
La vice-présidente colombienne, Francia Márquez Mina, a effectué une tournée officielle dans trois pays du continent africain du 10 au 18 mai, effectuant des tâches diplomatiques non seulement pour le gouvernement colombien mais aussi pour des intérêts étrangers.
Dans un tweet du 20 mai, Francia Márquez a écrit : « Merci @Open Society pour son soutien financier et logistique pour notre visite de haut niveau en Afrique du Sud, au Kenya et en Éthiopie. Nous reconnaissons sa contribution au renforcement des démocraties en Amérique latine et dans les Caraïbes et le rôle des communautés ethniques face à la crise climatique. »
Mme Márquez, première femme noire à accéder à la vice-présidence de la Colombie, n’a pas révélé le montant exact de l’argent reçu de l’ONG de George Soros, Open Society Foundations. Elle n’a pas expliqué non plus en quoi consistait le ˝soutien logistique˝ offert par le milliardaire progressiste.
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La Cour constitutionnelle colombienne n’a pas encore statué si recevoir de l’argent d’entités privées étrangères pour financer l’activité diplomatique colombienne est admissible ou pas. En tout cas, Soros a révélé en mars dernier qu’il avait donné 16 millions de dollars à Gustavo Petro pour la bureaucratie de la « justice climatique » et de la ˝justice de genre˝. Le milliardaire de gauche Soros finance également en Colombie des groupes dédiés à la désinformation. Le groupe Temblores, qui a reçu de lui 155 000 dollars entre 2017 et 2019 (ils n’ont pas dit combien ils ont reçu en 2020 et 2022), a fabriqué de fausses statistiques lors des soulèvements subversifs de 2020 et 2021, pour monter des procès contre les forces armées et la Police.
L’or de la Colombie et de l’Afrique du Sud
Militante écologiste, Francia Márquez accuse son pays de pratiquer un « racisme structurel », ce qui est en contradiction avec le fait qu’elle a été élue vice-présidente de la Colombie en juin 2022. Elle et le parti d’extrême gauche Pacto Histórico ont promu la candidature de l’ex-guérillero Gustavo Petro, actuel président de la Colombie.
Selon le portail El Expediente, de Bogotá, des proches de la vice-présidente possèdent plusieurs mines dans la municipalité aurifère de Suárez, dans le département du Cauca, où ils mènent une lutte contre les sociétés minières étrangères légalement constituées, sous prétexte de protéger l’environnement. La même source affirme que les familles susmentionnées – les Márquez et les Mina – ont réussi à faire sortir les sociétés AngloGold Ashanti et EPSA-CELSIA de la région de Suárez. L’AngloGold Ashanti est une société sud-africaine spécialisée dans l’extraction d’or. Elle est au troisième rang mondial, derrière le Canadien Barrick Gold et l’Américain Newmont Mining.
Les mines exploitées par les proches de la vice-présidente impactent, comme les autres mines, les écosystèmes. Cependant, Francia Márquez légitime cette activité en affirmant que l’exploitation ˝minière ancestrale˝ ne nuit pas à l’environnement. Adoratrice d’Angela Davis et des Black Lives Matter, Francia Márquez a été formée dans sa jeunesse par des instructeurs du mouvement Alba, créé par Hugo Chavez et Fidel Castro. Elle affirme que la Colombie ˝extermine ceux qui pensent différemment˝. En même temps, elle menace de représailles ˝pénales˝ les journalistes qui enquêtent sur ses abus. En avril 2022, Francia Marquez a menacé de poursuites pénales pour ˝diffamation et calomnie˝, le journaliste Gustavo Rugeles pour avoir révélé qu’un fils de Francia Marquez avait fait des études de médecine à Cuba. Un activiste du petrisme a écrit sur twitter, le 22 mai 2022 : ˝Nous allons persécuter les journalistes-poubelles et nous ferons taire les micros de ces fils de pute, Julito, Néstor Morales, Vicky Dávila, Andrea Nieto, Luis Carlos Vélez, Salud Hernández, Paola Ochoa˝.
