
Le Ministère américain de l’Agriculture (USDA) a examiné et approuvé la production et la mise en marché des aliments élaborés à partir des cellules de poulet cultivées en laboratoire. Les défenseurs des droits des animaux, notamment des groupes tels que PETA, espèrent que la viande cultivée permettra de réduire la consommation et l’abattage d’animaux et d’ainsi lutter contre le changement climatique. Le seul problème, c’est que personne n’a évalué le coût énergétique de la production de viande en laboratoire. On sait seulement que la viande de poulet produite de cette façon va coûter beaucoup plus cher ….
Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Jonel Aleccia et Laura Ungar, paru sur le site de l’AP le 21 juin.
J’en profite pour souhaiter un bon weekend de la Saint-Jean-Baptiste, notre fête nationale, à nos lecteurs québécois !
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Les États-Unis approuvent le poulet fabriqué à partir de cellules cultivées, la première viande produite en laboratoire du pays
Pour la première fois, les autorités américaines ont approuvé mercredi (le 21 juin) la vente de poulet fabriqué à partir de cellules animales, permettant ainsi à deux entreprises californiennes de proposer de la viande “cultivée en laboratoire” sur les tables des restaurants du pays et, à terme, dans les rayons des supermarchés.
Le Ministère de l’Agriculture a donné son feu vert à Upside Foods et Good Meat, deux entreprises qui s’étaient lancées dans la course pour être les premières aux États-Unis à vendre de la viande ne provenant pas d’animaux abattus – ce que l’on appelle désormais la viande “cultivée sur cellules” ou “cultivée” lorsqu’elle sort du laboratoire et arrive dans les assiettes des consommateurs.
Cette initiative marque le début d’une nouvelle ère dans la production de viande, qui vise à ne plus nuire aux animaux et à réduire considérablement l’impact sur l’environnement du pâturage, de la production d’aliments pour animaux et des déchets d’origine animale.
« Au lieu d’utiliser toutes ces terres et toute cette eau pour nourrir tous ces animaux qui sont abattus, nous pouvons le faire d’une manière différente », a déclaré Josh Tetrick, cofondateur et directeur général de Eat Just, qui exploite Good Meat.
Les entreprises ont reçu l’autorisation de procéder aux inspections fédérales requises pour vendre de la viande et de la volaille aux États-Unis.
Cette décision intervient quelques mois après que la Food and Drug Administration *(FDA) a estimé que les produits des deux entreprises pouvaient être consommés en toute sécurité. Une entreprise de fabrication appelée Joinn Biologics, qui travaille avec Good Meat, a également été autorisée à fabriquer les produits.
La viande cultivée est produite dans des cuves en acier, à partir de cellules provenant d’un animal vivant, d’un œuf fécondé ou d’une banque spéciale de cellules stockées.
Dans le cas d’Upside, la viande cultivée est produite en grandes feuilles qui sont ensuite transformées en formes telles que des escalopes de poulet et des saucisses.
Good Meat, qui vend déjà de la viande cultivée à Singapour, le premier pays à l’autoriser, transforme des masses de cellules de poulet en escalopes, nuggets, viande effilochée et satays. Mais vous ne devez pas chercher de sitôt cette nouvelle viande dans les épiceries américaines.
Le poulet cultivé est beaucoup plus cher que la viande provenant d’oiseaux d’élevage et ne peut pas encore être produit à l’échelle de la viande traditionnelle, a déclaré Ricardo San Martin, directeur du laboratoire Alt:Meat de l’Université de Californie à Berkeley.
Les entreprises prévoient de servir les nouveaux aliments d’abord dans des restaurants exclusifs : Upside s’est associé à un restaurant de San Francisco appelé Bar Crenn, tandis que les plats de Good Meat seront servis dans un restaurant de Washington, D.C., dirigé par le chef et propriétaire Jose Andrés.
Les responsables de l’entreprise s’empressent de préciser qu’il s’agit de viande, et non de substituts comme l’Impossible Burger ou les produits de Beyond Meat, qui sont fabriqués à partir de protéines végétales et d’autres ingrédients.
À l’échelle mondiale, plus de 150 entreprises se concentrent sur la viande issue de cellules, non seulement pour le poulet, mais aussi pour le porc, l’agneau, le poisson et le bœuf, qui, selon les scientifiques, a le plus grand impact sur l’environnement.
Upside, dont le siège est à Berkeley, exploite un bâtiment de 70 000 pieds carrés à Emeryville, non loin de là.
