
Le dernier recours qu’il reste à Gustavo Petro pour échapper à une procédure de mise en accusation pour des raisons constitutionnelles est de se cacher, certains jours, ou de prendre la pose d’une victime, ou bien de menacer à nouveau la presse, en d’autres occasions, et de nier toujours sans arguments les accusations portées contre lui.
Ces accusations à l’heure actuelle, sont lancées par de nombreux secteurs, à la fois de l’opposition croissante et du même camp Petriste (et je ne parle pas seulement des révélations de son fils Nicolas Petro et de l’épouse de celui-ci, Day Vasquez, mais aussi de certains dirigeants de son propre parti, Colombia Humana).
Ce torrent de dénonciations sur l’échec de ses réformes suicidaires, et les révélations sur la corruption de son gouvernement, comprend des faits très graves, comme le financement mafieux de la campagne présidentielle 2021-2022 de Gustavo Petro et la violation des plafonds électoraux de celle-ci, jusqu’au soutien voilé reçu par Petro depuis Moscou, qui comprenait une massive opération d’intoxication médiatique grâce à de faux comptes Twitter, selon l’étude réalisée par le professeur et journaliste américain Matt Taibbi, fait confirmé en janvier 2023 par Elon Musk lui-même, propriétaire de Twitter, désormais X.
A cela (sans parler de l’épisode triste et peu clair du pseudo-suicide du colonel Oscar Davila), s’est ajoutée avant-hier la révélation de Noticias Caracol sur le rôle du capo alias ‘Sobrino’ dans la campagne de Gustavo Petro. Le 28 mai 2022, un jour avant le premier tour présidentiel, la clôture de la campagne à Yopal en faveur de Petro a eu lieu dans un luxueux domaine de Casanare avec la prestation de chanteurs et autres divertissements. Un mois plus tard, Juan Carlos Lopez Macias, alias ‘Sobrino’, a été capturé sur place, quelques jours après la victoire de Petro. Alias ‘Sobrino’ avait été extradé vers les États-Unis en 2013 mais, en 2015, il était rentré en Colombie et avait continué à commettre des crimes. Ce média a expliqué que Juan Carlos Lopez avait été chargé “d’articuler avec des organisations criminelles de trafic transnational de drogue l’expédition d’importantes cargaisons de cocaïne dans des bateaux de type go-fast et dans des bateaux de pêche”. Le gang démantelé était, selon le journal El Espectador, l’une des principales organisations de trafic de drogue au service de l’ELN qui avait des alliances avec le cartel mexicain de Sinaloa et les Lorenzana du Guatemala. Sandra Navarro, épouse de Lopez, également capturée dans l’opération avec plus de 30 millions de pesos en espèces, était membre de Colombia Humana.
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Maintenant, un autre scandale non moins terrifiant, découvert par le renseignement militaire colombien, la CTI du parquet, la police judiciaire et l’UIAF (1), s’abat sur le fauteuil bancal du président Petro. Il s’agit cette fois de trois assassinats que préparerait l’ELN, qui fait semblant, au Venezuela, de négocier une prétendue paix avec des agents du président colombien. Cette bande redoutable, lors d’une réunion de dirigeants au Venezuela, a ordonné l’assassinat en Colombie du chef du parquet national Francisco Barbosa, du général à la retraite Eduardo Zapateiro et de la sénatrice du Centre démocratique María Fernanda Cabal.
La vague d’assassinats en série –quelque chose qu’on n’avait pas connu depuis la pire période de Pablo Escobar–, aurait été décidée par cinq dirigeants de l’ELN. Les exécuteurs seraient alias El Rolo, Jaime Galvis, alias Ariel et alias Gonzalo Satelite. La presse de Bogotá a indiqué que, depuis juin dernier, des membres du commandement stratégique spécial de l’armée ont livré au général Luis Mauricio Ospina, commandant de l’armée, “des informations critiques et crédibles sur un plan terroriste de l’ELN visant à assassiner ces trois personnes”.
Cependant, ce rapport, au lieu d’inciter à prendre des mesures de protection rapides, a été mis de côté par le gouvernement. Ni Gustavo Petro ni son ministre de la Défense, Ivan Velasquez, n’ont voulu donner l’alerte. La vie de trois personnalités colombiennes de haut rang était en danger et ces déplorables responsables ne voulaient pas les protéger. Deux mois plus tard, sous la pression du parquet, le scandale a éclaté. Gustavo Petro n’a toujours pas réagi à l’heure où cet article était en cours de rédaction.
Toujours dans ce chapitre Petro avance masqué et le général Ospina a accepté d’assumer l’énorme fardeau : il a tout nié, mais il s’est emmêlé et a fini par admettre qu’il était au courant d’au moins un élément clé de l’affaire : les données de l’UIAF. “Nous avons appris l’information [du triple attentat en préparation] mardi lors de la réunion avec le chef du parquet, le ministre de la Défense et l’état-major”, a-t-il observé. ˝Là, il a été dit que le vendredi précédent, quelqu’un de l’armée [avait rapporté l’information]. Ensuite, le bureau du parquet a déclaré qu’ils avaient un rapport depuis 30 jours. Les 60 jours correspondent aux informations que l’UIAF nous donne à toutes les forces depuis mars pour faire les extinctions du domaine ; ce que nous avons fait.” Le parquet n’a pas accepté cette version.
