
Au temps où j’étais président de l’Institut Turgot à Paris, j’avais créé une collection de livres appelée Au service de la liberté.
L’un des livres que j’avais tenu à publier était un livre de Paul Driessen, un spécialiste américain de l’environnement : Peurs vertes, morts noires*. Et je l’avais traduit moi-même en langue française. Le livre expliquait l’extrême nocivité des politiques prônées par les mouvements écologistes dans le monde occidental tout entier et dans les institutions internationales. Paul Driessen y faisait la distinction entre l’écologie, qui est une science étudiant l’environnement, et l’écologisme, qui est un dogme néo-marxiste, et qui, comme tous les dogmes néo-marxistes, produit des catastrophes.
Paul Driessen y expliquait aussi que si l’écologisme détruit toutes les formes de liberté et rend la vie plus misérable dans les pays du monde occidental, l’écologisme tue dans les pays en voie de développement, et il s’intéressait particulièrement à l’Afrique noire, et expliquait comment des politiques écologistes imposées par des gouvernements sous influence de pays occidentaux ou d’institutions internationales n’avaient pas accès à l’électricité sur l’ensemble de leur territoire, ce qui empêchait l’accès à la réfrigération des aliments, aggravait considérablement la malnutrition et contribuait à des famines.
Il expliquait aussi les limites du recours aux panneaux photovoltaïques et la nocivité des éoliennes. Il montrait que le réchauffement global anthropique n’existe pas, mais que, par contre la pseudo-lutte contre le réchauffement global anthropique (qui n’existe pas) conduisait à refuser la généralisation de la climatisation, ce qui condamnait des êtres humains à mourir de chaleur, y compris dans les pays développés, et à susciter des prix de l’énergie plus élevés, ce qui condamnait des êtres humains à mourir de froid (y compris dans les pays développés).
Il dénonçait les impostures du GIEC, une institution stalinienne créée pour montrer qu’il y a du réchauffement global anthropique, et qui utilise des modèles informatiques et des données très biaisées pour conduire à des rapports alarmistes et infondés.
Le livre est toujours d’actualité, hélas. D’autres excellents livres publiés depuis traitent de ces sujets, ce qui ne change rien à la dissémination de l’écologisme néo-marxiste et à sa mise en œuvre délétère dans la totalité des pays occidentaux.
En France, la chaleur a été particulièrement meurtrière pendant l’été 2003, et à l’époque, les maisons de retraite n’étaient pas climatisées. Deux décennies plus tard, les maisons de retraite, pour la plupart, ne sont toujours pas climatisées, et on y a juste créé une pièce climatisée dans laquelle on entasse les plus vulnérables en cas de canicule.
Pendant l’été 2022, il y a eu en France une phase de « canicule » (étonnant, il fait chaud l’été !), et la plupart des gens n’avaient toujours pas accès à la climatisation. Les solutions proposées dans les médias pour échapper à la chaleur étaient pathétiques et lamentables (prendre des douches froides, garder les pieds dans une bassine d’eau en y plaçant des glaçons). Je ne doute pas qu’il y a eu des morts.
Je vis dans une ville où, en été, la température monte souvent à 45 ou 50 degrés à l’ombre, mais personne ne parle de « canicule », car la climatisation est omniprésente. Chez moi, la température est réglée à 24 degrés douze mois sur douze, et je ne suis pas un cas particulier. J’ai la même température dans ma voiture, et je ne suis pas un cas particulier, là non plus.
Si j’avais choisi de vivre en Arizona ou au Texas, j’aurais chez moi et dans ma voiture une température identique. Tous les commerces, toutes les salles de spectacles, tous les restaurants et bien sûr, toutes les maisons de retraite à Las Vegas ont la climatisation.
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Au cours de l’hiver dernier, la moitié Est des Etats-unis a connu deux phases de froid bien plus intense qu’à l’accoutumée. L’hiver a, par contre, été très doux en Ukraine où il fait pourtant souvent très froid. Les variations climatiques existent depuis des siècles et ne doivent rien aux activités humaines (il a fait très chaud en Europe dans les années 1400, et très froid à la fin des années 1600 : l’industrie n’existait ni en 1400 ni en 1680). Les variations climatiques existent aussi au cours d’une même année d’un continent à l’autre.
En Europe aujourd’hui, l’écologisme a pour conséquence que les prix de l’énergie sont plus élevés qu’ils ne devraient l’être, ce qui nuit à la croissance, restreint la liberté individuelle, crée de graves difficultés pour les plus pauvres, continue à tuer en été lorsqu’il fait chaud, car la climatisation reste rare, et continue à tuer en hiver, car des gens n’ont pas les moyens de se chauffer de manière adéquate, voire pas les moyens de se chauffer du tout.
L’administration Biden est emplie d’adeptes de l’écologisme et voudrait faire prendre aux Etats-Unis la même voie criminelle et sans issue que celle empruntée par les pays européens.
La Chine, qui, bien que ses dirigeants soient officiellement communistes, n’est pas du tout touchée par l’écologisme, regarde avec satisfaction l’écologisme continuer ses ravages dans le monde occidental.
