Publié par Jean-Patrick Grumberg le 7 août 2023

Soudain, il est apparu clairement que la Russie était incapable de bloquer les ports ukrainiens et de contrôler réellement la mer Noire.

Les événements de cette semaine indiquent que l’ère de la domination russe en mer Noire est révolue. Mikhail Podolyak, conseiller du chef du cabinet du président Zelensky, a écrit à ce sujet sur Telegram le samedi 5 août.

“Le naufrage par le fond du croiseur Moskva en avril 2022 a symbolisé le début de la fin de la présence russe en mer Noire. Les événements d’aujourd’hui sont la suite logique de la fin de ce chapitre de l’histoire”, a déclaré M. Podolyak.

Selon lui, incapable de bloquer les ports ukrainiens et de contrôler réellement la zone maritime, la Russie a tenté de cacher (principalement à son propre public) son incapacité en faisant preuve de “folie russe” – la terreur classique des missiles.

“Les événements d’aujourd’hui nous disent une chose : l’ère de la domination de la Russie sur la mer Noire est terminée. La fin n’est pas un point, mais un processus, et cette section sera encore écrite pendant un certain temps. Cependant, ce que sera sa finalité est déjà clair pour tout le monde”, a souligné Podolyak.

Il a ajouté qu’il ne pouvait que compatir avec les pays “neutres” qui utilisent les ports russes pour exporter des ressources énergétiques.

“La neutralité a souvent un coût. Qui sait ce qui se serait passé si ces pays avaient adopté une position civique plus active, notamment sur la question du chantage russe aux céréales. Mais l’histoire ne connaît pas le subjonctif”, a-t-il conclu.

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  • Un pétrolier de la Fédération de Russie SIG a explosé en mer Noire, alors qu’il transportait du carburant pour les troupes russes. Il a été attaqué avec succès par un drone maritime.
  • La veille, à la base navale russe de Novorossiysk, l’un des navires de débarquement, l’Olenegorsk miner, a été endommagé. Il a failli couler et a été remorqué à terre avec beaucoup de difficultés.
  • Le même jour, l’Ukraine a déclaré “zone de menace” pour les eaux de tous les ports russes de la mer Noire, y compris Sotchi, que l’actuel président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine aime tant.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

Traduction intégrale :

Épitaphe à la flotte russe de la mer Noire

Le naufrage du croiseur Moskva en avril 2022 a symbolisé le début de la fin de la présence russe en mer Noire. Les événements d’aujourd’hui sont la suite logique de la fin de ce chapitre de l’histoire.

Il est clair pour tous les pays du bassin de la mer Noire aujourd’hui : le roi russe est enfin nu. S’étant trouvée dans l’incapacité de bloquer les ports ukrainiens et de contrôler réellement la zone aquatique, la Russie a tenté de cacher (d’abord à son propre public) son incapacité en faisant la démonstration de la “folie russe” – la terreur classique des missiles.

Cependant, même l’effet d’information limité de la terreur d’Odessa ne peut pas éclipser les “excès” dans le détroit de Kertch et la baie de Novorossiysk.

Maintenant, s’étant retrouvée manifestement et définitivement impuissante, la Russie tente de couvrir sa propre incapacité… par les intérêts des États-Unis d’Amérique.

“Il n’est pas nécessaire de frapper les ports russes ! Ce n’est pas dans l’intérêt de Washington”, Moscou promeut cette thèse.

Une question pour les pleurnicheurs du Kremlin : vous ne riez pas de vous-mêmes ?

La nouvelle de la hausse des prix du pétrole ne peut affecter que ceux qui ne comprennent pas le fonctionnement des prix et des opérations de l’OPEP.

Les événements d’aujourd’hui nous disent une chose : l’ère de la domination russe en mer Noire est terminée.

La fin n’est pas un point, mais un processus, et ce chapitre sera écrit pendant un certain temps. Cependant, ce qui sera son final, est déjà clair pour tout le monde.

Nous ne pouvons que compatir avec les pays “neutres” qui utilisent les ports russes pour leurs exportations d’énergie.

“La neutralité se paie souvent au prix fort. Qui sait ce qui se serait passé si ces pays avaient un jour adopté une position civile plus active, y compris dans l’affaire du chantage russe aux céréales. Cependant, l’histoire ne connaît pas le subjonctif.

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