Lors de la réunion demandée par le chef du parquet, Barbosa, Ospina a commencé par écarter l’existence du plan ELN, mais la magistrate Martha Yaneth Mancera l’a immédiatement remis à sa place : elle a souligné que ˝l’armée elle-même avait livré, à travers l’une de ses unités, tous les informations au bureau du parquet, officiellement.˝ L’hebdomadaire Semana a conclu: le commandant de l’armée “aurait décidé de cacher le dossier des sérieuses menaces, au lieu d’alerter les personnes ciblées par les terroristes et de prendre les mesures judiciaires et sécuritaires adéquates”.
L’autre problème est l’attitude abjecte du commissaire à la paix, Danilo Rueda, qui a déclaré croire davantage l’ELN –qui bien entendu a farouchement nié avoir organisé ces attentats–, que le parquet et les autres organismes officiels qui avaient découvert le plan des trois magnicides. Il est indéniable que Rueda (2), Ospina et Vasquez suivent les ordres de Gustavo Petro de ne rien faire pour ˝ne pas affecter le processus de paix˝ avec l’ELN. Le gouvernement viole ainsi les exigences légales et constitutionnelles de protection des Colombiens. Aujourd’hui, chaque citoyen est en danger face à de tels outrages gouvernementaux. Par conséquent, Barbosa a tenu le gouvernement Petro responsable de ce qui pourrait lui arriver, ainsi qu’à sa famille. Quant à María Fernanda Cabal elle a dénoncé l’attitude de ces responsables ˝qui mettent en danger la vie même du pays˝ et a annoncé qu’elle convoquerait un débat sur le contrôle politique au Sénat sur la question du triple attentat terroriste en préparation.
En effet, tout en discutant de paix à Caracas, l’ELN mène la guerre en Colombie avec l’aide des FARC, notamment dans les départements de Santander, Antioquia, Cauca, Nariño et Valle (où se trouve le port stratégique de Buenaventura).
Le plan des trois assassinats montre, pour le moins, l’échec des pourparlers de Caracas, et expose les objectifs à court terme de la narco-subversion, à savoir : contrôler le parquet national, désorganiser les forces armées et semer la terreur dans l’opposition antigouvernementale. Puisque Petro a échoué dans sa tentative de prendre le commandement du bureau du procureur, l’ELN s’arroge le droit d’y parvenir par la violence extrême. Si le triple assassinat est commis, le pays restera à la merci de l’ELN et des cartels de la drogue. Ou bien, la population pourrait, au contraire, déclencher une réaction de fureur destructrice et massive contre la barbarie socialiste, ce qui pourrait aboutir à un bain de sang et à une guerre civile. Le silence de Gustavo Petro à cet égard est donc criminel.
Une dernière question : l’assassinat à Quito, le 9 août dernier, de Fernando Villavicencio, candidat présidentiel de centre-droit équatorien, fait-il partie de l’agenda global du Cartel Foro de Sao Paulo qui vise à s’emparer des gouvernements et à dominer toute l’Amérique latine ? La stratégie des trois assassinats préparés par l’ELN en Colombie a-t-elle des liens avec ce qui se passe en Equateur ? En Colombie nul n’ignore que Fernando Villavicencio avait demandé au parquet équatorien d’enquêter sur Raisa Vulgarín, la compagne de Camilo Burgos, le cousin germain du fils du président Gustavo Petro.
© Eduardo Mackenzie (@eduardomackenz1) pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
- (1).- L’UIAF a détecté l’envoi suspect de 3 000 millions de pesos destinés à commettre le triple attentat terroriste. L’UIAF est l’entité de l’État colombien chargée de surveiller et de traquer les données relatives aux opérations de blanchiment de capitaux. Dans certains pays, ces agences sont appelées Financial Intelligence Unit. En Colombie, il s’agit d’un filtre d’information qui s’appuie sur la technologie pour consolider et valoriser les données collectées, cela lui permet de détecter des opérations pouvant être liées au délit de Blanchiment d’Argent. L’UIAF est une agence de renseignement et de contre-espionnage de l’État colombien et fait partie de la communauté du renseignement. Voir : https://uiaf.gov.co/sites/default/files/2022-06/documentos/archivos-anexos/Documento_Preguntas_frecuentes_3.pdf
- (2).- Danilo Rueda est un théologien castriste. Il faisait partie du groupe qui est parvenu à un accord politique, à la prison de La Picota, à Bogotá, avec des politiciens emprisonnés pour corruption et avec des barons de la drogue, afin qu’ils soutiennent la campagne présidentielle de Gustavo Petro, sous la direction de Juan Fernando Petro (frère de Gustavo Petro). L’ONG Inter-Church Commission a également participé à cette opération obscure. Rueda était également l’assistant de l’activiste communiste Piedad Córdoba qui, en 2010, avait rencontré à Cuba le dictateur cubain Fidel Castro. Córdoba est considérée comme la tristement célèbre “gestionnaire” des otages des FARC. Ingrid Betancourt a dénoncé le fait que Cordoba, en tant que conseillère des FARC, avait travaillé pour que son enlèvement, qui a eu lieu en février 2002, soit prolongé jusqu’au 2 juillet 2008, date à laquelle Ingrid a été libérée avec 14 autres otages par l’opération Jaque de l’armée colombienne.
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