
Dans les médias conservateurs que je consulte fréquemment, chaque analyste y va de ses prudentes prédictions concernant la nomination d’un candidat du GOP pour la présidentielle de novembre 2024. Certains préfèrent le Gouverneur Ron DeSantis justement parce qu’il n’a pas la personnalité « agaçante » et le « bagage » de Donald Trump, d’autres demeurent partisans de l’ex-Président surtout parce qu’il est batailleur et parce que son bilan était excellent avant la pandémie. Tous constatent que, pour l’instant, Donald Trump mène de loin devant les candidats en lice, mais ne s’entendent pas à savoir si les sempiternelles poursuites contre lui vont l’aider pour la nomination du GOP et/ou lui nuire lors de l’élection présidentielle.
Pour les lecteurs de Dreuz, je propose ma propre analyse tout en résumant les arguments de Kurt Schlichter (chroniqueur de Townhall, pro-DeSantis) et ceux de Jeff Charles (chroniqueur de RedState, pro-Trump)
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1 Kurt Schlichter n’accepte pas le narratif des pro-Trump selon lequel puisqu’en ce moment, Ron DeSantis tire de plus en plus de l’arrière, il devrait abandonner la course.
- Selon lui, il est encore trop tôt pour déterminer le résultat des primaires.
- M. Schlichter pense que le Gouverneur de la Floride doit s’accrocher et tenter de remporter les primaires en Iowa et au New Hampshire, l’an prochain.
- Il note qu’en 2016, Donald Trump tirait de l’arrière et a fini par remonter et remporter la nomination et l’élection. La même chose pourrait se produire pour Ron DeSantis.
- Cinq mois avant le début du vote des primaires, M. DeSantis ramasse des fonds et réajuste son tir en ce qui concerne ses conseillers de campagne.
- Les partisans de Donald Trump, révoltés par l’acharnement des procureurs démocrates, veulent appuyer l’ex-Président afin de le défendre contre ses féroces adversaires. Ils sont influencés par ce qu’ils voient sur Twitter concernant le fait que Ron DeSantis aurait partie liée avec les Mondialistes et les ennemis de M.Trump tels que Paul Ryan ou George Soros. Mais tôt ou tard, ils se rendront compte qu’on leur a menti.
- Ron DeSantis fait le pari que les partisans de Donald Trump finiront par voter de manière à battre le sénile et corrompu Joe Biden et que c’est tout ce qui compte.
2 Jeff Charles pense quant à lui, que tandis que « les Démocrates salivent comme des chiens de Pavlov à l’idée de mettre derrière les barreaux la source de tous leurs cauchemars depuis qu’il a quitté ses fonctions. (…) (Ils) semblent penser que ces inculpations pourraient amener les électeurs à rejeter Donald Trump.»
Sauf qu”il est «aussi possible que ces inculpations se révèlent être aussi efficaces que de réarranger les chaises sur le pont du Titanic – un scénario que la gauche ne semble pas avoir anticipé.»
Selon M. Charles, « Jusqu’à présent, le Ministère de la justice a retenu plus de 40 chefs d’inculpation contre M. Trump. Ces accusations comprennent l’obstruction à la justice, la privation des droits des Américains, la conspiration pour frauder les États-Unis, la mauvaise manipulation de documents classifiés, le versement de pots-de-vin à une star du porno, des coups de pied à des chiots, et probablement d’autres choses encore. Bon, j’ai peut-être inventé l’histoire des chiots, mais à ce stade, la situation est devenue tellement ridicule que je ne serais pas surpris que cela se produise. »
À son avis : «… la gauche n’essaie pas d’emprisonner Trump (bien qu’elle se réjouirait certainement si cela se produisait), elle essaie de l’enterrer sous tant de drames juridiques qu’il en résultera une “fatigue de Trump”. Elle mise sur l’idée qu’en l’embourbant dans ces problèmes juridiques, elle fera de lui un candidat moins attrayant. Cette théorie n’est pas déraisonnable. C’est la première fois qu’un candidat à la présidence fait l’objet d’autant d’inculpations. Il y a de bonnes chances que cette stratégie fonctionne. Mais il y a aussi une chance que cela se retourne contre eux. »
Reste à savoir si les poursuites contre l’ex-Président causeront une fatigue anti-Trump ou une fatigue anti-poursuites juridiques.
Même ceux qui n’aiment pas Donald Trump et n’ont jamais voté pour lui pourraient se lasser de cet acharnement juridique et l’instrumentalisation des procureurs et des cours de justice contre un adversaire politique.
Ma Conclusion
MM. Schlichter et Charles ont tous deux des arguments valables.
