
Snif, snif, mais quelle est cette étrange odeur ?
Pas de doute : voilà qu’une délicieuse fragrance vient d’envahir la France ! Alors que tout le monde avait les yeux rivés sur les thermomètres et les cartes cramoisies caricaturales d’officines météos propagandistes, de fortes volutes chargées d’une essence de collectivisme subtil avec une pointe de dictature zimbabwéenne se sont répandues dans le pays qui en respire maintenant de grosses bouffées odorantes.
C’est ainsi qu’on apprend, quelque peu surpris non par l’annonce mais plutôt par le culot déployé, qu’Emmanuel Macron regrette presque amèrement que les quinquennats soient actuellement limités à deux : déclarant que cette limitation est une connerie funeste, notre adulé président espère sans doute qu’en vocalisant ainsi de façon claire ses regrets, la liesse populaire qui l’entoure saura propulser un élan nouveau dans les deux chambres parlementaires qui, d’ici 2027, pourraient alors s’ouvrir à cette si délicieuse possibilité et travailler à une révision constitutionnelle permettant à notre politicien prodige d’enfiler un troisième mandat sous les bravos de la foule subjuguée.
Outre l’envie manifestement dévorante de vouloir comptabiliser finalement plus d’années au pouvoir qu’un Mitterrand actuellement détenteur du record de la Cinquième République, notre freluquet tente donc de conserver le pouvoir indépendamment de toute réalité constitutionnelle et, plus important encore, de toute réalité citoyenne, son assise réelle pouvant objectivement être remise en question. Qu’à cela ne tienne : des ballons d’essais ont déjà été lancés et peu importe leur côté grotesque, on prépare l’opinion à avaler cette nouvelle couleuvre qui ne dépareillerait pas un régime africain, sud-américain ou soviétique d’antan.
Et puisqu’il est question de ces réussites collectivistes menées par des Hommes Providentiels à Poigne auxquels Macron semble vouloir s’identifier de plus en plus, difficile de passer à côté des dernières déclarations de l’ineffable Bruno Le Maire dont les dilatations intellectuelles ne finissent plus d’emplir l’actualité française.
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Il faut dire qu’avec cette rentrée, particulièrement chargée en misères et pénibleries, le terrain était propice et la sciure déjà étalée sous le chapiteau pour que les pitreries de nos clowns à roulettes du gouvernement s’enchaînent avec frénésie : avec une inflation officiellement autour de 4.5% (et 13% en ressenti) et qui ne permet plus de placer la France parmi les pays épargnés par le phénomène dans la zone euro, il était temps pour eux de montrer de quel bois éco-conscient recyclé ils se chauffent sans particules fines.
C’est donc tout logiquement que le Bruneau de Bercy a décidé d’écraser des milliers de prix : après avoir, comme tout petit caporal d’une dictature digne de ce nom, convoqué sommairement des industriels et des dirigeants de la grande distribution pour leur rappeler qui est le patron en France, il a décrété un solide blocage des prix sur 5 000 produits “qui ne bougeront pas ou baisseront”, selon les mots du ministricule.
Selon le gouvernement, l’objectif est d’obtenir une baisse des tarifs dès le mois de janvier 2024.
Ce relatif éloignement temporel est fort commode : d’ici là, il est possible que l’inflation – qui porte pour le moment essentiellement sur l’alimentaire – sera plus fortement ressentie sur l’énergie, ce qui permettra de désigner d’autres responsables (les méchants pétroliers et le vilain Poutine, très certainement). Et comme en quatre mois, il se passera forcément beaucoup de choses, plus personne ne se souviendra alors des gesticulations de Bruno à la fin du mois d’août.
En outre, on peut raisonnablement se demander quel instrument pratique notre ministricule va bien pouvoir utiliser pour contraindre effectivement les vendeurs et bloquer les prix : on sent un effet d’annonce, de la pure communication, du verbal au petits bras, mais on peine à voir comment, concrètement, Bruno pourrait s’y prendre sans se retrouver dans un imbroglio juridique ou, plus simplement, sans montrer sa totale impuissance.
Bref, c’est un pari risqué et ce d’autant plus qu’un blocage des prix n’a jamais abouti qu’à une chose : l’apparition spontanée, systématique et prévisible de pénuries sur les denrées concernées.
Ceci n’est pas une figure de style et de nombreux exemples, passés et récents, illustrent fort bien ce qui, inévitablement, va se passer dans les prochains mois en France.
