
Toutes les écoles du camp de réfugiés d’Ain Al Hilweh au Liban ont été occupées par des combattants armés, a confirmé lundi une source des Nations Unies.
Il y a huit écoles à Ain Al Hilweh, le plus grand “camp de réfugiés palestinien” au Liban. L’UNRWA déclare avoir reçu des informations selon lesquelles les écoles ont été prises par des groupes armés dans le “camp de réfugiés palestiniens” d’Ain el-Helweh, près de Sidon au Liban, qui a récemment été le théâtre de plusieurs jours d’affrontements armés et meurtriers entre le mouvement terroriste laïc Fatah et des groupes islamistes.
“Cela porte à huit le nombre total d’écoles prises par les groupes armés dans le camp, ce qui risque d’empêcher 5 900 enfants de commencer l’année scolaire à temps”, a averti l’UNRWA.
“Nous recevons des rapports crédibles faisant état de graves dommages aux bâtiments scolaires et du pillage du matériel et de l’équipement scolaires des enfants dans les écoles”, a déclaré la Commission.
“L’UNRWA réitère son appel urgent à tous les groupes armés pour qu’ils quittent immédiatement nos locaux dans le camp d’Ain el-Helweh, y compris les écoles et autres bureaux. Leur présence constitue une grave violation de la neutralité et de la sécurité des installations de l’ONU et une menace sérieuse pour l’éducation des milliers d’enfants réfugiés palestiniens vivant dans le camp”, a ajouté l’UNRWA.
“L’Agence reste engagée à fournir des services dans le camp, y compris des services de santé, de collecte des déchets et des services de secours partout où cela est possible dans le camp. Nous demandons un accès libre à l’ensemble du camp afin que l’Agence puisse atteindre les 50 000 réfugiés palestiniens qui dépendent de son assistance et de ses services”, a insisté le communiqué.
Les camps de réfugiés du Liban – sur lesquels l’État libanais n’a aucune compétence en vertu d’un accord vieux de plusieurs décennies mais aujourd’hui disparu – dépendent fortement de l’UNRWA pour la fourniture de services indispensables tels que l’éducation, la santé et le ramassage des ordures.
Les camps n’ont pas de gouvernance officiellement reconnue, et sont administrés par diverses factions politiques palestiniennes et un réseau de représentants qui forment des comités.
Combat pour le contrôle du camp
Une bataille pour le contrôle d’Ain Al Hilweh a été déclenchée entre des groupes armés et la puissante faction politique et terroriste du Fatah – le parti auquel appartient le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Treize personnes ont été tuées au cours de cette bataille qui a duré une semaine, des dizaines d’autres ont été blessées et environ 2 000 réfugiés ont été déplacés, contraints de trouver refuge dans des écoles et des mosquées.
Bien qu’un cessez-le-feu ait été provisoirement maintenu, les insurgés armés ont jusqu’à présent refusé de quitter les propriétés occupées de l’UNRWA.
L’apartheid libanais contre les Palestiniens
Si vous vous demandez pourquoi les “Palestiniens” s’obstinent à vivre dans ces camps délabrés, c’est parce qu’ils y sont contraints.
- De 1950 à 58, Le Liban ne fournissait que des documents de voyage aux Palestiniens qui voulaient quitter le pays.
- Depuis 1962, les Palestiniens sont désormais enregistrés comme “étrangers”.
- Même s’ils sont, comme la plupart d’entre-eux, nés au Liban et y vécu toute leur vie, les Palestiniens n’ont pas droit à la nationalité libanaise.
- L’éducation, la santé et les autres services gouvernementaux auxquels les Libanais ont droit leur sont interdits.
- 73 catégories d’emplois leur étaient interdites jusqu’en 2010.
- Depuis 2010, la liste des métiers interdits a été réduite. Il en reste tout de même 50.
- Il leur est toujours interdit de travailler comme physiciens, journalistes, pharmaciens, avocats, médecins, dans l’ingénierie, ainsi que les transports publics et les emplois liés au tourisme.
- Une loi martiale pour les camps de réfugiés palestiniens leur interdit de construire des maisons, de posséder une propriété, et même de réparer leurs logements.
- Les Palestiniens n’ont pas le droit de créer des associations.
- Ils n’ont pas le droit d’appartenir à un syndicat.
- L’armée contrôle l’entrée et la sortie et interdit tout mouvement en dehors des camps.
- Les “étrangers” palestiniens ne sont pas autorisés à fréquenter librement n’importe quelle école de leur choix.
- Ils ne sont pas autorisés à vivre en dehors des camps, et il est interdit de les agrandir. En conséquence, la population des camps a triplé.
- En février 2022, le Conseil de la Choura a annulé la mise en œuvre du décret ministériel élargissant les droits des travailleurs palestiniens.
“Le Conseil de la Choura a publié une décision n° 93 datée du 3 février 2022 pour arrêter la mise en œuvre de la décision du ministre du Travail publiée le 25 novembre 2021, n° 1/96, pour avoir dépassé la limite de l’autorité en accordant des permis aux Palestiniens nés au Liban pour exercer des professions que la loi a réservées aux Libanais”.
https://today.lorientlejour.com/article/1290457/shura-council-ruling-halts-implementation-of-ministerial-decree-expanding-palestinian-labor-rights.html
- En 1997, les autorités libanaises ont publié un décret interdisant aux “réfugiés palestiniens” de transporter des matériaux de construction dans les camps de réfugiés du sud du pays. Les matériaux interdits comprennent le ciment, les barres d’armature en fer, le gravier, le sable, les tuiles, l’aluminium, la peinture, les réservoirs d’eau et les générateurs électriques.
Donc ce sont les juifs qu’on accuse d’apartheid.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Sources :
- https://www.unrwa.org/newsroom/official-statements/more-unrwa-schools-taken-over-armed-groups-southern-lebanon-refugee-camp
- https://aijac.org.au/fresh-air/apartheid-like-situation-of-palestinians-in-lebanon-reasserted-no-one-notices/
- https://today.lorientlejour.com/article/1290457/shura-council-ruling-halts-implementation-of-ministerial-decree-expanding-palestinian-labor-rights.html
- https://www.jns.org/middle-east/palestinians/23/7/18/303490/
Annexe :
L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a reconnu l’existence de l’apartheid, mais n’a pas écrit le mot. Voici son communiqué :
“Les réfugiés palestiniens au Liban sont socialement marginalisés, ont des droits civils, sociaux, politiques et économiques très limités, y compris un accès restreint à la santé publique, à l’éducation et aux services sociaux du gouvernement libanais, et sont confrontés à des restrictions importantes de leur droit au travail et de leur droit à la propriété… Les réfugiés palestiniens sont empêchés d’exercer des professions telles que la médecine, le droit et l’ingénierie.