Un mardi récent, les visiteurs sont entrés dans une cuisine commerciale rutilante où le chef Jess Weaver faisait sauter un filet de poulet cultivé dans une sauce au beurre et au vin blanc, avec des tomates, des câpres et des oignons verts.
Le produit fini, le filet de poulet, était légèrement plus pâle que la version de l’épicerie. Pour le reste, il avait l’aspect, la cuisson, l’odeur et le goût de n’importe quelle autre volaille poêlée.La réaction la plus fréquente que nous recevons est « Oh, ça a le goût du poulet », a déclaré Amy Chen, directrice de l’exploitation d’Upside.
Good Meat, basé à Alameda, en Californie, exploite une usine de 100 000 pieds carrés, où le chef Zach Tyndall a préparé une salade de poulet fumé par un après-midi ensoleillé de juin. Il l’a fait suivre d’une “cuisse” de poulet servie sur un lit de purée de pommes de terre avec une demi-glace de champignons et de légumes et de minuscules fleurons de chou-fleur violet.
Le poulet de Good Meat sera précuit et il suffira de le chauffer pour l’utiliser dans toute une série de plats.
Mme Chen reconnaît que de nombreux consommateurs sont sceptiques, voire dégoûtés, à l’idée de manger du poulet cultivé à partir de cellules.
Nous appelons cela le “facteur dégoût””, a-t-elle déclaré.
Un récent sondage réalisé par l’Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research s’est fait l’écho de ce sentiment.
La moitié des adultes américains ont déclaré qu’il était peu probable qu’ils goûtent de la viande produite à partir de cellules animales.
Lorsqu’on leur a demandé de choisir parmi une liste de raisons pour expliquer leur réticence, la plupart de ceux qui ont déclaré qu’il était peu probable qu’ils l’essaient, ont dit que « cela leur semblait bizarre ».
Près de la moitié d’entre eux ont déclaré qu’ils ne croyaient pas que c’était sans danger.
Mais une fois que les gens comprennent comment la viande est fabriquée, ils l’acceptent plus facilement, selon Mme Chen.
Et une fois qu’ils l’ont goûtée, ils sont généralement convaincus. « C’est la viande que vous avez toujours connue et aimée », a-t-elle déclaré.
La viande cultivée commence par des cellules. Les experts d’Upside prélèvent des cellules sur des animaux vivants, choisissant celles qui ont le plus de chances d’avoir un bon goût et de se reproduire rapidement et régulièrement, formant ainsi une viande de haute qualité, a expliqué Mme Chen.
Les produits Good Meat sont créés à partir d’une banque de cellules principale constituée à partir d’une lignée de cellules de poulet disponible dans le commerce.
Une fois les lignées cellulaires sélectionnées, elles sont combinées à un mélange semblable à un bouillon qui comprend les acides aminés, les acides gras, les sucres, les sels, les vitamines et d’autres éléments dont les cellules ont besoin pour se développer.
Dans les cuves, appelées cultivateurs, les cellules se développent et prolifèrent rapidement.
À Upside, les cellules des muscles et du tissu conjonctif se développent ensemble, formant de grandes feuilles.
Après environ trois semaines, les feuilles de cellules de volaille sont retirées des cuves et transformées en escalopes, saucisses ou autres aliments.
Les cellules de Good Meat sont développent sous forme de masses qui sont transformées en une gamme de produits à base de viande.Les deux entreprises ont souligné que la production initiale sera limitée.
L’installation d’Emeryville peut produire jusqu’à 50 000 livres de produits carnés cultivés par an, mais l’objectif est de passer à 400 000 livres par an, ont déclaré les responsables d’Upside.
Les responsables de Good Meat n’ont pas voulu fixer d’objectif de production.
À titre de comparaison, les États-Unis produisent environ 50 milliards de livres de poulet par an.
Selon Sebastian Bohn, spécialiste des aliments à base de cellules chez CRB, une entreprise du Missouri qui conçoit et construit des installations pour des sociétés pharmaceutiques, biotechnologiques et alimentaires, il faudra attendre quelques années avant que les consommateurs ne voient ces produits dans un plus grand nombre de restaurants et sept à dix ans avant qu’ils n’atteignent un marché plus large.
Le coût sera un autre point d’achoppement.
Ni les responsables d’Upside ni ceux de Good Meat n’ont voulu révéler le prix d’une seule escalope de poulet, se contentant de dire qu’il a été réduit de plusieurs ordres de grandeur depuis que les entreprises ont commencé à proposer des démonstrations.