Ainsi, on pourra exhiber l’exemple du Zimbabwe qui a cru malin de juguler une hyperinflation particulièrement musclée en plafonnant les prix et qui s’est retrouvé très vite avec des rayons vides dans ses supermarchés. Cette situation est tout à fait similaire avec ce qui se passe régulièrement dans les pays d’Amérique du Sud, Venezuela ou Argentine en tête, dont les dirigeants ont les mêmes pulsions démocratiques que Macron et la même finesse d’analyse économique que le Bruneau et aboutissent tous à la même litanie de pénuries, d’abaissement drastique de qualité des biens et services rendus, publics ou non, dès lors que ces blocages sont mis en place.
Les récents événements au Sri-Lanka ont en partie été provoqués par un blocage des prix du riz, suite à des décisions aussi écologiques que débiles sur les pesticides, du reste (et non, la concomitance des idées idiotes en écologie et en économie ne doit rien au hasard).
Est-il utile de s’étendre sur un autre blocage de prix, celui des loyers typiquement, qui aboutit – là encore de façon systématique – à un accroissement du nombre des sans-logis et une baisse de l’entretien et de la qualité des logements mis sur le marché ? L’actuelle situation parisienne, dont certains loyers sont bloqués administrativement, illustre parfaitement le problème.
Enfin, un exemple récent de blocage des prix sur … le gel hydroalcoolique, qui avait presqu’instantanément provoqué sa disparition de toutes les pharmacies de France, aurait dû laisser des traces malgré les mémoires de piaf de nos dirigeants. Eh non, Bruno, le gel hydro-alcoolique de 2020, il fallait t’en servir comme une leçon économique et non l’avaler goulûment !
Bref, il n’y a pas beaucoup à parier que cette lumineuse expérimentation supplémentaire d’un blocage des prix se terminera de façon rocailleuse pour le Français : ou bien les rayons vont étrangement s’éclaircir et un marché noir se développer et le consommateur va devoir s’adapter à ces pénuries ou ces nouveaux modes de consommation sous le manteau, ou bien, à l’autre bout du spectre, de nombreux fabricants ou producteurs vont subitement fermer leurs portes.
Plus de blocages, plus de pénuries, plus de chômage ? Décidément, les mois qui viennent s’annoncent pétillants ! Décidément, la France était au bord du gouffre et Macron l’a mise En Marche.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © H16. Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur (son site)
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Vous ne voulez plus que je vende mes produits avec la marge qui me satisfait, pas de problème, je ne les proposerai plus dans mon magasin c’est tout … Allez voir ailleurs
Je ne proposerai que des produits non concernés … de l’herbe, de la chicha, des alcools et des cigarettes de contrebande etc
On sort des tribunes de H16 avec le même sentiments que lorsqu’on évoque la situation du monde avec un ado. L’impression que celui-ci confond tout, mélange tout et juge à l’emporte-pièce. Sauf qu’on se dit que cet ado pourra s’arranger avec un peu de travail et de réflexion.
Déjà, comparer le Zimbabwe et la France, il faut oser. H16 devrait passer un petit séjour dans ce pays où on ne parle pas là bas de taux d’inflation mais de taux de population menacée de famine (50% cette année). L’espérance de vie ne dépasse pas 60 ans.
Mais allez dire tout ça à un ado !
Idem pour l’éventuel souhait du Président d’engranger un nouveau mandat. Il faudrait déjà qu’il obtienne la majorité des deux chambres (ce qu’il ne détient pas et de loin) ou qu’il propose cela au peuple lors d’un référendum, ce qui, à l’heure actuelle, serait suicidaire. Enfin, quand bien même il passerait ces écueils, il lui faudrait finalement être élu. Si dans les 4 ans il réussit un tel exploit, c’est qu’il mérite bien un nouveau mandat ! Evidemment, un Poutine a beaucoup moins de mérite mais allez dire ça à un ado !
H16 invente la notion d’inflation ressentie, comme le froid en fonction du vent. Si avec 4,5% on ressent 13%, quelle est l’inflation ressentie au Royaume Uni qui affiche 6,8% ? Mais bon, vous savez, les maths et les ados…
Enfin, sur le blocage des prix, il ne s’agit en rien d’un contrôle administratif mais d’une négociation avec les distributeurs en fonction des marges. Cela concerne 5000 produits sur environ 40 000. Mais H16 peut se rassurer, les grands distributeurs ne risquent aucune sanction. D’ailleurs, leur cotation boursière (cours historique pour Carrefour) se tient très bien vu le niveau des dividendes distribués (+8% en un an).
Mais il est vrai que, pour un ado, l’Economie se limite à l’argent l’argent de poche.
Il vous avez fait quelque chose dans une vie antérieure, H16, pour que vous soyez si sarcastique ?
