
Le 15 juin, le chalutier Adriana, surchargé, a coulé lors de son voyage illicite de la Libye vers l’Italie, noyant des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants. Même si l’on ne veut pas d’immigrants illégaux dans son pays, on ne leur souhaite pas un tel sort. Le drame ne laisse pas indifférent.
Je suis bien rassuré que la démocratie repose sur des lois. Certaines lois sont affreuses et méritent d’être revues, mais dans l’ensemble, elles nous garantissent une part importante de nos droits naturels. Pour cela, je ne suis pas opposé à l’immigration légale. Je suis moi-même fils d’immigrants et émigré. Une étude publiée dans la revue Population en 1967 a révélé que 48 % des Français avaient au moins un grand-parent étranger, d’où l’expression développée à l’époque qu’« un Français sur deux a un grand-parent étranger ». Et je ne suis pas insensible au sort des migrants illégaux.
Mais ne pas s’interroger sur les conséquences désastreuses de la politique européenne, pour les Européens envahis contre leur gré, et pour les Africains qui meurent en mer, ressemble à un groupe d’aveugles dirigés par des aveugles qui se dirigent vers une falaise.
Revenons sur le drame de l’Adriana
Les États ont réagi en exprimant leur choc et leur tristesse et en engageant des poursuites contre les passeurs associés à ce voyage. La Grèce, sous la surveillance de laquelle la tragédie s’est produite, a décrété trois jours de deuil et arrêté neuf des survivants, les accusant de trafic d’êtres humains. Au Pakistan, d’où sont originaires des centaines de victimes, dix trafiquants ont été arrêtés.
Certains témoignages de survivants ont braqué les projecteurs sur les actions des garde-côtes grecs. À un moment donné, leurs officiers ont attaché une corde à l’Adriana, peut-être dans l’intention de le remorquer, ce qui a peut-être contribué à le faire chavirer.
L’accent mis sur les passeurs, ou même sur l’action et l’inaction des garde-côtes grecs, détourne l’attention de la véritable cause de la mort des migrants en Méditerranée : les politiques délibérées mises en place par les États européens et soutenues par l’Union européenne.
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Des protections juridiques mal connues
À la suite des flux massifs de population qui ont accompagné la Seconde Guerre mondiale, les États européens ont adopté la convention de 1951 sur les réfugiés. Ce document oblige les États signataires à reconnaître et à protéger les « réfugiés » et à leur accorder les mêmes droits sociaux qu’aux citoyens. Tel qu’elle a été promulguée, cette loi est très protectrice et sert de bouclier juridique aux personnes vulnérables.
Cependant, en théorie, tous les migrants ne sont pas considérés comme des réfugiés, et ils doivent démontrer avoir une « crainte fondée de persécution » pour être reconnus comme tels. En théorie, la famine et les tragédies économiques ne sont généralement pas prises en compte. En théorie…
Malgré cela, des militants ont demandé à la Cour pénale internationale et à la Cour de justice de l’Union européenne d’examiner le « mauvais traitement » réservé par l’Europe aux migrants.
Combien de migrants représentent trop de migrants ?
“L’Europe ne peut pas accueillir toute la misère du monde » : derrière ce cliché se trouve une réalité incontournable : selon Worldometer, au 21 juillet, la population africaine est de 1 462 500 911 habitants. A des degrés divers, une grande partie d’entre eux vivent dans la crainte fondée de persécution, subissent la famine et les tragédies économiques. A des degrés divers, une grande partie d’entre eux pourraient se qualifier selon les critères de la convention de 1951 sur les réfugiés. Mais l’Europe ne peut pas tous les absorber – sans parler de les intégrer, ce qui s’est avéré improbable. Ce dilemme n’est jamais évoqué par ceux qui veulent plus d’immigration africaine, évidemment.
Changement timide depuis 2014
Depuis 2014, les États ont cessé les opérations de sauvetage en Méditerranée. Ils assurent désormais la protection des frontières. Les États ont également mis fin aux opérations de sauvetage privées, en saisissant les bateaux et en poursuivant au pénal les travailleurs des ONG, qui sont devenus trafiquants d’êtres humains.
Des cadeaux trop beaux pour être refusés
L’aide de l’UE aux migrants joue le rôle d’un aimant irrésistible pour l’immigration clandestine. L’argument principal est que l’aide humanitaire et l’assistance fournies par l’Union européenne aux migrants, en particulier à ceux qui arrivent de manière illégale, incitent davantage de personnes à tenter l’immigration clandestine – et à prendre le risque de traverser la Méditerranée, le point de passage à la fois le plus mortel et le plus évident.