À terme, le prix devrait correspondre à celui du poulet biologique haut de gamme, qui se vend jusqu’à 20 dollars la livre.
M. San Martin craint que la viande cultivée ne devienne une alternative à la viande traditionnelle pour les riches, mais qu’elle n’apporte pas grand-chose à l’environnement si elle reste un produit spécialisé.
« Si des personnes aisées ou haut de gamme veulent manger cela à la place d’un poulet, c’est une bonne chose », a-t-il déclaré. « Cela signifie-t-il que vous allez nourrir les pauvres avec du poulet [ordinaire]? Honnêtement, je ne le conçois pas.»
M. Tetrick a déclaré qu’il partageait les inquiétudes des critiques quant aux défis que pose la production d’un nouveau produit carné abordable pour le monde entier. Mais il insiste sur le fait que la production de viande traditionnelle est tellement dommageable pour la planète qu’elle nécessite une alternative – de préférence une alternative qui n’exige pas de renoncer à la viande.
« La viande me manque », a déclaré M. Tetrick, qui a grandi en Alabama en mangeant des ailes de poulet et des grillades. « Il devrait y avoir une autre façon d’apprécier le poulet, le bœuf et le porc en famille. »
* La Food and Drug Administration (FDA) est l’agence fédérale américaine chargée d’autoriser la commercialisation des produits alimentaires et des médicaments.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
Source : AP News
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Monsieur Grumberg va se régaler…
HELLO ICI LE CIEL BONJOUR LA TERRE
Comment ça va ?
Ben comme ci comme ça…
Ah bon pourquoi ?
Je me marre … pourquoi faut-il que l’on fasse toujiurs ressembler les produits alternatifs aux produits naturels? ….pourquoi nous fabriquer des saucisses de Francfort plus vrai que nature au soja et à la peinture plutôt que de nous faire manger directement du soja naturel? … pareil pour les steaks, poulets etc …. c’est idiot et pas bon pour l’environnement car cela fait tourner des usines polluantes pour leur fabrication
Un autre problème que le coût existe, qui est le maintien d’une bonne qualité sanitaire, d’une bonne qualité bactériologique. En effet ces cellules cultivées en laboratoire ne sont pas pourvues de système immunitaire et le milieu dans lequel elles se multiplient est aussi un milieu propice au développement des bactéries…
Autre remarque : nous pourrions comprendre que cette méthode de production de viande soit utilisée pour produire des cellules d’animaux qui consomment des céréales aussi consommées par les humains, encore que la réalité soit plus complexe puisque les animaux monogastriques consomment aussi des sous-produits comme les tourteaux, non consommés en l’état par les humains. Mais si cette technique est utilisée pour produire des cellules d’animaux qui mangent de l’herbe, le plus souvent des ruminants, que vont devenir toutes les surfaces qui sont en prairies ? Environ 12 millions d’ha en France. Vont elles retourner à la friche ? Que vont devenir les agriculteurs qui les entretiennent ? Poussons le raisonnement à l’extrême et imaginons que l’élevage des animaux pour l’abattage et la consommation de viande deviennent illégal, quelles seraient les conséquences sur la sécurité sanitaire, la souveraineté alimentaire, l’emploi, les paysages, la gastronomie, la bio-diversité avec la disparition des races d’animaux domestiques ? Il n’est absolument pas certain que le résultat final soit positif pour nous les humains.
On avait déjà tenté de nous convaincre que les steaks du futur serait fait avec du pétrole pour le bienfait de la planète.. mais heureusement que cela n’a été qu’un pétard mouillé …. comme je pense que ce le sera aussi avec ces poulets éprouvettes
Ce projet m’a fait revivre le sujet d’un film ô combien satirique mais aussi ô combien prémonitoire , avec dans le rôle principal Louis de Funès, rappelez vous : “L’ AILE OU LA CUISSE ” , il y a déjà plusieurs décennies !!!! Apparemment nous y sommes !!!
Il reste à espérer qu’un réflexe de bon sens vienne contrarier de si jolies perspectives, que les végétariens et végétaliens se nourrissent selon leurs convictions, et les humains carnivores selon leurs goûts, que les agriculteurs continuent à nourrir la planète en végétaux, céréales, animaux d’élevage, et même ouvrent des séminaires de ‘pets’ (ces joyeux compagnons de l’humain) Enfin…LAST BUT NOT LEAST .que les illuminés candidats dictateurs alimentaires…….se paient les plus belles faillites imaginables dans la jungle des business men actuels et futurs.
Alors la morale tout court sera sauve !!!