Le 23 mai 2022, la Fondation pour la Liberté de la Presse (Flip) a dénoncé l’agressivité inacceptable de Francia Marquez à l’égard de la presse. ˝La FLIP attire l’attention sur Francia Márquez pour ses accusations contre EI Expediente et son directeur Gustavo Rugeles et demande qu’elle s’abstienne de tenir des propos qui pourraient entraîner des violences contre les médias, les journalistes et les opposants˝. Gustavo Petro quant à lui n’a jamais rejeté les excès de la Vice-présidente à l’encontre des journalistes.
Pourquoi Soros a-t-il financé le voyage de Francia Márquez en Afrique du Sud ? Pour noyauter un organisme aussi sensible à l’État colombien que la vice-présidence ? L’Afrique du Sud est l’un des plus grands producteurs d’or au monde. ˝Jusqu’en 1996, l’Afrique du Sud était le premier producteur mondial de minerai d’or, avec 17 millions d’onces. A l’heure actuelle, sa position est tombée à la sixième place, avec 5,3 millions d’onces˝, indique le journal El Mundo, de Madrid. Soros donne de l’argent à l’Université du Cap pour accorder des bourses à des étudiants sud-africains disposés à suivre les objectifs de OSF.
Le Kenya est un autre pays producteur d’or. Une étude de 2022 indique qu’avec un investissement de seulement 161 millions de dollars, ce pays pourra produire 949 000 onces d’or en neuf ans et générer des bénéfices de plus d’un milliard de dollars.
Sur le site officiel de la vice-présidente, deux thèmes de la tournée africaine apparaissent : le tourisme (vols directs entre la Colombie et le Kenya) et l’éducation dans trois secteurs : l’agriculture, l’énergie et la culture. Il ne dit rien sur l’exploitation minière.
Un premier contact avec un membre du BRICS ?
L’autre élément qui aurait pu être présent dans cette tournée, mais non médiatisé par les services de Francia Marquez, est le rôle de l’Afrique du Sud au sein du groupe de pays BRICS. Le Forum de São Paulo, sorte d’internationale castro-chaviste rassemblant divers gouvernements et partis communistes du continent, est l’une des priorités internationales d’Ignacio Lula da Silva. L’actuel président brésilien souhaite élargir et améliorer le groupe des pays BRICS, qui comprend le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. (L’Iran, l’Arabie saoudite et l’Argentine ont demandé à rejoindre ce groupe). Créé en 2006, ce groupe se dit ˝neutre˝ et ˝non aligné˝, mais il joue en réalité un rôle en faveur de la Russie et de son agression massive contre l’Ukraine.
Le fait que Francia Márquez ait commencé sa tournée en Afrique du Sud suggère que sa tournée n’a pas échappé à l’influence du groupe BRICS et du Forum de São Paulo.
Le gouvernement de Pretoria est aux mains du parti du Congrès national africain, qui gouverne l’Afrique du Sud depuis la fin du système d’apartheid et le début de la présidence de Nelson Mandela en 1994. L’ANC est un parti qui a toujours eu des liens politiques forts avec l’URSS, le Pacte de Varsovie et, maintenant, avec la Russie de Poutine.
Le 11 mai, alors que Francia Márquez arrivait en Afrique du Sud et rencontrait le président de ce pays, Cryl Ramaphosa, l’ambassadeur des États-Unis en Afrique du Sud, Reuben Brigety, accusait le gouvernement de Pretoria d’avoir fourni des armes à la Russie pendant la guerre de Moscou contre l’Ukraine, malgré la neutralité que Pretoria prétend maintenir face à ce conflit.
Le diplomate américain a expliqué que l’Afrique du Sud a expédié des armes à la Russie sur le navire russe Lady R, qui a accosté à la base navale de Simon’s Town au Cap entre le 6 et le 8 décembre 2022. Et il a répété : ˝Nous sommes sûrs de qui a chargé des armes et munitions sur ce navire alors qu’il retournait en Russie.˝ Brigety a averti : ˝Armer les Russes est extrêmement sérieux. Et nous ne considérons pas que ce problème soit résolu. Nous aimerions que l’Afrique du Sud pratique sa politique de non-alignement˝. Le président Ramaphosa a répondu quelques heures plus tard que son gouvernement enquêterait sur l’allégation.