- Facteur d’attraction : En offrant une assistance, telle que des opérations de sauvetage en mer, l’accès aux procédures d’asile et l’aide humanitaire, l’UE crée involontairement un « facteur d’attraction » pour les clandestins. Les personnes qui envisagent d’émigrer illégalement sont encouragées à le faire parce qu’elles pensent qu’elles recevront une aide à leur arrivée.
En fournissant une telle assistance, l’UE attire plus de migrants, ce qui oblige au partage forcé des ressources disponibles, crée des tensions culturelles intenables, et l’incapacité des États membres dans l’intégration et la gestion de l’afflux. - Perception de meilleures conditions de vie : L’UE est perçue comme une région de relative stabilité, de prospérité économique et de respect des droits de l’homme. Lorsque l’UE fournit une assistance aux migrants, elle dit aux migrants que les conditions de vie en Europe sont nettement meilleures que dans leurs pays d’origine. L’aide étant offerte sans condition, c’est une invitation. Cette perception incite un plus grand nombre de personnes à prendre le risque de tenter l’immigration clandestine, dans l’espoir d’avoir une chance d’avoir une vie meilleure, une aide à vie, un soutien sans rien faire.
- Le fait d’offrir de l’aide aux migrants soutient les réseaux de passeurs et permet aux trafiquants d’êtres humains de s’enrichir et de se développer. Ces réseaux prospèrent grâce à l’immigration clandestine. Ils exploitent les personnes vulnérables en leur faisant payer des sommes exorbitantes pour faciliter leur voyage vers l’Europe. L’UE contribue donc, involontairement, aux activités de ces réseaux criminels, perpétuant ainsi le cycle de l’immigration clandestine.
- Avec la manière dont les politiques d’immigration et d’asile de l’UE sont perçues au niveau international, en maintenant des politiques généreuses, l’UE envoie un signal aux migrants potentiels du monde entier qu’ils seront soutenus s’ils parviennent à atteindre les côtes européennes. Cela conduit à ce que davantage de personnes tentent des voyages dangereux, au péril de leur vie.
- Le fardeau des États membres : la charge de la gestion de l’arrivée et de l’installation d’un grand nombre de migrants incombe de manière disproportionnée aux États membres qui servent de points d’entrée, tels que l’Italie, la Grèce et l’Espagne. Cela conduit à des tensions entre les États membres sur la manière de gérer efficacement la situation.
En conclusion, ceux qui affirment que l’aide de l’UE aux migrants agit comme un aimant pour l’immigration illégale ont de sérieux arguments de leur côté. Les conséquences des politiques bien intentionnées au départ sont devenues catastrophiques. L’élection par les citoyens européens de dirigeants immigrationnistes indique leur refus clair et indiscutable que cela s’arrête.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Je reste persuadé que ces “migrants” ne payent pas leur voyage … qu’ils sont envoyés en Europe selon un vaste programme de conquête islamique basée sur son affaiblissement financier et sociétal .. Ce sont toujours des jeunes hommes qui nous sont envoyés pour ensuite être suivi par leurs familles afin de gonfler les communautés
Pour s’en convaincre, regardez la qualité de leurs vêtements, le modèle de leurs gsm … demandez-vous qui paient leurs abonnements?
On nous masque cette stratégie derrière des pseudos mafias et des persécutions bidons … nous sommes tellement naïfs que ces islamiques le savent et en profitent
C’est sûr, ces politiques constituent des incitations. Ceci dit, comment mesurer jusqu’à quel point ? Je me dis parfois que le simple fait d’avoir des routes, de l’eau, un système médical et pas de guerre dans la plupart des pays d’Europe doit être une incitation suffisante. Je me demande si des politiques y changeraient quelque chose. Plus d’un milliard de gens pauvres juste à côté du quart de cette population bénéficiant du confort… Je me demande comment toute l’Afrique n’est pas déjà ici. C’est plutôt ça qui est intéressant : qu’est-ce qui les retient ?
Joseph,
je confirme vos propos concernant la qualité des vêtements et des GSM. A une certaine époque à Paris dans le 18em, pas loin de l’avenue de St OUEN, il y avait une association, “Terre des Hommes” qui recevait tous les jours de jeunes immigrés de moins de 18ans qui venaient s’inscrire pour obtenir leurs droits et dans le même immeuble une agence spécialisée dans le domaine psychologique pour évaluer chaque jeune homme pris en charge. Ce que je peux dire, c’est que tous avaient un portable, impeccablement habillés, jamais en guenille. Depuis quelque temps les locaux semblent vides, probablement déménagé ailleurs.