Quand des conférences sur le changement climatique se tiennent, façon COP 21, la Chine approuve les décisions ineptes et destructrices prises par les dirigeants du monde occidental, et elle s’abstient de prendre la moindre décision allant dans la même direction. Les dirigeants chinois sont totalitaires, mais ils ne sont pas fous. Les dirigeants occidentaux ne sont pas totalitaires, mais leur adhésion à l’écologisme permet de douter de leurs facultés mentales.
L’une des scènes les plus navrantes à laquelle j’ai assisté ces dernières années a été la prise de parole de Greta Thunberg aux Nations Unies. Voir une adolescente qui n’a pas fini ses études morigéner ambassadeurs, chefs d’Etat et chefs de gouvernement aurait été risible si cela avait été une scène comique dans un film de fiction. Ce n’était pas censé être une scène comique, et ce n’était pas tiré d’un film de fiction.
© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
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L’Europe poursuit l’utopie d’une région du monde zero Co2 mais en transformant l’écologie de nos parents en écologie terriblement INDUSTRIELLE
Pas une seule babiole annoncée comme écologique (isolant,panneaux, éoliennes,voitures etc) qui ne passe pas par la case fabrication par les mêmes usines polluantes et émettrices de Co2 que l’on voulait reduire il y a encore pas longtemps
– Fabriquer des milliards de voitures, de bornes de recharge, de batteries, de cartes électroniques,de kms de cables, feront forcément tourner à plein régime les MEMES industries polluantes et émettrices de CO2 que l’on décrie aujourd’hui
– Pire, cette filière électrique créera plus de déchets nucléaires encore!!
Au final pourquoi? :
– Une Hybride qui est une voiture normale sur laquelle on a ajouté une grosse batterie et des moteurs électriques n’est évidement pas plus écologique à fabriquer qu’une voiture sans tous ces ajouts
– une hybride qui doit déplacer en permanence 500kgs de batterie en plus consomment évidement plus de carburant fossile qu’une batterie sans elle
C’est pourquoi cette écologie d’aujourd’hui sera emettrice de plus de CO2 que jamais … on le constate déjà
Si vous voulez savoir le VRAI pourquoi de cette course éffreinée européenne, demandez-vous à qui profite le crime? : mais aux actionnaires pardi
Oublions le CO2 ! Je préfère rouler dans une voiture dont le carburant est fabriqué en France, dans une centrale nucléaire ou un barrage hydroélectrique, plutôt qu’en Arabie Saoudite ou en Russie. Si cela a quelques inconvénients, il faut travailler à les réduire mais financer les tyrans est de loin le pire.
Il serait impossible de produire assez d’électricité en France pour alimenter en énergie des millions de voitures électriques supplémentaires. Qui plus est les voitures électriques sont et resteront plus onéreuses que les voitures a essence, et ce pour longtemps encore. Les pays d’Europe n’achètent plus de pétrole à la Russie, à de rares exceptions près, et les Etats-Unis sont Donald Trump étaient devenus le premier producteur de pétrole du monde. L’achat de pétrole n’alimente pas nécessairement les dictatures criminelles. Les voitures électriques pourront s’imposer si le marche les rend abordables et si la production d’électricité le permet, mais imposer dogmatiquement le passage à la voiture électrique serait dogmatique, inepte et inadmissible.
Je ne suis pas si affirmatif. La paresse du gaz et du pétrole facile nous a un peu endormi mais il existe une réaction qu’a amplifié l’épisode ukrainien.
Le bois, par exemple, est une des richesses de la France (16 millions d’hectares). Actuellement 7,5 millions de foyers (1/4 du total) se chauffent au bois (dont votre serviteur en Dordogne). On attend une évolution de 20 à 25% par an. La production de chaleur par la géothermie devrait être multipliée par 3 dans 6 ans (soit plus de 6 réacteurs nucléaires). L’éolien offshore devrait passer à 140 GW (14 réacteurs nucléaires) en 2030. Etc…
Certains pays sont très en avance. La Suède produit pour les 2/3 son énergie à partir de sources renouvelables. On peut peu à peu se sortir du pétrole et du gaz.
Certes, certains pays producteurs sont estimables (USA, Norvège) mais les Etats-Unis sont également les premiers consommateurs et ils ne pourront fournir toute la planète. Il faut apprendre à compter sur nous. Cela aussi, D.Trump nous l’a appris.
“L’éolien offshore devrait passer à 140 GW (14 réacteurs nucléaires) en 2030”
Combien de tranches nucléaires pourrait-on construire avec ce que vont couter ces moulins à vent ?
La géothermie n’est pas une mauvaise idée, mais est très dépendante de la région. Quand au bois, ce n’est qu’une énergie d’appoint qui ne saura jamais remplacer des vraies sources de production d’énergie (et tant mieux pour les forêts).
Note pour la Suède : son bon “score” est surtout du au fait que sa géographie lui permet de produire massivement (44,2 % du total quand même) via des barrages. Cette situation n’est pas, loin s’en faut, reproduisible dans la quasi totalité des autres pays. (exemple du même type de particularité géographique : l’Islande qui produit 62% de son énergie via la géothermie)
Gally, je suis pour le nucléaire mais également pour diversifier la production d’énergie. Un réacteur nucléaire n’est pas synonyme de réussite économique (voir l’EPR de Flamanville qui a déjà coûté l’équivalent de 1200 éoliennes offshore sans produire 1 seul Kw !). Pensons au coût d’entretien et de démantèlement des réacteurs. Ce n’est pas anodin.
