
Un groupe d’officiers supérieurs de l’armée gabonaise a annoncé sa prise de pouvoir lors d’un discours à la télévision d’État tôt ce mercredi matin.
Les putschistes ont annoncé l’annulation des résultats des élections, la dissolution des ministères et la fermeture des frontières jusqu’à nouvel ordre. Dans la capitale du Gabon, Libreville, des émeutes et des échauffourées ont éclaté.
Selon certaines informations, le groupe est composé de 12 militaires, dont l’un a déclaré dans une allocution télévisée qu’il parlait au nom du “Comité pour l’alternance et la restauration des institutions du pouvoir”, soulignant qu’ils représentaient l’ensemble des forces de sécurité et de défense du pays.
“Nous avons décidé de protéger le monde en mettant fin au régime actuel. Tout cela est arrivé à cause d’une gouvernance irresponsable et imprévisible, qui a conduit à une détérioration continue de la cohésion sociale, ce qui risque de conduire le pays au chaos”, a-t-il ajouté.
Selon l’AFP, le coup d’État a été annoncé par des représentants de diverses forces de sécurité, notamment la garde prétorienne, l’armée nationale et la police. Cependant, les militaires soulignent qu’ils ne renoncent pas aux obligations internationales du Gabon.
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Les putschistes ont annoncé qu’ils annuleraient les résultats des élections de samedi, au cours desquelles l’actuel président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, a été déclaré vainqueur. La commission électorale a déclaré que Bongo avait remporté 64,2 % des voix. L’opposition a déclaré que les résultats avaient été falsifiés.
Le principal candidat de l’opposition, l’universitaire Albert Ondo Ossa, est arrivé en deuxième position avec 30,7 % des voix. Il a affirmé que de nombreux bureaux de vote n’avaient aucun bulletin portant son nom.
Selon Reporters sans frontières, les médias étrangers ont été interdits d’entrer dans le pays pour couvrir le scrutin. Après la fermeture des bureaux de vote, le gouvernement a annoncé un couvre-feu et une suspension de l’accès à Internet pour des raisons de sécurité.
Les deux précédentes victoires de Bongo ont aussi été contestées par ses opposants qui les considéraient comme frauduleuses. Il est arrivé au pouvoir lorsque son père, Omar, qui a dirigé le Gabon pendant 40 ans, est décédé en 2009. En 2018, Bongo a subi un accident vasculaire cérébral qui l’a laissé dans l’incapacité de travailler pendant près d’un an, ce qui a conduit à des appels à la démission.
En 2019, une tentative de coup d’État ratée a envoyé des émeutiers militaires en prison.
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