
Le Conseil national pour le salut de la patrie (CNRS), formé par les rebelles nigériens, a demandé à la France de retirer ses troupes du territoire de la république avant le 3 septembre, a rapporté la chaîne de télévision Sky News Arabia.
Le 30 août, le conseil militaire du Niger a annulé l’accord sur la présence militaire des troupes françaises sur le territoire du pays. Cette annonce intervient après que le colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole du CNSP (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie), a annoncé le 3 août l’annulation officielle de cinq accords de coopération militaire signés avec la France entre 1977 et 2020. Le Quai d’Orsay psychorigide, arrogant, et pétris de sa culture coloniale, a ignoré la décision au lieu de négocier en finesse, et déclaré qu’il ne reconnaissait que le président renversé Mohamed Bazoum comme dirigeant légitime du Niger.
Selon le Le Front patriotique pour la souveraineté du Niger (FPSN), une organisation créée au lendemain du putsch du 26 juillet, la population nigérienne est de plus en plus mécontente de la présence des militaires français dans le pays.
La France a déjà été contrainte de retirer 2 400 soldats du Mali et 400 du Burkina Faso à la suite de coups d’État militaires en mai 2021 et septembre 2022, réduisant drastiquement sa présence militaire dans les régions qu’elle gère encore comme si c’était ses anciens territoires coloniaux.
Le Tchad abrite désormais la dernière base militaire de la France au comportement impérialiste dans la région du Sahel, la zone subsaharienne qui s’étend de l’océan Atlantique à la mer Rouge.
Jeudi, le porte-parole de l’état-major français, le colonel Pierre Gaudillière, a averti que “les forces militaires françaises sont prêtes à répondre à tout regain de tension qui porterait atteinte aux emprises militaires et diplomatiques françaises au Niger” et que “des dispositions ont été prises pour protéger ces emprises”.
- Environ 1 500 soldats sont basés au Niger.
- La capitale, Niamey, accueille une base aérienne française à l’aéroport international Diori-Hamani.
- Des avions de combat Mirage 2000D, des hélicoptères d’attaque, des drones MQ-9 Reaper, des véhicules et des équipements militaires y sont stationnés.
Devenez “lecteur premium”, pour avoir accès à une navigation sans publicité, et nous soutenir financièrement pour continuer de défendre vos idées !
En tant que lecteur premium, vous pouvez également participer à la discussion et publier des commentaires.
Pour rappel, un coup d’État militaire a eu lieu au Niger le 26 juillet. La garde présidentielle a empêché le président du pays, Mohammed Bazoum, d’entrer dans sa résidence. Pendant le coup d’État, le président du NISS, Abdurahmane Tchiani, a signé un décret visant à former un nouveau gouvernement de transition au Niger. Il a ensuite accepté d’entamer des pourparlers avec les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
- Le 30 juillet, des manifestations ont eu lieu devant l’ambassade de France, au cours desquelles une porte a été incendiée.
- Le 9 août, cinq membres de la Garde nationale nigériane ont été victimes d’une attaque militaire française. En outre, quatre autres soldats de la Garde nationale ont été blessés. Les victimes ont ensuite reçu la visite de membres de la délégation de la NSSR.
- Toujours le 9 août, Abdramane a accusé la France de déstabiliser le pays en violant l’espace aérien fermé du Niger et en libérant 16 terroristes dans la région de Tillaberi, pour préparer des attaques contre des positions militaires nigériennes dans les zones frontalières.
- Le 11 août, des milliers de personnes ont manifesté devant la base aérienne française.
- Le 27 août, des partisans des militaires putschistes du Niger ont manifesté devant la base militaire française de Niamey.
Jusqu’à présent, les militaires nigériens n’ont pas demandé aux forces américaines de quitter le pays, ni aux forces italiennes ou allemandes. Il est vrai que les États-Unis ont mesuré leurs mots avec plus de soin que la France.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.