Vous avez raison, la géothermie dépend de la région mais l’Ile de France, très consommatrice d’énergie est sur un terrain favorable.
Enfin, il ne faut pas avoir d’idées reçues sur le bois. Quand une forêt est bien exploitée, elle progresse. Comme je l’ai dit, le bois chauffe 30% des foyers français (40% des maisons individuelles). On n’est plus dans l’ordre du simple appoint. D’autant que cette proportion augmente significativement chaque année.
Il est normal que chaque pays exploite ses atouts naturels: la Norvège produit du gaz que ne possède pas la Suède. Celle-ci utilise ses propres richesses. La France possède des forêts, des côtes propices à l’éolien, des régions ensoleillées, etc… On ne peut se contenter d’acheter du gaz en Algérie et du pétrole au Kazakhstan.
“On n’est plus dans l’ordre du simple appoint.”
Le chauffage des maisons reste un appoint, ce n’est pas avec du bois que vous allez faire tourner de l’industrie. Note en passant : nous ne parlons pas des mêmes forêts. Oui, une forêt bien gérée progresse (tant qu’on plante plus vite qu’on ne récolte), mais ce n’est pas une “vraie” forêt. J’aime beaucoup les Landes par exemple, mais je n’irai certainement pas prétendre que les forêts qui s’y trouvent ont quoi que ce soit de naturel.
Sinon, votre exemple de l’EPR est assez hors sujet, parce que vous ne parlez pas d’une centrale à proprement parler mais d’un prototype => n’est certainement pas un exemple valable contre le nucléaire (et encore moins en faveur d’une éolienne). En plus, il a été coupé justement quand il commençait à produire et à démontrer sa fiabilité (ce qui est d’ailleurs, soyons réalistes, la vraie raison pour laquelle on l’a coupé).
La forêt des Landes est un cas particulier: c’est une forêt artificielle créée par Napoléon III. Les autres forêts (95%) sont naturelles et exploitées raisonnablement. Une forêt non exploitée s’appauvrit naturellement: pour permettre à certaines espèces de se développer (le précieux chêne, par exemple) il importe d’exploiter les arbres qui l’environne. Depuis que les forêts françaises sont exploitées scientifiquement (années 1980) la forêt s’est étendue de 20%.
Par ailleurs, la part domestique de la consommation d’électricité est supérieure à la part industrielle (36% contre 28%). Je maintiens donc que le chauffage au bois est loin du simple appoint sachant que le chauffage et la production d’eau chaude jouent pour plus de 80% de la consommation d’un logement tout électrique.
“la part domestique de la consommation d’électricité est supérieure à la part industrielle (36% contre 28%)”

Ce n’est pas la part d’électricité qui est importante, c’est la part de la consommation d’énergie totale.
Et quand bien même : sans prendre en compte que le chauffage au bois reste difficilement utilisable pour chauffer de l’eau, si vous comptez passer tous les logements de France à un chauffage au bois (admettons via des centrales mises en commun niveau quartier / immeubles / …, techniquement, c’est effectivement possible), les forêts de France n’y suffiront pas.
Un stère de chêne (20 % d’humidité), qui pèse 530 kg, produira environ 2 000 kWh d’énergie ; un stère de résineux (20 % d’humidité), qui pèse 380 kg, produira environ 1 500 kWh d’énergie. Dans les 2 cas, nous sommes à un peu moins de 4kWh du kilo. Vu que la consommation électrique des ménages est de 150TWh, fois 0.8 (je ne vérifie pas votre chiffre, je vous fais confiance) pour ne garder que la partie “chauffage et eau”, soit 120TWh, il faudrait 30 MILLIONS de tonnes de bois chaque année pour assurer ledit chauffage. Je vous laisse regarder si c’est possible :

Et vous n’aurez toujours pas réglé la question de l’industrie lourde : une cimenterie ou une fonderie d’acier ne risquent pas de tourner au bois (ni même à l’électricité ceci dit).
Ne nous égarons pas, Gally, je n’ai jamais prétendu que le bois peut remplacer toutes les énergies ! Relisez-moi bien: mon seul but est de nous émanciper des tyrans dont le sol recèle les énergies fossiles. Sans oublier notre balance commerciale.
Le bois est une voie à ne pas négliger (pas seulement un appoint, nous avons là une divergence) mais, bien entendu, nous devons investir dans le nucléaire, l’éolien offshore (pas seulement des “moulins à vent”: le Danemark produit la moitié de son électricité avec l’éolien), le solaire où cela est rentable (en PACA, il y plus de 300 jours de soleil/an), la géothermie en Ile de France, etc…
Si nous pouvions nous contenter du gaz norvégien et du pétrole américain ce serait parfait mais nous en sommes loin.
Les éoliennes maritimes : je me demande combien de temps il va falloir pour se rendre compte de l’impact sur la vie maritime – pour les oiseaux, c’est déjà connu, c’est une catastrophe. Ne parlons pas de la sécurité de la navigation (un bateau s’est poutré il n’y a pas longtemps dans une éolienne en mer).
