Publié par Guy Millière le 11 mai 2023

Le 1er mai est un jour traditionnel de manifestations syndicales en France.

Depuis plusieurs années maintenant, les manifestations syndicales sont accompagnées de scènes de violence et de saccage. C’est le cas de toutes les manifestations, et c’est même le cas lorsque des moments de joie semblent prendre forme, après une victoire dans une compétition sportive, par exemple.

Depuis la contestation de la réforme des retraites, la violence et les saccages qui ont accompagné les manifestations sont devenus plus intenses.

Ce qui s’est passé le 1er mai dernier a montré qu’une étape supérieure a été franchie. Un immeuble a été incendié à Paris, des policiers ont été attaqués à coups de cocktails Molotov et l’un d’eux a été gravement brûlé. Il y a eu plusieurs centaines de blessés parmi les membres des forces de police. Il y a eu très peu de casseurs arrêtés. Il y a eu aussi un phénomène qui peut alarmer : un nombre certain de manifestants qui ne sont pas eux-mêmes violents ont semblé approuver les violences.

Un délitement très net de l’ordre s’est enclenché avec le soulèvement des gilets jaunes, s’est continué avec la grève des transports au début de 2020, s’est éteint grâce aux mesures très strictes de confinement pendant lesquelles la France est devenue un pays à régime autoritaire, avec un coût économique immense puisque l’économie s’est presque totalement arrêtée.

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Le confinement a pris fin avec l’élection présidentielle, et il était à attendre que le délitement de l’ordre reprenne. La contestation de la réforme des retraites en a donné l’opportunité, mais est à l’œuvre, je pense, un phénomène bien plus vaste et bien plus inquiétant.

Les sondages montrent qu’un désespoir a gagné les couches les plus pauvres de la société, et ce désespoir atteint désormais les classes moyennes inférieures en voie de déclassement. Ce désespoir s’accompagne d’une défiance vis-à-vis de la politique et des autorités gouvernementales, et si cette défiance est particulièrement marquée vis-à-vis d’Emmanuel Macron, qui a été réélu par défaut, faute d’adversaire digne de ce nom (Marine Le Pen est une politicienne médiocre), elle s’étend à quasiment quiconque peut accéder au pouvoir, ce que montre le niveau de plus en plus élevé de l’abstention.

Les Français en nombre croissant voient que la situation du pays se dégrade, que le niveau de vie baisse, que tout se détériore et s’asphyxie, mais ils ne voient pas d’issue.

Le grand centre mou socialisant incarné par Macron (décrit à tort comme un libéral) gère la situation au jour le jour et assume un déclin en pente douce, qui s’accélère, et Macron ceux qui l’entourent semblent incapables de dire ce qui devrait l’être sur l’état du pays.

L’extrême gauche (la France Insoumise) appelle à l’insurrection et semble rêver de grand soir et de reconstruction d’une société socialiste sur les décombres de la société présente.

La droite nationaliste qu’incarne le Rassemblement national propose des solutions elles-mêmes socialistes auxquelles ses dirigeants, bien qu’analphabètes économiquement parlant, ne peuvent pas croire eux-mêmes.

Il n’y a quasiment personne pour dire la vérité, et ceux qui tentent de le faire ne sont de toute façon pas entendus, ou bien trop peu.

J’ai écrit il y a plusieurs années, dans un livre appelé Voici revenu le temps des imposteurs, que la France était dans l’hégémonie des idées de gauche, et que cette hégémonie était destructrice, et annonçait un effondrement généralisé.

Cette hégémonie est là, plus que jamais. On le constate tous les jours en lisant, écoutant ou regardant les médias français.

J’ajoutais que cette hégémonie conduisait à l’anomie, autrement dit à la dissolution des valeurs et des repères qui permettent à une société de fonctionner.

Je dis aujourd’hui que l’anomie est là, et qu’elle avance.

L’anomie ne signifie pas que la France va s’effondrer d’un seul coup, brutalement, bien sûr. Elle signifie que la France est dans un moment où la confiance en la démocratie est défaillante, où la certitude que l’effondrement où les réponses à l’effondrement sont absentes ou inaudibles.

Les zones de non droit s’accroissent et vont encore s’accroitre.

La violence et les saccages vont, je le crains, faire partie de la vie courante.

La paupérisation va se poursuivre.

Il restera des zones où une vie paisible restera vivable pendant l’effondrement.

A bien y regarder, l’effondrement est déjà en cours.

 J’aimerais ne pas penser que l’avenir est sombre, mais, de fait, je le pense. Je ne peux pas mentir.

Les images montrant Macron parcourant les Champs Elysées vides de toute présence humaine, le 8 mai, étaient effroyablement significatives. Il y a un président à l’Elysée. Il y a une population en désarroi. Entre l’un et les autres, il n’y a rien.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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