Reuben Brigety a également rappelé qu’en février 2023, l’Afrique du Sud avait participé à des exercices militaires avec la Russie et la Chine, dans les eaux sud-africaines, à l’occasion de l’anniversaire de l’invasion de l’Ukraine. Concernant le profil biographique de Ramaphosa, le media France 24 explique : « Comme d’autres caciques de l’ANC, il a été l’un des hommes qui a le plus bénéficié de la politique de Black Economic Empowerment créée pour favoriser la redistribution des revenus à la masse de la population noire. Il a ainsi réussi à entrer dans le monde des affaires, au point de devenir l’un des 20 hommes les plus riches d’Afrique du Sud et d’apparaître sur la liste Forbes avec une fortune personnelle évaluée à environ 578 millions de dollars en 2015 ».
Changer l’axe de la diplomatie colombienne ?
Le 15 mai, le quotidien parisien Le Figaro révélait que le commandant des forces terrestres de l’armée sud-africaine, le général Lawrence Mbatha, était à Moscou en visite officielle. L’information a été publiée par les agences russes Tass et Interfax. Selon celles-ci, le chef militaire sud-africain s’est rendu à Moscou pour discuter de « questions de coopération militaire » visant à « intensifier la préparation au combat des forces armées des deux pays ».
La vice-présidente de la Colombie a laissé entendre que son voyage en Afrique répondait en partie à son désir de rechercher les traces de ses ancêtres africains. Elle a annoncé lors de sa tournée que Bogotá ouvrira des ambassades dans des pays comme le Kenya et l’Éthiopie et qu’elle offrira des bourses colombiennes pour des études supérieures et des facilités pour obtenir des visas pour entrer en Colombie. Ces motivations semblent artificielles pour l’opposition. En Éthiopie, Francia Márquez a esquissé une politique qui pourrait être comprise comme un signal pour générer un phénomène, si cher à Soros, d’immigration massive incontrôlée vers la Colombie, avec des répercussions financières négatives pour le pays.
Il n’est pas exclu que la vice-présidente ait prêté une oreille attentive aux orientations du Forum de São Paulo et du président du Brésil, Lula Da Silva, qu’elle a récemment visité. Lula n’a pas condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie et a refusé de rencontrer Volodymyr Zelensky, président ukrainien et héros de la résistance contre la tentative de Poutine d’éliminer l’Ukraine en tant que pays indépendant.
Les BRICS sont présentés comme une alternative de commerce et de développement basée sur la coopération entre les pays de l’hémisphère sud. Cependant, la Russie fait partie de ce groupe dès le premier instant. En réalité, les BRICS sont une création politique plutôt que géographique, ne cachant pas leurs penchants anti-occidentaux et tentant d’isoler l’Union européenne et la sphère d’influence américaine de l’économie mondiale. Le G7, l’UE et les États-Unis sont les pays avec lesquels la Colombie a ses plus grands accords bilatéraux en matière économique et militaire. La Colombie, depuis 2017, est le seul pays d’Amérique latine à avoir obtenu le titre de « partenaire extracontinental » de l’OTAN. Petro, le patron de Francia Márquez, prépare-t-il, avec l’aide de Soros, la révision des alliances colombiennes ?
© Eduardo Mackenzie (@eduardomackenz1) pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
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Le dernier paragraphe de cet article résume tous les enjeux de la problématique mondiale en cours.
Le citoyen lambda du vieux Continent comme celui des USA n’a plus qu’à espérer une vigilance accrûe de la part de ses dirigeants : l’ Administration BIDEN vient de recruter plusieurs centaines de spécialistes d’écoutes téléphoniques ‘hebreophones’ pour être informés de tout nouveau projet israelien à l’encontre de la force nucléaire iranienne. (?)
Il est au moins tout aussi urgent de contrôler le triomphe à l’échelle mondiale des théories WOKE exportées par le milliardaire ‘philanthrope’ américain SOROS au nom de l’OPEN SOCIETY qu’il est en train d’installer sur toute la planète !!!
Ce « milliardaire philanthrope américain » est en réalité Hongrois (pays de sa naissance), puis naturalisé Américain, et si ma mémoire ne me fait pas défaut, également sujet britannique, peut-être aussi ressortissant d’un pays africain. La notion de patrie, M. Soros la juge nuisible au bonheur de l’humanité, elle n’a pas sa place dans son Open Society.
Et son ‘open society’ a été éjectée de Budapest par le PM Viktor Orban en 2018.