Je ne vois aucun intérêt de dépenser des fortunes dans cette “technologie” qui n’existe que parce que des milliards d’argent public partent dans les poches des copains coquins du croony capitalism, alors que le nucléaire peut tenir le même rôle avec un impact nettement inférieur (et un cout ridiculement plus bas, et une durée de vie bien supérieure). Et je vous rappelle à tout hasard que les éoliennes imposent un backup qui est, dans la quasi totalité des cas, une centrale à hydrocarbure, pas par hasard que les Allemands sont archi mauvais sur ce point (une centrale nucléaire pourrait tenir le rôle, mais j’aimerai qu’on m’explique l’intérêt d’un moulin si c’est pour le soutenir via une centrale nucléaire au lieu de laisser celle ci subvenir seule au besoin) => pour “s’émanciper des tyrans”…
Et ne parlons même pas des forêts de balsa massacrées pour fabriquer les pales, des terres rares exploitées dans des conditions très largement au delà du douteux, …, évitons de tirer sur l’ambulance des “protecteurs de la nature”.
L’avenir de l’énergie n’est certainement pas dans le recyclage d’une technologie datant du moyen âge mais dans l’atome, selon son exploitation actuelle et surtout ses exploitations futures (fusion, anti-matière, …). Le seul intérêt de l’éolien se situe, et exclusivement dans ce cas, dans des vallées retirées de montagne, ultra venteuses et compliquées à raccorder au réseau, et encore, dans la mesure où on les arrête en cas de passage de migrateurs.
Notons que les écolos pas tarés sont les premiers à le reconnaitre :
Quand aux hydrocarbures : je vous rappelle à tout hasard que les sols français en contiennent. Mais bon, il faudrait déjà commencer par annuler la loi qui interdit de seulement les rechercher.
PS : je n’ai rien contre le chauffage au bois, bien au contraire, mes parents ont d’ailleurs un foyer chauffant une bonne partie de leur maison, je conteste juste qu’il soit une réelle solution à même de couvrir les besoins.
Gally, l’idée n’est pas de trouver “la” solution mais de diversifier les sources d’énergie.
Il est probable que les éoliennes soient fatales à des oiseaux mais pas plus que les lignes haute tension et on trouve des techniques pour limiter la casse.
Les éoliennes ne sont pas la cause de la baisse du nombre d’oiseaux. C’est la baisse globale de la masse de vivant qui est en cause (notamment des insectes) et c’est surtout dans les terres que cela se fait sentir. Elles ne sont pas non plus la cause première d’accidents maritimes, les principales sont les mêmes que pour les accidents automobiles: inattention, alcool, météo,…
Et concernant la biodiversité, celle-ci a bien plus à craindre de certaines techniques de pèche que des éoliennes.
Enfin, il ne faut pas ignorer les inconvénients du nucléaire: toute production d’énergie génère des inconvénients à gérer. Quand les centrales sont neuves, tout va bien (ou presque) mais dès 10 années de vie, elles demandent des entretiens poussés nécessitant des arrêts réguliers et des interventions de plus en plus coûteuses. Le nucléaire est une énergie sûre à condition d’être parfaitement maîtrisée et cette maîtrise a un coût.
Quant aux hydrocarbures en France, je ne suis pas certains que les éventuels gisements soient rentables et quand on voit la réaction de la population pour une éolienne, imaginez l’agitation en cas d’ouverture d’un puits de gaz de schiste !
Il n’y a évidemment pas “de” solution, et je n’ai jamais dit l’inverse. Il y a “des” solutions, mais planter des fermes d’éoliennes n’en est pas une, ce n’est pas par hasard que l’on dusse subventionner à mort lesdites éoliennes pour les rendre rentables.
Pour les oiseaux, je n’ai jamais dit que les éoliennes sont la raison unique ni même principale de leur baisse, mais pourquoi ajouter des hachoirs à oiseaux en plus des autres soucis déjà existant ? Excusez moi de vous le rappeler, en passant, mais les lignes haute tension sont statiques, et pas en rotation à plusieurs centaines de km/h en bout de pale… Même chose pour la sécurité maritime et la bio-diversité marine : quel intérêt d’ajouter des externalités négatives à une situation déjà tendue, si les bénéfices sont nuls ?
Quand aux inconvénients du nucléaire (ou de l’hydro-électrique) : bien évidemment qu’ils existent ! Mais quand on est factuel, la réalité est que la balance inconvénient / avantage du nucléaire est TRES largement favorable, tellement favorable que les anti-nucléaires sont obligés de mentir comme des arracheurs de dents pour justifier leur “combat”. A l’inverse des éoliennes, où ils sont là obligé de mentir pour cacher lesdits inconvénients (qui connait le sujet du balsa en France ? Pratiquement personne…)
Enfin : vous n’êtes pas sur que les éventuels gisements soient rentables ? Moi non plus, mais pour le savoir, encore faudrait-il avoir le droit de chercher…
La non rentabilité des éoliennes relève de votre interprétation. Le fait est qu’elles s’implantent partout dans le monde jusqu’à représenter une part significative de la production d’électricité (la plus grande ferme du monde se trouve au Texas, pas vraiment une terre écolo-marxiste). Qu’elles soient subventionnées est un fait, mais c’est aussi largement le cas du nucléaire payé par l’argent public non seulement pour l’investissement mais également pour l’entretien et les futurs démantèlements qui coûteront à terme des centaines de milliards .
