
Gustavo Petro ne doit pas rester un jour de plus à la Casa de Nariño. Tous les éléments sont déjà sur la table pour que la Colombie, au nom de sa survie en tant que nation libre et souveraine, évince cet individu désastreux qui, en raison d’un effondrement provoqué du système électoral en 2022, est tombé sur la Casa de Nariño comme la peste sur le choléra.
Le temps est passé de critiquer gentiment ses mesures gouvernementales absurdes, ses mensonges et ses actions grotesques contre le pays. Le temps des demandes d’explications est révolu. Nous savons déjà à quoi ressemblent les « explications » de Petro.
Le moment que nous vivons est celui de la rupture. Les éléments de fond sont là, à la vue de tous. L’onde de choc de l’action de Petro a déjà produit la mort violente d’un colonel de la police nationale, le 9 juin, qui travaillait dans l’équipe de sécurité de la présidence de la République. C’est la goutte qui a fait déborder le vase. Onze jours après cette tragédie, nul ne sait si le colonel Oscar Dávila Torres s’est suicidé ou s’il a été assassiné. Il y a des témoins qui assurent que cette mort est liée au vol et à la récupération partielle d’une énorme cache d’argent –3 milliards de pesos (721 455 dollars, mais certains pensent que la somme est plus élevée) –, d’origine secrète et qui semble appartenir au président. Gustavo Petro nie tout et tente de masquer cette crise derrière un écran de fumée.
Quelques heures avant de témoigner devant le bureau du procureur sur les sombres événements qui se déroulent à la présidence de la République, le colonel Dávila a trouvé la mort dans une rue devant son domicile. Bien qu’il n’ait pas été témoin de l’événement, le président Petro a immédiatement annoncé que le colonel s’était « suicidé ». Petro n’a même pas demandé que le fait fasse l’objet d’une enquête, ce qu’un chef d’État normal ferait dans ces circonstances. Anticipant l’avis de la Médecine Légale, encore inconnu, Gustavo Petro a mis son équipe à réciter la même chose : c’était un suicide.
Le temps est passé de demander à l’occupant de la Casa de Nariño pourquoi il a agi ainsi. Ce n’est plus le moment de lui réclamer une « grande explication », ni de suggérer qu’il « s’explique devant ses compatriotes » et qu’il ordonne à ses subordonnés de dire toute la vérité et rien que la vérité.
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Petro et la vérité
L’indifférence de Gustavo Petro à la vérité est un fait. Avez-vous entendu la réponse cynique qu’il a donnée en Allemagne à la plainte du sénateur colombien David Luna selon laquelle la Direction nationale du renseignement (DNI), dirigée par un ancien guérillero du M-19, met sur écoute sans autorisation légale les téléphones des journalistes, des politiciens et des militaires à la retraite ? Petro s’est moqué du sénateur en demandant : “Pensez-vous qu’un philosophe ayant étudié en Allemagne puisse intercepter des téléphones ?”
Quelqu’un peut-il donc croire que Petro révélera l’origine des trois milliards de pesos dont plusieurs médias soupçonnent qu’ils lui appartenaient et qu’il dira pour quoi le magot n’était pas dans une banque mais planqué au domicile de sa secrétaire particulière ?
Pour Petro, la vérité est une vaste plaisanterie. Il considère que la vérité est une pâte malléable qui peut être triturée selon les circonstances. C’est la démarche d’un idéologue narcissique qui croit que la vérité n’est pas un problème, que ce qui compte c’est de conserver le pouvoir et l’influence, quel qu’en soit le prix.
Plaintes à la Commission des accusations
Tous les éléments sont sur la table pour que la Chambre des représentants entreprenne elle-même la tâche de rechercher la vérité, en suivant les étapes que propose la Constitution colombienne dans sa grande sagesse. Elle est libre de constituer sa propre commission d’enquête et d’accusation et d’enquérir, par elle-même ou en faisant appel à d’autres autorités, et libre d’ordonner des preuves, quand elle l’estime opportun. Elle est libre de procéder immédiatement à la rédaction de l’accusation devant le Sénat contre le Président de la République.
C’est pour cela que nous devons saluer le citoyen Pablo Bustos, président de la Red de Veedurías Ciudadanas (Réseau des ombudsman citoyens), qui a présenté hier, 15 juin, devant la Commission des accusations de la Chambre des représentants, la première plainte pénale contre Gustavo Petro. Bustos a déclaré que l’objet de sa plainte est pour complot en vue de commettre un crime et financement illégal de la campagne électorale de 2022 et qui vise à atteindre, entre autres objectifs, l’ouverture de procédures d’enquête disciplinaire et pénale et une procédure de destitution contre l’actuel chef de l’État. Cette première plainte n’empêche pas d’autres plaintes et demandes de destitution du président de parvenir à cette commission.
