
Gilles-William Goldnadel revient sur trois déclarations, dont celle de la palme d’or à Cannes, qui s’en est prise à la politique du gouvernement lors de la cérémonie de clôture du Festival. Il voit dans le discours de la réalisatrice une forme de progressisme bon teint et faussement rebelle.
Commençons par le maire de Grenoble. Que se passe-t-il dans l’inconscient d’Éric Piolle qui, sur Twitter, dit vouloir supprimer du calendrier des fêtes chômées les commémorations d’une religion dont il ne donne pas le nom? Officiellement, ce serait pour honorer la République. Mais celle-ci n’a pas chômé en décrétant que la fête nationale serait le 14 juillet et en se battant pour faire de la victoire sur le nazisme, le 8 mai, un jour férié. Non, ce n’est pas par républicanisme que Piolle veut voir effacer l’Ascension, la Pentecôte et Noël de notre souvenir officiel. À l’instar de son camarade lyonnais qui voulait arracher les racines du sapin, le Grenoblois veut déraciner les racines mémorielles de la France éternelle. Et que croit-on qu’il crèche dans cette volonté inavouée qui contraste, avec une forme de soumission aux burkinis ? Le désir inavoué de supprimer la vieille religion du vieux peuple pour la remplacer peu à peu par une autre montante et autrement plus conquérante. Mais au plus profond de l’inconscient de l’annulant, niche aussi un désir indicible : annuler la vieille religion du vieux peuple blanc au profit de celle de l’autre, sa victime.
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Second discours : anatomie d’une mauvaise chute, celle des propos faussement rebelles de Justine Triet, palme d’or à la main et paroles de plomb aux lèvres.
Le système néo-libéral serait l’ennemi de « l’exception culturelle » française. Lui qui, dans sa cynique pingrerie, aura accordé au film récompensé par l’or de l’argent par poignées.
Dans le décor prolétarien du Palais du Festival de Cannes, entourée de smokings et de robes longues, la réalisatrice aura enchaîné les contre-vérités et les signes d’ingratitude, ce 27 mai. Ainsi, l’opposition à la réforme de la retraite, discutée ad nauseam au quotidien, en ce compris ses violences, aurait été « niée ». Orwell aurait apprécié. Ainsi, le système néo-libéral serait l’ennemi de « l’exception culturelle » française. Lui qui, dans sa cynique pingrerie, aura accordé au film récompensé par l’or de l’argent par poignées : 500.000 euros du CNC, 900.000 euros de la chaîne de service public France 2 et 1,2 million de Canal +. Sur un budget total de 6,2 millions d’euros.
En réalité, sous les palmiers, toujours ce même conformisme artistique officiel, traditionnel et presque obligatoire. Sauf qu’il n’abuse plus le petit peuple de la Croisette. C’est ainsi , par exemple, qu’il fit un triomphe à Johnny Depp, acteur maudit par la caste vernie depuis qu’il fut accusé d’avoir frappé son ancienne compagne. Et tant pis s’il a gagné son procès haut la main.
Touchant au discours prolétarien de Justine Triet, on attribuera la palme de l’anachronisme à Jean-Luc Mélenchon qui , tout à son émotion de complimenter sa camarade de combat, écrira sur Twitter que le Festival avait été créé par des « résistants »… sauf que celui-ci a débuté en 1939 .
Jean-Luc Mélenchon eut été mieux inspiré de féliciter la comédienne iranienne Zar Amir Ebrahimi, « star en Iran mais partie pour éviter les coups de fouet » des mollahs. Elle qui, au bord des larmes, a dit son amour de la France, ce pays paradoxal « rempli de personnes heureuses qui se pensent malheureux ». On a le droit de préférer cette émouvante dignité là.
C’est enfin dans ce même cadre résistant fantasmé qu’il faut lire les deux dernières déclarations de notre première ministre.
Élisabeth Borne aura d’abord accordé la palme des « lanceurs d’alerte » aux militants prétendument écologistes qui empêchaient par la force illégale de pacifiques actionnaires de se rendre à l’assemblée générale de Total présidée par Patrick Pouyanné, maudit pour l’éternité ou plutôt pour le peu de temps qu’il nous reste.
De la part d’une femme politique qui aura morigéné justement les joueurs de casseroles, un esprit chagrin pourrait y déceler une légère contradiction.
Il est vrai que les militants congratulés et la première ministre ont quelque chose en commun qui les rapproche mais les éloigne d’un écologisme digne de ce nom : avoir mis à bas l’industrie nucléaire française non polluante.
Pardon de voir dans ces trois discours encore médiatiquement dominant la marque d’une forme de décivilisation.
Autre déclaration d’Élisabeth Borne, cette fois au micro de Radio J et toute en finesse : le RN serait « l’héritier de Pétain » . Les Insoumis ne sont pas eux morigénés ès-qualités, mais seulement par ce qu’ils favoriseraient la montée du parti de la seule extrémité détestée.
L’auteur de ces lignes a lui en commun avec la première ministre d’avoir perdu des parents sous Vichy et dans les camps d’extermination nazis. Il n’utilise ce rappel qu’avec économie .
Mais il vit cet anachronisme fou comme une régression intellectuelle et une banalisation du Mal.
Et comme une insupportable et aveugle diversion devant la montée de la violence de l’extrême gauche intolérante.
C’est celle-ci et nulle autre extrémité qui empêche le peuple français de retrouver la maîtrise de ses frontières et sa souveraineté. On sait le prix qu’ont payé les juifs français à cette immigration incontrôlée qu’il était précisément interdit de critiquer sous peine d’être pétainisé.
C’est cette extrême gauche qui se soumet à l’islamisme antisémite, comme elle l’a prouvé récemment dans une résolution haineuse contre l’Etat d’Israël. Le RN ne fut pas le dernier à la dénoncer. Ce n’est pas le signe le plus confondant d’un pétainisme renaissant.
Cette absurdité historico-politique est équivalente aux insensés qui voient le socialisme français frappé d’indignité sous le prétexte que Mitterrand aurait fréquenté l’ignoble Bousquet ou qu’il aurait reçu la francisque des mains du maréchal félon.
Pardon de voir dans ces trois discours encore médiatiquement dominant la marque d’une forme de décivilisation.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié dans Figaro Vox.
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Je profite de cet article pour conseiller le film de Maïwen, Jeanne du Barry, d’une grande beauté, avec un Johnny Depp très touchant par la peinture d’un Louis XV vieillissant et taciturne, las de l’hypocrisie de son monde.
Il n’y a pas de quoi se vanter de “l’exception culturelle française qui
entretient des gens se croyant des “artistes” et reçoivent de l’argent
public sans broncher; ce qui fait d’eux des assistés, des parasites.
Ils n’ont même pas l’obligation de “rencontrer un public”, comme
on dit.
Ils sont lassants, ces faux rebelles.
Ce qui est aussi ‘lassant’ , évidemment, c’est le mélange des genres qui nous est imposé : culture-militantisme, histoire-politique politicienne, …
Le spectateur ainsi que l’électeur ont besoin de repères crédibles pour apporter leur adhésion aux thèses que leur présentent ces ‘parasites’ de la nation ….”qu’ils aillent donc se rhabiller” , et laissent la voie libre aux défenseurs de convictions intimes seules capables de répondre à l’attente inchangée du public : DIGNITE, INTEGRITE, COURAGE.
Bonne journée.