Je pense que l’impact sur les oiseaux est infime par rapport aux autres causes de la baisse de la population et, comme je l’ai dit, des techniques peuvent limiter cet inconvénient. Cela ne me semble pas un argument convainquant.
Contrairement à ce que vous pensez, des recherches ont été accomplies pour les hydrocarbures et des gisements ont été repérés notamment en Ile de France et dans le sud-est. Il faut comprendre que la France ne dispose pas des étendues désertiques du Texas. On ne peut creuser un puits de gaz de schiste sous le château de Versailles, au coeur de la forêt de Fontainebleau ou dans des régions où l’eau devient denrée rare. Si, en 2011, la loi a interdit d’aller plus avant, c’est que le coût politique (même pour la majorité de droite d’alors) n’était pas soutenable. De fait, personne ne réclame en France la reprise des recherches.
“La non rentabilité des éoliennes relève de votre interprétation.”

On ne va pas aller loin si vous remplacez les faits par vos désirs et opinions…
https://www.contrepoints.org/2020/07/25/376908-a-19-milliards-deuros-lepr-est-encore-moins-cher-que-leolien
https://www.contrepoints.org/2023/02/07/449884-electricite-les-renouvelables-creent-une-hausse-des-prix
“Qu’elles soient subventionnées est un fait, mais c’est aussi largement le cas du nucléaire”
Ce n’est pas (pas seulement) l’éolienne qui est subventionnée, c’est son électricité ! Il faut vous rappeler ce qui est indiqué sur votre propre facture ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Contribution_au_service_public_de_l%27%C3%A9lectricit%C3%A9
FYI, le projet d’éolien marin d’Yeu a été passé avec une garantie de rachat du MWh de CENT SOIXANTE QUINZE euros ! Le MWh nucléaire est à moins de 50, le prix du marché SPOT (qui est déjà complètement biaisé) à 75… Vous m’expliquez comment vous faites pour refourger quelque chose qui est à minimum 2 fois le prix du marché, et à plus de 3 fois le prix d’une solution concurrente ? Si vous avez 2 boulangers qui vendent le même pain, l’un 3 fois plus cher que l’autre, vous allez chez le plus cher, pour le plaisir de vous ruiner ?
“comme je l’ai dit, des techniques peuvent limiter cet inconvénient.”
Lesquelles ? Je serai curieux de vous voir nous les donner, ces techniques tellement efficaces que personne n’en a entendu parler, même pas ceux qui justement arrêtent les éoliennes pour protéger les oiseaux ! https://reporterre.net/En-Jordanie-les-eoliennes-s-arretent-pour-laisser-passer-les-oiseaux
“Si, en 2011, la loi a interdit d’aller plus avant, c’est que le coût politique (même pour la majorité de droite d’alors) n’était pas soutenable. De fait, personne ne réclame en France la reprise des recherches.”
Dans ce cas, on ne se plaint pas des “hydrocarbures de tyran”.
Au juste, puisque vous aimez parler des “fermes à éoliennes américaines” : https://www.economiematin.fr/news-60-000-proprietaires-menaces-de-faillite-par-les-eoliennes. Il serait bien de se rappeler que lesdites fermes sont une parfaite illustration du croony capitalism, poussé à l’époque par Obama…
Gally, je n’ai pas d’opinions préconçues sur les différentes productions d’énergie. J’essaie, et notre débat y contribue, de réfléchir sur les différentes techniques pour à la fois consommer ce qui est nécessaire et prendre en compte la réalité politique et économique.
Sur la rentabilité de l’éolien, ce que je constate c’est que tous les pays, même les plus méfiants à l’égard de l’écolo-marxisme, s’équipent massivement. J’ai cité le Texas, dont les investissement datent de 1995, bien avant le funeste Obama, et se sont perpétués depuis. Israël également investit de manière importante (j’ajoute que 90% des logements y sont équipés de chauffe-eaux solaires: nous avons encore à apprendre de ce pays) malgré ses fortes réserves de gaz.
Enfin, je doute que les autorités chinoises se laissent influencer par l’idéologie “croony capitalism”. La Chine est cependant le pays le plus équipé en éoliennes.
Alors peut-être que tous les gouvernements sont devenus fous et qu’ils ont tous, capitalistes, communistes, américains, européens, asiatiques à l’unisson, décidé de gâcher des milliards pour des “moulins à vent” mais j’en doute.
Sur les coûts comparés, il faut être précis. Le nucléaire existe depuis plus de 6 décennies. Certaines centrales sont largement amorties quand les parcs éoliens sont beaucoup plus récents. La production nucléaire devient plus coûteuse en raison des frais d’entretien des centrales vieillissantes. A contrario, le coût de l’éolien baisse: vous citez l’Ile d’Yeu dont le coût d’achat négocié en 2018 est effectivement élevé mais celui de Dunkerque est de 44€ pour une mise en service en 2025, ce qui est inférieur au nucléaire qui, je le souligne, n’intègre pas le coût du démantèlement ni la gestion des déchets dans ses prix.