C’est ainsi qu’une nation digne devrait procéder pour démanteler les réseaux clandestins qui, au sein de la présidence de la République, trafiquent des millions de dollars et de pesos d’origine douteuse. C’est la première fois que la Colombie est confrontée à un tel défi. Des millions de dollars, convertis ou non en pesos, circulent sans aucun contrôle dans la plus haute sphère de la présidence de la République. Et les ministères, le Parquet général, le bureau du procureur général, la Cour des Comptes, et le Congrès et ses commissions ignorent que ce circuit de l’argent noir existe et surtout, d’où il vient et quelle est sa destination.
Petro espère que grâce à ses pirouettes verbales et ses dénégations, les citoyens et leurs représentants oublient la mort du colonel Dávila et l’affaire de l’argent douteux qui circule et la quantité d’abus et de violences que subit le pays à cause de la politiques socialiste prédatrice de Gustavo Petro.
L’occupant de la Casa de Nariño prétend qu’il est victime d’un « coup d’Etat mou » que lui préparent ses ennemis. Il utilise cette formule pour laver le cerveau des gens. Il veut nous empêcher de prendre conscience que dans toute société démocratique le président est responsable de ses actes et qu’il est légitime et légal de passer par les procédures de la Constitution pour obtenir la destitution d’un président indigne. Obnubilé par la destruction de l’industrie colombienne d’hydrocarbures, par la réduction en miettes du système de santé, par la mainmise sur les fonds de retraite, par l’emprise sur la justice, par le démantèlement de la force publique, par l’amnistie du crime organisé, par la confiscation de l’ordre public en le mettant entre les mains de “gardes paysans” contrôlés par la guérilla, et faire tout cela même si la société s’y oppose, alors, oui : Petro est un président indigne de ses citoyens.
C’est vrai, le Parquet a ouvert une série d’enquêtes. L’ancien ministre de l’Intérieur, Alfonso Prada, est dans la ligne de mire. L’ancien ambassadeur de Colombie au Venezuela, Armando Benedetti, l’accuse d’avoir versé irrégulièrement 15 milliards de pesos dans la campagne de Gustavo Petro en 2022. Benedetti doit comparaître devant le parquet le 23 juin. Le parquet a convoqué neuf ou dix autres personnes pour témoigner sur les événements survenus à la Casa de Nariño : la mort violente de Dávila, le vol d’argent liquide au domicile de Laura Sarabia, l’utilisation illégale d’un détecteur de mensonges de la Présidence, les interceptions téléphoniques illégales, et le possible financement illicite de la campagne de Petro en 2022. Parmi les personnes appelées à rendre des comptes se trouve un conseiller juridique de Gustavo Petro et aspirant à la charge de chef du Parquet général, Miguel Ángel del Río Malo, qui a profité de la mort du colonel Ávila, pour tenter de rejeter sur le Parquet général, sans aucune preuve, la cause du ˝suicide˝ du colonel Dávila.
La Colombie ne se laissera pas imposer le système des « soviets »
Ces excellentes et patriotiques réactions pour freiner les crimes et les dérives gouvernementales doivent être saluées et soutenues. Néanmoins, ce sont des dossiers individuels qui, traités séparément, n’attaquent pas le problème principal, à savoir : la destitution du chef de l’État telle que prévue par la Constitution, notamment dans ses articles 174, 175 et 178.
Les mystères du palais Présidentiel ne sont pas les seuls facteurs qui ont déclenché les alarmes. Dans plusieurs régions du pays, les milices de l’ELN, déguisées en “gardes paysans”, tentent de s’emparer par la force des bureaux de l’administration départementale pour violer l’intégrité du vote aux élections régionales d’octobre prochain, sans que la force publique reçoive des ordres de Bogotá pour protéger la population et mettre fin à ce mouvement subversif. Ces incursions sont la première application de l’ordre petriste pour réellement renverser la Constitution.
En effet, le 31 mai et le 7 juin dernier, Petro a ordonné à ses partisans de créer des ˝assemblées populaires˝ dans toutes les municipalités de Colombie pour décider sur le divin et l’humain et dicter aux ministres d’Etat ce qu’il faut faire. Cet appel aberrant augmente la possibilité d’évincer Petro pour avoir enfreint la loi. Par des moyens non démocratiques, Petro essaie de changer le système politique et d’établir un ˝gouvernement populaire˝ – comprendre communiste– sur lequel un dictateur régnerait sans avoir à respecter le système juridique du pays.
Allons-nous laisser prévaloir de tels excès ? Face à ce chaos, quel citoyen peut faire confiance à Gustavo Petro ? Quels gouvernements étrangers peuvent faire confiance à l’État colombien ? Nous devons sortir la Colombie de ce cauchemar. La mobilisation de l’opposition et le limogeage de Petro sont la porte de sortie.
© Eduardo Mackenzie (@eduardomackenz1) pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
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