
L’oxymore de mon titre va bien plus loin que vous pouvez l’imaginer, et pourtant, il est frappé au coin du bon sens.
Voici l’histoire vraie d’un athée, qui a mis les téfillins pour la première fois de sa vie et a fondu en larmes. Athée ? Il y a de quoi douter. Le journaliste Yanon Magel a publié sur son compte Twitter une vidéo émotionnelle montrant un vieil homme mettant les téfillins à un juif qui se définit comme « athée ». C’est la première fois de sa vie qu’il mettait des téfillins. Regardez la vidéo jusqu’à la fin :
Les téfillins posés sur lui par l’autre homme l’ont fait fondre en larmes.
Il existe de nombreux exemples de cas, tout au long de notre vie, où nous nous mentons à nous-mêmes.
- Rationaliser nos mauvaises habitudes : Quand nous sommes enfants, et que nous rapportons de mauvaises notes à la maison, nous inventons de multiples raisons et prétextes pour expliquer notre échec. Nous nous mentons à nous-mêmes : la vraie raison est que nous n’avons pas assez travaillé le sujet. Adultes, nous sommes rapides à nous convaincre que nos comportements malsains, comme le tabagisme, la consommation d’alcool excessif ou la suralimentation, ne sont pas « vraiment » nocifs ou que nous maîtrisons la situation, car « nous pouvons arrêter si nous le décidons ». Nous nous mentons à nous-mêmes lorsque nous attribuons nos échecs à la malchance, alors que nous sommes responsables.
- Déni des problèmes personnels : Nous refusons parfois de reconnaître nos propres problèmes émotionnels ou mentaux, se convainquant que tout va bien alors que ce n’est pas le cas.
- L’auto-illusion dans les relations : Nous pouvons ignorer les signaux d’alarme ou les signes de problèmes dans nos relations avec notre partenaire, nos enfants, nos associés, croyant que tout s’arrangera ou que l’autre changera.
- Maintien de l’image de soi : Les gens se mentent souvent à eux-mêmes pour protéger une estime de soi fragile, ou maintenir une certaine image vis-à-vis d’eux-mêmes et des autres. Ils peuvent nier leurs erreurs ou leurs défauts pour éviter de se confronter à la vérité.
- Recherche de confirmation de nos biais : dans mon métier, je rencontre quotidiennement des personnes qui se croient tolérantes et ouvertes d’esprit envers les idées des autres, et qui ne font en réalité que toujours rechercher la confirmation de leur biais. Ils se mentent à eux-mêmes en dénonçant l’intolérance des autres, et ne voient pas que la leur est à l’identique. J’échange quotidiennement sur des groupes de discussion avec des gens qui majoritairement ne veulent lire que ce qu’ils ont envie de croire, et se mentent à eux-même en pensant qu’ils veulent connaître tous les points de vue.
- Poursuite de rêves irréalistes : Certaines personnes se convainquent qu’elles atteindront un succès extraordinaire sans fournir les efforts nécessaires ou sans faire face à la réalité de leurs capacités limitées. Puis elles attribuent leur échec à la malchance, à l’environnement, aux difficultés économiques.
L’auto-illusion, se mentir à soi-même, peut être un mécanisme de défense, une tentative de faire face à des situations difficiles ou à protéger son ego. C’est là que le faux athéisme s’immisce dans les fissures et les fragilités.
Loin de moi l’idée d’affirmer que les athées sont tous des croyants qui s’ignorent ou qui refoulent leur croyance !
Mais il est important de comprendre que si l’athéisme fait référence à l’absence de croyance en Dieu, il peut arriver que des personnes s’identifient comme athées tout en nourrissant des doutes en privé, qu’elles luttent avec leurs croyances – ou avec leur absence de croyance. Des personnes relativement faibles qui tirent leur bien-être dans l’appartenance à un groupe peuvent très bien nier leur croyance si leur groupe est absolument progressiste, voire qu’il ridiculise les croyants et la croyance : la peur du rejet par le groupe est alors si forte que toute croyance est réprimée au plus profond de soi.
Qui sait, c’est peut-être le cas du vieux monsieur dans la vidéo.
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L’inverse est vrai aussi !
Il est concevable qu’une personne réprime ses doutes ou se convainque qu’elle croit en Dieu pour diverses raisons, telles que les pressions de la société, les peurs personnelles ou un désir de confort intellectuel, ou de réconfort. il s’agit là d’une forme de dissonance cognitive, d’auto-illusion, plus qu’une véritable croyance.
Enfin, je dois ajouter que nous ne sommes pas unidimensionnels, et que nos croyances sont complexes et peuvent évoluer au fil du temps. Il est possible, il est même largement acceptable que des personnes subissent des changements dans leur vision du monde, qu’ils aient des passages de l’athéisme à la croyance, ou vice versa, et que, pour compliquer encore les choses, qu’ils ne se l’avouent pas ailleurs que dans leur subconscient.
Le parcours de chaque personne est unique, de tels cas existent. Forcément. Comme il y a peu de chances qu’ils le crient sur les toits, il y a tout aussi peu de chances que nous puissions les quantifier.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
N’est-il pas logique de douter de son doute?
Et réciproquement ?
Vous dites : L’auto-illusion , se mentir a soi même peut -être un mécanisme de défense une tentative de faire face à des situations difficile ou a protéger son égo .C’est la que le faux athéisme s’immisce dans les fissures et les fragilités !!!! Désolé , mais l’athéisme est bien une doctrine qui ni l’existence de dieu , et les athées ne se mentent pas et ne protègent pas leurs égos et ne sont pas dans un mécanisme de défense …. Des humains qui parlent à des forces invisibles depuis des siècles et implorent leur secours est de nos jours une incongruité . Le Dalaï Lama a dit un jours , en parlant des religions qu’ils nous démontrent l’existence de dieu ; car pour le Bouddhisme dieu n’existe pas .
L’être humain est un ” animal religieux” signifie qu’il a besoin de se sentir “relié” : à un système , que ce soit la croyance en une puissance supérieure appelée Dieu, comptable de notre destin sur terre, ou , pour l’athée , en un groupe humain garant d’une solidarité nécessaire à la survie des plus faibles. Dans les deux cas il s’agit de la conviction de ‘ne pas être seul’ ici bas. Des facteurs de santé ou familiaux peuvent amener le ‘dur à cuire’ de la seconde catégorie à basculer en première catégorie, et découvrir ” Dieu, sensible au coeur et non à la raison” comme l’évoque l’histoire vraie racontée par JPG.
Réjouissons nous pour lui.