Prendre un mauvais chemin ne signifie pas qu’on est tombé dans le ravin, mais qu’on s’y rapproche. Hyperbole, parabole… cela aussi fait partie de la richesse de la langue française. Ne soyez pas si… littéral !
Ce n’est pas le style de l’auteur qui me déplait mais la logorrhée fielleuse et le niveau navrant de l’argumentation.
Alors parlons du fond… Tentative de troisième mandat, blocage des prix : sur ces deux sujets, vous bloquez (sans jeu de mots) sur le Zimbabwe (là pour rappeler une France macronienne donneuse de lecons en démocratie) et le ressenti (réel jeu de mots sur les obsessions ecolo qui nous disent qu’il fait 25° mais on va ressentir 30°). Franchement… ? L’autoritarisme macronien et le danger socialistes des prix bloqués ne sont-ils pas plus importants ?
Le fond ? Un troisième mandat ne dépend pas de Macron mais des élus (congrès) et des électeurs. Rien à voir avec Poutine qui contrôle l’un et l’autre.
Le ressenti météorologique n’est pas écolo mais réel: sortez en hiver quand il fait du vent et vous verrez la différence. Les relevés météo sont effectués à l’abri.
Quant aux prix bloqués, de quoi parlez-vous ? Il n’y a plus de prix administratifs en France depuis 1987 (sauf en cas de non concurrence comme les transports). Le Maire fait de la communication pour faire croire qu’il peut agir mais les baisses de prix sont marginales et limitées à ce que les distributeurs concèdent.
En voulant parler du “fond” vous ne faites que souligner ce que j’écris dans mon premier commentaire: il ne s’agit là que d’un écoulement fielleux comparable à la chanson “Hexagone” du gauchiste Renaud.
Mais on peut trouver ça drôle. Au 3ème degré.
C’est bien ce que je dis, vous êtes réfractaire à un style littéraire qui est la satire politique ou le pamphlet. H16 me rappelle les débats des salons du XVIIIème siècle où on cultivait l’insolence, la provocation et l’exagération. On exacerbe les traits qui sont néanmoins bien là : l’autoritarisme de Macron, l’incompétence de Le Maire, les réflexes socialistes. Vous avez un esprit (trop) rigoriste, c’est bien par moments mais je trouve que cela vous prive d’humour. Vous allez me dire que l’humour d’H16 n’est pas le vôtre. Soit, c’est votre droit !
L’inflation ressentie n’est pas une invention de H16, loin s’en faut, avant de venir critiquer un auteur en des termes passablement méprisants, il serait de bon goût de vérifier ce que l’on affirme :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/3898015?sommaire=3898067
https://www.google.com/search?q=inflation+ressentie
Note ironique : une “négociation” avec l’Etat français ? Mouais….
Vous avez raison, Gally, je n’aurais pas dû écrire que H16 avait inventé cette notion mais ce qui m’a fait bondir c’est le traitement qui en est fait: 4,8% d’inflation ne correspond pas mécaniquement à un ressenti de 13% puisque le ressenti de l’inflation dépend du revenu et du mode de consommation de chacun: un ménage pauvre est plus impacté par l’inflation des produits alimentaires, un ménage dont le salaire suit l’inflation a un ressenti moins élevé,etc… Cela est valable partout, quel que soit le contexte. Il ne s’agit pas d’une donnée objective établie statistiquement.
En zone euro, le taux d’inflation à ce jour est de 5,6% (sur 1 an).
Aux Etats-Unis il est de 3,3%.
Qui peut définir un taux d’inflation ressenti pour chaque pays ?
Avec 100% d’inflation en Argentine, demandez à H16 à combien il estime le taux ressenti.
H16 bravo pour vos textes tellement humoristiques et profonds … ne prêtez pas attention à ce Marlowe qui pête plus haut que son crâne déplumé vide d’humour
Pauvre homme qui ne devrait pas quitter son club fermé de séniles incapables de comprendre le second degré car à chacunes de ses interventions il ne fait que demontrer à chaque fois sa pauvreté d’esprit qu’il espère cacher derrière une confiture de données dont les 3/4 sont fabriquées et erronées
Mais bon on ne fait pas d’un vieillard d’esprit un brillant jeune H16
Merci, cher Joseph, pour ce portrait inspiré.
Ceci dit, dès que vous relèverez un de mes 3/4 d’arguments “fabriqués et erronés”, n’hésitez pas à le réfuter avec la même verve.
Le “vieillard d’esprit” que je suis ne le craint pas car, comme l’a dit le poète, en matière d’esprit, le temps ne fait rien à l’affaire.