni l’un ni l’autre, mais j’ai du bon sens – car je vous le rappelle, je suis un homme simple. La réalité et le bon sens veulent qu’un parallèle soit fait avec l’immigration de personnes venant de pays qui persécutent les chrétiens et ont chassé la quasi-totalité de leurs juifs – lorsqu’ils n’ont pas fui pour éviter la mort, et le fait que ces personnes sont arrivées au Canada avec leurs préjugés, leur haine des juifs et des chrétiens, et la violence de leur culture.

La vérité veut que s’ils ont chassé les juifs, et se sont débarrassés des chrétiens, c’est parce qu’ils ne voulaient pas de leur présence autour d’eux.

La vérité veut que s’ils ne veulent pas de leur présence autour d’eux, il n’y a aucune raison qu’ils s’en accommodent au Canada. Ou ailleurs.

Et j’insiste sur le fait qu’une quinzaine de personnes ont suffi pour commettre les attentats du 11 septembre – 3 000 morts, afin de vous faire comprendre qu’une poignée de musulmans, ça suffit largement pour que tout un pays voie ses crimes et agressions à caractère religieux exploser.

Un paysage religieux de plus en plus diversifié

Selon le dernier recensement datant de 2021 :

  • 53,3 % de la population canadienne se déclarait chrétienne (contre 67,3 % en 2011).
  • Les catholiques sont 10,9 millions, soit 29,9 % de la population,
  • Les protestants de l’Église unie sont 3,3 %, et les anglicans, 3,1 %.
  • 7,6 % de la population se dit chrétienne sans préciser de dénomination particulière.
  • Les musulmans représentaient 4,9 % de la population,
  • Les hindous, 2,3 %
  • Les sikhs, 2,1 %
  • Les bouddhistes, 1 %, et enfin,
  • Les juifs, 0,9 % – et coïncidence : ils sont à la fois les plus persécutés, et les plus détestés par les musulmans – et ce depuis bien avant le rétablissement de l’Etat juif en 1948.

Environ 12,6 millions de personnes, soit plus du tiers de la population du Canada (34,6 %, contre 23,9 % en 2011), ont déclaré n’avoir aucune affiliation religieuse.

Conclusion

Je peux supposer qu’avec le temps, la situation se stabilisera. Je peux supposer qu’avec le temps, l’Education nationale aura quelques effets positifs, et que le rejet social de l’antisémitisme et de la christianophobie aura de l’effet sur des jeunes musulmans qui n’auraient jamais été confrontés à ce genre de pression sociale dans les pays d’origine de leurs parents.

Mais ce n’est qu’une supposition, et je pourrais facilement défendre la position inverse : avec la transformation de ces pays – le Grand remplacement n’est plus une actualité, il est implanté – les musulmans et leurs leaders pourraient très bien ne plus trouver aucune raison, ni voir aucun avantage à être tolérants envers la culture des pays d’accueil.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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