Pour ce qui concerne les oiseaux, les études réalisées au Canada et aux Etats-Unis chiffrent à 8 oiseaux tués par an et par éolienne. On arrive à réduire cette mortalité par le choix de l’implantation. Cette attention nouvelle montre que les éoliennes récentes tuent nettement moins que les anciennes. On utilise des techniques d’effarouchement avec des effets sonores et visuels: en repeignant une pâle en noir, on baisse de 70% la mortalité des oiseaux (https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/ece3.6592). Il importe de voir que les ornithologues français ne sont pas opposés aux éoliennes si on les éloignent de certaines zones (notamment les Natura 2000). Une éolienne n’est pas une centrale nucléaire: si on voit qu’elle crée trop de dégâts, on peut la démonter et l’implanter ailleurs.
Pour conclure (je vous laisserai volontiers le dernier mot), je dirai qu’il faut étudier toutes les possibilités de production d’énergie sans frapper telle ou telle d’un anathème idéologique définitif. Il importe de considérer chaque technique dans sa tendance: les rendements de l’éolien et du photovoltaïque n’ont rien à voir avec ceux d’il y a 20 ans et seront encore améliorés à l’avenir.
“Israël également investit de manière importante (j’ajoute que 90% des logements y sont équipés de chauffe-eaux solaires: nous avons encore à apprendre de ce pays) malgré ses fortes réserves de gaz.”
Pour les éoliennes, oui, dans le Golan qui est justement une vallée de montagne venteuse. J’y ai vu de mes propres yeux lesdites éoliennes, qui tournent quasiment en continu tant le vent y est régulier.
Et devinez ce qu’il m’a été répondu, quand j’ai demandé à la personne enthousiaste qui nous les présentait comment ils géraient les migrations ? Assez gênée que j’aborde le sujet, elle m’a dit “les oiseaux apprendront à les éviter”…. En la poussant un peu, elle a reconnu qu’effectivement, le coût en oiseau était tout sauf négligeable… J’espère que rapidement, ils retoucheront terre et les couperont pendant les phases migratoires, ou au moins reproduiront la “méthode” jordanienne suscitée (en dehors, elles ont un réel intérêt dans cette situation géographique). Vous devriez d’ailleurs réécouter ladite vidéo “reporterre”, pour réaliser que même “8 oiseaux tués par an et par éolienne” peut être une catastrophe amenant rapidement à une disparition d’espèce.
Pour les chauffe eaux solaires, une précision : ce sont des chauffe eaux “passifs”, sans électronique ni cellules photovoltaiques, “juste” des tubes peints en noir chauffant par l’action directe du soleil. Et ça marche tellement bien, pour un cout tellement ridicule et pour un investissement tellement risible tant il est bas qu’effectivement, l’idée mériterait d’être répandue partout où l’ensoleillement est suffisant (et je dois avouer que cela fait des décennies que je me demande pourquoi ce n’est pas le cas).
Note en passant : une startup française a repris l’idée en la couplant à des cellules photovoltaiques : le passif pour l’eau en couche inférieure, les cellules en couche supérieure pour le courant. Super idée, j’espère qu’ils réussiront parce que la rentabilité de leur produit (que je n’ai pas pu calculer en l’absence de sources) me semble intuitivement très bonne.
Sinon, pour la rentabilité et vu que vous appelez à “être précis” : je ne vous vois jamais appliquer ce raisonnement aux éoliennes, dont la durée de vie est nettement inférieure à celle d’une centrale, et qui contrairement à celles ci n’est pas prolongeable. Et quitte à être précis : désolé, mais le coût du démantèlement et de la gestion des déchets est intégrée dans le coût du nucléaire. Il ne l’est par contre jamais dans le cas des éoliennes (pas plus que le raccordement au réseau RTE). Etonnant ? Si peu…
Pour les oiseaux : disons que je trouve savoureux de vous voir défendre ce que de plus en plus d’écolos (comprendre, pas ceux des salons parisiens / autres mégalopoles) combattent désormais 🙂 Même Greta Thumberg, c’est dire !
“Pour conclure (je vous laisserai volontiers le dernier mot)”
Ce n’est pas mon but, jamais de façon générale et certainement pas quand j’échange avec vous. Et je ne risque pas de m’opposer à des solutions alternatives (j’en liste moi même, ou reconnait leur intérêt dans un cadre adapté), du moins quand ce n’est pas justement par raison idéologique qu’elles sont poussées. Parce que niveau idéologie, excusez moi de vous faire remarquer que quand on dit que “je doute que les autorités chinoises se laissent influencer par l’idéologie « croony capitalism »” alors que l’économie chinoise se résume à un mélange douteux de croony capitalism (qui n’est pas une idéologie) et de planisme… Ou continue à me vanter l’exemple des éoliennes américaines alors que les USA sont tapissés de milliers d’éoliennes (en champs, pas individuelles) abandonnées à la rouille… Ou continue de refuser de voir les différents points “gênants” (balsa, terres rares, artificialisation massive de surfaces gigantesques, …) que j’ai relevé (et ce alors que je n’ai même pas abordé le sujet de l’intermittence)…
Il faudrait également évoquer les 550 m3 de béton nécessaires, en moyenne, par éolienne…
Cité des sciences – donc un musée de sciences – lance son expo phare : urgence climatique. Le commissaire (politique !) de l’expo est membre du GIEC. Aucune contradiction apportée, aucun questionnement. A croire que cette exposition est financée par les lobby pharma pour faire augmenter la consommation d’anti dépresseurs.
