
Il y a quelque temps, les Algériens, toujours revendicatifs vis-à-vis de la France, exigeaient la reconnaissance de leur implication dans la construction de la Tour Eiffel en 1887 !
Selon la version algérienne, le fer qui compose le célèbre emblème de la France aurait été extrait de leur pays par les colonisateurs, au cœur de cette région autrefois barbaresque et ottomane devenue « Algérie » en 1830…
Or, factuellement, des documents officiels font officiellement état de la provenance du métal de construction de la Tour, qui concerne non pas l’Afrique du Nord, mais la Lorraine (Hauts fourneaux de Pompey).
Mais la question autour de cette réalisation liée à l’exposition universelle de 1889, c’est de savoir qui exactement a eu l’idée d’une tour métallique gigantesque dressée sur le champ de Mars.
Force est de constater que Gustave Eiffel n’est pas le créateur initial de la célèbre tour qui porte son nom. C’est le Suisse Maurice Koechlin, chef du bureau d’études Eiffel, qui avait élaboré en premier le projet d’une tour monumentale destinée à l’exposition universelle de Paris. Né en 1856, Maurice Koechlin se marie en 1886 et fonde une famille de six enfants à Vevey.
Ancien élève brillant du Polytechnicum de Zürich, Maurice Koechlin, assisté de l’ingénieur français Emile Nouguier, présente à Gustave Eiffel l’ébauche des premiers plans de la fameuse tour. Au départ, Eiffel est fort peu enthousiasmé par l’idée et les croquis, c’est par la suite qu’il se décidera à acheter le brevet d’invention à Maurice Koechlin. Ce qui lui permet de s’attribuer en fin de parcours la paternité du projet grandiose qui sera primé et réalisé.
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Un document officiel précise d’ailleurs : « Messieurs Maurice Koechlin et Emile Nouguier s’engagent à céder à Monsieur Gustave Eiffel la propriété exclusive du susdit brevet et déclarent être prêts à lui faire cession de tous leurs droits sans aucune restriction ni réserve et à réaliser cette promesse sous la forme que Gustave Eiffel jugera convenable au moment qu’il choisira… »
Parallèlement, c’est le même Maurice Koechlin qui dessine dans son atelier toute l’ossature métallique de la statue de la liberté commandée par la ville de New York, conçue, elle, par Auguste Bartholdi. Il participe à la même période au projet du fameux viaduc de Garabit (1880-1884).
La famille de Maurice Koechlin est suisse. S’il est né près de Mulhouse, c’est parce que son aïeul est venu fonder une fabrique métallurgique en Alsace, qui développa l’industrie régionale. Quant à la famille de Gustave Eiffel, né à Dijon, leur vrai nom est Böcklinhäusern, ce sont des Allemands originaires de l’Eifel qui ont simplifié leur nom en s’installant en France.
Quoi qu’il en soit, la tour Eiffel, élaborée et réalisée au fur et à mesure d’une collaboration inventive, a constitué une innovation architecturale considérable pour l’époque et elle est devenue dès lors le symbole de Paris et même de la France pour les millions de visiteurs étrangers. Ce sera le logo des Jeux Olympiques 2024.
Pour clore les négociations d’achat du projet, Monsieur Eiffel s’était engagé par contrat à toujours citer le nom du concepteur Koechlin et de son associé Nouguier lors de l’inauguration officielle, mais cet engagement ne s’est jamais concrétisé, ce qui fait que personne n’a connaissance du processus historique de conception et de réalisation de ce monument emblématique de Paris. Et maintenant symbole des Jeux Olympiques de 2024.
A noter que l’Université d’Aix la Chapelle (Aachen) a publié une étude approfondie sur l’histoire de la Tour Eiffel, avec copies de dessins originaux en fonction des étapes successives d’élaboration du projet.
Le titre de cette publication scientifique est explicite : « Der eigentliche Erfinder der Eiffelturm ist Maurice Koechlin » = « Le véritable inventeur de la Tour Eiffel est Maurice Koechlin ». Koechlin lui-même a bien résumé la situation par ces propos : « La réalisation concrète, c’est Eiffel, mais l’idée et les calculs, c’est moi ! ».
Maurice Koechlin termina sa vie en famille à Vevey (Vaud). Il décéda en 1946.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
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Vraiment passionnant, merci ! Mettons le drapeau suisse sur la tour.
Sympathique article.
7Non moins sympathique par son humour la réaction ci dessus de ‘Freddie’…..Compliments !’