
Mes parents ne m’ont pas élevé dans la haine du Juif et de l’humain, quel qu’il soit.
Ils me parlaient souvent de leurs amis et voisins juifs avec lesquels ils avaient tout partagé pendant la 2ème guerre mondiale à Tunis. Une page qui semble les avoir marqués jusqu’à la fin de leurs jours. J’ai du respect et de la considération pour ces Juifs qui étaient leurs frères de cœur, et avec qui ils ont partagé les affres de la guerre. Ils ne tarissaient pas d’éloges sur eux, Des voisins solidaires et dévoués. Une image gravée dans mon subconscient.
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Cela me donnait l’impression qu’ils étaient pour eux plus que des voisins et amis, mais des frères. Ces frères qui auraient pu être leurs frères de sang si l’islam n’était pas passé par là et n’avait fait des Juifs de Tunisie des musulmans contre leur gré. L’islam ou la mort.
Comment insulter ce qu’on aurait pu être nous-mêmes ? Des Juifs et des Chrétiens ?
Comment pourrais-je témoigner de la moindre hostilité envers les Juifs pour une cause qui n’est pas la mienne, et qui semble être une grosse imposture ?
La blessure de l’histoire – les Juifs expulsés de Tunisie malgré une présence millénaire, arrivés plus 1200 ans avant les colonisateurs actuels du pays – est toujours vivace chez moi.
Comment renier ce peuple, l’effacer d’un seul trait de plume de ma mémoire et de mon être, quand j’ai appris un jour dans la bouche d’un Juif tunisien qui ne savait rien de mon patronyme et qui me disait que la famille Ben Ammar était la première famille juive forcée à se soumettre à l’islam ?
Il y a des liens très profonds et ataviques qui me rattachent à ce peuple.
Je suis pour ce peuple et jamais je ne soutiendrai ses ennemis.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Salem Ben Ammar pour Dreuz.info.
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Merci Monsieur Ben Ammar pour ce témoignage plein de bon sens et de vérité.
Personnellement j’ai vécu les débuts de mon existence en Algérie (Française) jusqu’à l’age de 14 ans, ce sont les meilleurs souvenirs de ma vie. j’ai vécu dans un petit village où les trois communautés vivaient en bonne harmonie, j’ai habité dans une maison qui avait une cours commune, juifs, musulmans et catholiques, je suis né parmi ces gens la et jusqu’à mon départ de ce pays, je les ai toujours considéré comme ma famille, ils avaient et nous avions de l’affection les uns pour les autres, je suis né et j’ai vécu parmi eux, nous fêtions ensemble toutes les fetes religieuse, je me souviens en particulier d’une femme musulmane veuve, qui avait eu l’occasion en 1945 de faire un pèlerinage à la Mecque(voyage très mouvementé à cette époque) tous les musulmans du village venaient lui rendre visite pour la saluer avec beaucoup de respect, c’etait une sainte. j’ai adoré cette époque ou il n y avait aucune animosité d’ordre religieux. J’ai quitté ce pays bien avant sa fin tragique.
Merci Mr Ben Ammar pour votre sincerite, votre temoignage est tres important