Mais il faut garder à l’esprit que leurs analyses, autant que la mienne, ne sont que des spéculations qui peuvent aboutir dans un sens ou dans l’autre.
Les deux ont raison de souligner que les inculpations contre Donald Trump vont avoir un effet sur les électeurs du GOP et éventuellement sur la majorité des électeurs.
Sauf qu’on ne peut pas savoir quel va être cet effet à long terme.
Les primaires du GOP en Iowa sont prévues pour le 15 janvier 2024. Celles du New Hampshire auront lieu le 12 mars.
D’ici ces importantes primaires qui devraient être déterminantes pour la suite, bien des choses peuvent se produire.
- Donald Trump perd beaucoup d’argent de sa campagne pour payer les avocats qui le défendent (les avocats américains sont réticents envers lui car ils font l’objet de harcèlement et de menaces de radiation du barreau).
- Ron DeSantis fait des réajustements au niveau de son équipe de campagne et a perdu des donateurs.
- Les poursuites et les apparitions en cour pourraient servir de publicité à Donald Trump et lui permettre d’intervenir dans les médias gratuitement et de passer pour un martyr.
- Ron DeSantis n’est pas aussi connu sur le plan national que l’est M. Trump et cela pourrait être un handicap. Il n’a pas sa personnalité flamboyante.
- N’importe lequel des deux devrait être en mesure de battre le sénile et corrompu Joe Biden dans les urnes en novembre 2024, étant donné ses échecs, l’inflation galopante, ses folles décisions sur les plans économique et énergétique et sa défense insensée du « climat » et du transgenrisme.
Comme le souligne M. Schlichter dans sa conclusion, ce qui compte c’est de battre le candidat démocrate quel qu’il soit en novembre 2024.
Il faut comprendre que les Américains qui répondent aux sondages ces temps-ci sont fortement engagés et suivent la politique avec plus d’attention que la majorité des électeurs. C’est la raison pour laquelle, M. Schlichter se permet d’écrire qu’autour de 53% des électeurs ne voteront jamais pour Donald Trump lors d’une élection générale.
En revanche, M. Charles conclut que l’inculpation à venir cette semaine dans le comté de Fulton * « semble être le dernier coup porté contre l’ex-Président, mais ces politiciens trop pressés pourraient facilement concocter d’autres chefs d’accusation à son encontre. Si le public américain se lasse d’entendre parler de toutes ces inculpations, surtout lorsqu’elles ne débouchent pas sur des condamnations, il pourrait rapidement se retourner contre les Démocrates. Certes, ils n’aiment peut-être pas Trump, mais ils pourraient commencer à mépriser ses ennemis plus que lui. »
* L’inculpation de l’ex-Président Donald Trump en Géorgie, attendue cette semaine, pourrait dépendre de l’interprétation que fera un grand jury d’un appel téléphonique que M. Trump a eu avec le Secrétaire d’État Brad Raffensperger dans la foulée du scrutin de 2020. L’acte d’accusation dans le comté de Fulton reprocherait probablement à M. Trump et à plusieurs de ses associés d’avoir exercé des pressions et utilisé des méthodes inappropriées pour convaincre des fonctionnaires de l’État d’annuler le résultat de l’élection présidentielle de 2020 dans l’État, par le biais de contestations agressives. Mais alors que M. Trump est souvent accusé d’avoir dit à M. Raffensperger de “trouver les votes”, la transcription de la conversation montre que M. Trump a dit quelque chose de différent : “Je veux juste trouver 11 780 votes, soit un de plus que ce que nous avons parce que nous avons gagné l’État“. (source)
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Pour résumer votre conclusion personnelle, Magali, VOUS NE LIVREZ AUCUN PRONOSTIC en faveur de l’un ou de l’autre des candidats ‘républicains’.
Mais l’ analyse des arguments soutenus par leurs défenseurs respectifs porterait à admettre une supériorité potentielle de chances en faveur de D. Trump. (?)
De toutes façons ce qui importe dans la circonstance , c’est que le verdict final éliminera de la course leur concurrent commun à savoir J. Biden. C’ est tout de même positif !!!!
Bonjour Gisèle,
Pour l’instant Donald Trump est le plus fort et les inculpations lui font une publicité qui dépasse de loin les interventions de Ron DeSantis qui perd des points …
DeSantis pourrait éventuellement remonter la pente, mais ma conclusion personnelle est que ses chances sont minces en ce moment!
D’ici juillet 2024 (la nomination du candidat du GOP) et l’élection de 2024, beaucoup de choses difficiles à prévoir pourraient se produire ….