
Source : Plein Air
Dimanche, des tracts néonazis étaient distribués dans les boîtes aux lettres de la commune de Clairvaux-les-Lacs. Les propos tenus y sont graves et très inquiétants. Ils s’inscrivent dans un contexte sociétal violent, où le populisme augmente. La nation se divise et la haine y est bien réelle. Une situation que confirme le conférencier Jean-Michel Blanchot, professeur d’histoire-géographie à Morteau et Président du comité du Souvenir Français de Morteau.
Que vous inspire cette situation ?
Beaucoup d’émotion et de nausée. Ce sont les premiers mots qui me viennent à l’esprit lorsque je vois que de tels propos sont encore d’actualité chez certains aujourd’hui. D’un autre côté, je ne suis pas très étonné. C’est quelque chose qui est constant, qui réapparaît, et qui me semble prendre une certaine ampleur et se multiplie. Je suis également très inquiet. Je pense que l’on est vraiment à une période avec une forme d’ensauvagement, que ce soit avec des paroles, mais aussi parfois des actes.
Comment expliquer cela ?
Il faut reconnaître qu’il y a une permanence de l’antisémitisme dans la société française et dans l’histoire de manière générale. C’est un mouvement qui est pluriséculaire et qui, en quelque sorte, ressurgit lorsqu’il y a des crispations dans la société, qu’elles soient économiques, sociales ou d’exploitation politique. Il ne faut pas isoler l’acte en lui-même. Souvenez-vous au moment des débats sur le vaccin contre la Covid-19 en France, des personnes dénonçaient le pass « nasitaire ». D’autres sortaient dans la rue avec l’étoile jaune de David, comme au temps de la Seconde Guerre Mondiale. Par le passé, il y a eu des profanations de cimetière. On peut aussi parler de l’assassinat d’Ilan Halimi ou de Mireille Knoll en 2018. Le problème est d’arriver à identifier les auteurs dans le cas présent. Il est important de savoir si cela relève de groupuscules, s’il s’agit de cas isolés, ou s’il n’y a pas un mouvement de fond plus conséquent, qui est en train de se définir. Cela semble prendre une nouvelle tournure. Il faut vraiment être extrêmement prudent. Il convient de ne pas entrer dans ce mécanisme de la banalisation des discours de haine. Il ne faut rien céder. Il ne faut rien laisser passer. Il faut être d’une extrême vigilance. Le grand danger serait de baisser ce seuil de tolérance à la violence. Malheureusement, je crains qu’aujourd’hui, on finisse par banaliser ces mouvements. D’après les statistiques du ministère de l’Intérieur, 33% des actes racistes sont d’origine antisémite. On peut considérer que ces données sont sous-estimées
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Comment combattre ces phénomènes ?
C’est par l’éducation et l’enseignement. C’est la culture qui permet de reculer les discours de haine. Pourtant, beaucoup de choses ont été faites sur ce sujet. Il y a aussi le travail de mémoire, entrepris par les associations, l’état et l’école. Il y a aussi les médias. Personne ne doit oublier ce qu’a été la Shoa, les discriminations du Régime de Vichy, … . Malgré toutes ces actions, malgré tous ces acteurs, on a vraiment l’impression que nous sommes presque devant un échec. Ce qui se passe actuellement est vraiment très inquiétant. Si je paraphrasais un peu Léon Blum, je dirais que je suis « épouvanté » de la situation.
Le pédagogue, l’intellectuel que vous êtes est donc très inquiet ?
Je pense que l’on peut être raisonnablement inquiet. Il faut bien sûr garder son sang-froid. Les différents signaux dans la société française, qui est clivée, qui ne fait plus nation ensemble, montre l’échec de l’école, de la société en général pour combattre le discours de haine. Si l’on rajoute cela dans le contexte de la géopolitique actuelle, de la montée des populismes, je crois que, malheureusement, nous sommes dans une situation de basculement du monde. Cela doit être considéré avec beaucoup d’acuité, tout en gardant son sang-froid, mais avec énormément de sérieux.
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En voilà encore un qui a réussi à nous parler d’antisémitisme sans citer une seule fois l’islamisation du pays et son corollaire, le gauchisme anti israélien. On a droit à l’ensauvagement, le populisme, Vichy et la Shoah, le discours de haine et même Léon Blum. Mais d’où vient l’antisémitisme qui tue ? On nous cite Ilan Halimi et Mireille Knoll, sans plus. Ils ont dû recevoir ce tract à croix gammée, c’est sûr.
48h après Annecy, l’offensive pour regarder ailleurs s’intensifie.
Ce tract est tellement énorme qu’on en vient à se demander si ce n’est pas une provocation ou un contre-feu émanant de gauchistes ou de services décentralisés du ministère de l’Intérieur !
Bien qu’il ne réponde pas à votre question (dont nous connaissons la réponse, pour ce qui est de la France), je vous signale un intéressant article chez ToI :
https://fr.timesofisrael.com/lantisemitisme-explique-a-partir-des-textes-fondateurs-du-judaisme/
@Fleur de Lys
L’article est remarquable, merci. J’ai toujours pensé que le judaïsme incarnant la première et la plus grande tentative d’instaurer une morale, une éthique et de proposer une loi aux hommes, il est combattu par tous ceux qui veulent l’homme promethéen qui s’auto-créé sans foi : nazisme, communisme, progressisme…
A cela s’ajoute l’antisémitisme “économique” qui n’a pas disparu (on l’a vu dans les manifestations contre les retaites). On voit bien qu’il y à ceux qui tuent les Juifs (des musulmans) et ceux qui en profitent pour se décomplexer, en s’abritant notamment derrière la cause palestinienne.
Au musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris, sur la partie qui concerne l’affaire Dreyfus, vous voyez toutes les affiches et dessins de la droite nationaliste. Puis, vous voyez l’affiche d’une élection de 1889 et (franchement ça vaut le détour, faut le voir pour le croire) un candidat socialiste/anarchiste qui s’appelle Willette a pour slogan : “Willette, candidat antisémite”, écrit en gros sur son affiche !
Donc, on passe du Juif traître au Juif capitaliste et bientôt, Juif bolchevique.
Une analyse sommaire permet de décoder le document qui nous est présenté:
1) ce ‘tract’ est supposé défendre la survie de la “race blanche” (càd sous entendu “contre le pouvoir NOIR ??? ) Le juif n’est pas un ‘noir’.
2) ce tract met en garde contre la dictature “pédo lgbt..etc.” Rien à voir avec a tradition juive fondée sur l’anti sodomisme condamné par l’ Ancien testament comme chacun sait
3) ce tract s’appuie sur une certitude bientôt dépassée, à savoir l’antisémitisme consubstantiel à la chrétienté . Cet héritage culturel, l’EGLISE le désavoue actuellement et a entrepris une démarche de réconciliation fondamentale inscrite dans ses Actes officiels depuis plusieurs générations : la catéchèse permet de réduire à néant les pré requis du tract en question.
En toute circonstance l’essentiel n’est il pas de ‘raison garder’ ? Bonne soirée.
Vous avez raison mais le fait que Soros, BHL ou Attali… soient Juifs suffit pour les néos nazis pour croire à une gouvernance mondiale contre les peuples de souche animée par les Juifs. C’est la même rengaine depuis les protocoles des sages de Sion.