Je suis d’accord avec vous que l’écologisme accompagne une idéologie marxiste et une morale malfaisante. Ce n’est pas un hasard si ce sont des écologistes qui s’avèrent les plus agressifs vis à vis des Français qui osent réussir (voir la diatribe de Marine Tondelier contre les milliardaires) ou les plus excessifs (discours féministe intégriste de Sandrine Rousseau).
Cela étant, quand on fréquente des agriculteurs, on constate qu’il existe un réel problème: les pratiques ancestrales doivent évoluer non sur trois ou quatre générations mais sur 1 ou 2 décennies. On voit ainsi des paysans devoir changer leurs modèles, supprimer des cultures et les remplacer par d’autres moins gourmandes en eau et plus résistantes aux fortes chaleurs. Les vendanges se décalent: au début du siècle, elles avaient lieu majoritairement de mi-septembre à début octobre (mi octobre en Alsace), aujourd’hui, c’est entre fin août et mi-septembre.
Les exemples fourmillent, j’en ai déjà rendu compte ici à plusieurs reprises.
Je ne suis pas climatologue et n’en connait pas l’origine mais je pense qu’il existe un réel changement climatique. Il est vrai qu’en vivant dans une maison et une voiture climatisée cela n’est pas perceptible mais j’engage chacun à parler à des agriculteurs lesquels expliqueront aisément les conséquences concrètes de ce qui se passe.
En second lieu, je dirai que tout ce qui permet d’économiser dans le contexte français les énergies fossiles est bon. Non pour satisfaire au diktat des écologistes mais parce que chaque euro dépensé pour du gaz ou du pétrole tombe dans la poche d’un tyran islamiste ou de Poutine. Je pense qu’il existe toute une palette d’alternatives à ces produits d’origine malfaisante et que, quelles que soient les motivations de chacun, si on peut réduire drastiquement notre dépendance (et notre déficit extérieur) ce sera une bonne chose pour tout le monde.
J’hésite à parler de “changement climatique” puisque par définition le climat est en lui-même changeant et qu’il n’obéit pas aux normes imaginées par l’homme durant sa courte existence.
Il y a donc un abus de langage de la part des écologistes dans le but d’intimider les consciences. Cela dit, il est utile de lutter contre la pollution, mais on ne luttera pas contre le climat.
Ce que vous écrivez, cher abbé Arbez, est absolument exact. Le développement économique produit de moins en moins de pollution en ce que les progrès technologiques conduisent à des activités de production de moins en moins polluantes.
Le climat fluctue au fil du temps, sans que les êtres humains y soient pour quelque chose. Parler de changement climatique est une chose, et l y a effectivement des changements. Dire que le changement climatique est dû aux activités humaines est une autre chose, et c’est une affirmation essentiellement infondée.
Sur les causes du dérèglement climatique, je ne me prononcerai pas car il existe effectivement une divergence scientifique. Je ne pense pas comme vous que tous les climatologues liés au Giec seraient des “staliniens”. Je pense que beaucoup sont de bonne foi, ce qui n’empêche qu’ils puissent se tromper.
Je parle plus de dérèglement que de “fluctuations” car le changement ne s’exprime tendanciellement que dans un sens. Je veux dire que là où on constatait une sécheresse tous les 10 ans, on en subit une tous les 5 ans et bientôt tous les 2 ans. Certaines régions d’Europe passent de la sécheresse à l’aridité (Andalousie en Espagne, Lombardie en Italie, Pyrénées orientales en France, …).
“le changement ne s’exprime tendanciellement que dans un sens”
Cela dépend de ce que l’on regarde : entre 2000 et 2017, le couvert végétal mondial a gagné 4 millions de km2 supplémentaires, soit une étendue comparable à l’Amazonie.
De même, vous parlez d’assèchement de régions françaises : je vis en Israël, jamais le pays n’a été aussi vert, des zones précédemment purement sableuses ou terreuses étant désormais envahis de végétation sauvage. Je le constate à chaque fois que je me balade dans le pays, jusqu’au désert du Neguev.
De toutes façons, le climat a toujours évolué sur Terre, dans des ampleurs bien supérieures à celles que dramatisent les escrologistes. La sagesse n’est certainement pas de prétendre agir dessus mais de s’adapter à ses variations.
Gally, je ne prétends pas embrasser une réalité globale. D’ailleurs, les climatologues eux-mêmes disent que le dérèglement climatique peut s’exprimer différemment ici ou là.
Je ne parle que de ce que je connais: la réalité des agriculteurs français depuis 2 ou 3 décennies. S’adapter, pourquoi pas, mais il importe de conserver un modèle économique viable (voir ma réponse à Rum). Ce que je constate autour de moi, c’est que des cultivateurs doivent changer en quelques années des pratiques ancestrales.
Si un maraîcher ou un arboriculteur, comme c’est le cas dans les Pyrénées Orientales doit désormais cesser son activité en raison des sécheresses successives, comment lui dire de s’adapter ? Par quoi les cultivateurs espagnols vont-ils remplacer leurs tomates et concombres quand leurs terres seront totalement arides et les réserves d’eau souterraine épuisées ?
L’adaptation autrefois c’était travailler selon les marchés pour coller à la demande et être rentable. Aujourd’hui c’est trouver des techniques toujours plus onéreuses pour résister au changement climatique sans certitude d’y parvenir.
Comment vous croyez que les agriculteurs israéliens font ? Je vous donne un indice : certainement pas en arrosant au canon à eau entre midi et 14h, comme j’ai pu le voir un peu partout en France.
Et : votre ancestral est très relatif, quand on regarde quelles étaient les cultures il y a 1 siècle ou 2.
Exact. Les fermiers alsaciens par exemple étaient tous polyvalents, avaient quelques vaches et quelques cochons dans la cour, et avaient leur carré de vignes qui produisait une piquette de sinistre réputation. Lorsqu’ils se sont aperçu que cela pouvait être rentable de soigner leur production, ils ont arrêté veaux, vaches, cochon, poulets et se sont mis à la vigne.
Vous connaissez bien mieux que moi le contexte israélien et si vous ne souffrez pas de problèmes climatiques je m’en réjouis sincèrement.
Il semble cependant qu’Israël prenne en compte le changement climatique si j’en crois le discours de votre ministre de l’agriculture, Oded Forer, le 18 juillet dernier: “Le réchauffement climatique est une menace globale qui modifie profondément notre cadre de vie. C’est un défi à l’échelle mondiale, et nous comprenons aujourd’hui plus que jamais à quel point il est important d’anticiper la prochaine crise et s’y préparer.”
Karin Elharar, ministre de l’Énergie a souligné : « Ces dernières années, le ministère de l’Énergie a pris des mesures et des politiques claires pour faire face à la crise climatique dans l’économie énergétique”. (Israël Science Info)
Même si, d’après vous, Israël ne souffre pas actuellement de problèmes importants, les hautes autorités politiques ne prennent pas le risque à la légère.
Disons surtout que le discours escrologique est planétaire, à mon grand regret.
Vous avez en effet déjà parlé des problèmes des agriculteurs que vous connaissez. Mais en quoi est-ce un problème de vendanger plus tôt ou de cultiver des petits pois au lieu de maïs ? L’adaptation et le changement font partie de la vie et sont nécessaires. Depuis trente ans, on cultive du tournesol à la place du maïs dans des zones rurales que je connais bien…
Quoi qu’il en soit, il FAUT s’adapter et coller aux conditions environnementales, d’autant plus que les changements climatiques n’ont rien à voir avec l’homme!
Le changement de culture n’est pas, soyez en persuadé, un élément anodin pour un agriculteur: toutes n’ont pas le même rendement, la même rentabilité. La technique de culture du petit pois, pour reprendre votre exemple, n’a rien de commun avec celle du blé ou du maïs.
De plus, il existe une cohérence d’exploitation: un agriculteur va, par exemple, produire son propre maïs pour nourrir son bétail. S’il ne peut plus s’appuyer sur sa production, son modèle économique sera moins rentable, peut-être même plus viable.
Autrefois, le gel en avril ne posait pas de gros problèmes car la végétation n’était pas encore assez avancée pour être impactée. La tendance au réchauffement fait qu’un gel en début de printemps peut anéantir une vigne déjà en pousses terminales.
Vous comprenez dès lors que les viticulteurs observent d’un mauvais oeil les vendanges de plus en plus précoces.
Je comprends très bien. Cependant, les agriculteurs n’en sont pas encore, loin s’en faut, à devoir abandonner certaines cultures. De plus, je reste persuadé qu’avec quelques modifications de leur pratiques, ils pourront s’adapter, d’autant qu’il y a à l’heure actuelle énormément de gaspillage d’eau par exemple…
N’oubliez pas que des cultures comme celle du blé persistent très bien dans pays arides comme ceux de Afrique du Nord. Simplement, les procédures utilisées ne sont pas les mêmes…
Pour l’instant l’abandon n’est pas total mais nous observons aujourd’hui des rendements si peu rentables que les récoltes ne sont pas effectuées: c’est le cas de vignes, de productions arboricoles ou maraîchères dans le sud-est.
En Dordogne, on abandonne peu à peu le maïs, culture d’été face aux problèmes hydriques (qui aurait dit il y a 50 ans que l’on manquerait d’eau en Dordogne !).
La production de blé en Afrique est très marginale. Le blé en France est pour l’instant peu affecté car ce n’est pas une culture d’été. Elle ne nécessite pas ou peu d’irrigation.
A vue humaine, les variations du climat sur 10 ans ou même 50 ans peuvent certes créer des difficultés dans l’agriculture et poser problème dans les températures à supporter au quotidien. Mais dans le long terme qui est le tempo des variations climatiques, ces modifications ponctuelles ne représentent pas grand chose.
Annibal a traversé les Alpes avec des éléphants…le pourrait-il aujourd’hui?
Par ailleurs des climatologues estiment que contrairement aux idées en vogue, on va vers un refroidissement général, mais pas sur l’échelle d’une ou deux vies humaines, plutôt sur un temps long.
Vous avez raison, M l’abbé, mais sur ce point les climatologues ne sont pas tous d’accord. Pour l’instant, du moins dans le contexte français, la tendance ne montre pas de signes d’inversement et les agriculteurs ont besoin de revenus maintenant, pas dans 50 ans.