
Des dizaines de milliers de gens se sont précipités à Marseille pour assister à la messe à grand spectacle du pape François. Cela a pu donner l’impression d’un vaste élan chrétien et catholique en France. C’est une illusion qu’il faut dissiper.
Les églises en France sont vides, et comptent un peu plus de fidèles lors des fêtes de Paques et de Noël.
Le christianisme s’estompe et recule en France. C’est un fait qui m’attriste, car mes valeurs sont juives et chrétiennes, et j’ai le plus profond respect pour le judaïsme t le christianisme. Mais c’est un fait.
La situation est identique dans toute l’Europe, même si quelques pays sont moins touchés.
Le vieillissement des populations s’ajoute, et l’Europe chrétienne glisse, pour l’heure, lentement vers le crépuscule : c’est une réalité qui m’attriste, mais que je ne peux que constater. On détruit des églises chaque année en France, et l’Eglise manque de prêtres.
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Il y a une autre illusion à dissiper.
Le pape François n’est pas venu en France, et il a tenu à le souligner. Il est venu à Marseille, parce qu’il y avait les “rencontres méditerranéennes”, et ces rencontres étaient placées sous le signe du multiculturalisme et de la gauche militante. Elles étaient organisées par des catholiques, et des évêques du pourtour méditerranéen étaient là, mais elles étaient ouvertes, comme le disait le programme, à “la mosaïque de peuples, de cultures, de religions qui composent la Méditerranée”, et les thèmes abordés étaient, selon le programme encore, “la grande pauvreté, les conflits, la pluralité religieuse, l’enjeu écologique, et la situation des personnes migrantes”.
Elles marquaient la présence au sein de l’Eglise du multiculturalisme, de la gauche militante, et des thèmes favoris de celle-ci : l’ouverture relativiste à toutes les religions, à l’écologisme, et aux flux migratoires.
Et dans ce cadre, le pape François n’est pas du tout venu à Marseille défendre l’Europe chrétienne, non : il est venu faire avancer des positions de gauche, et même des positions très à gauche.
Il est venu présenter comme un impératif moral l’accueil en Europe des immigrants venus du monde musulman, et critiquer toute volonté politique d’assimiler les immigrants en question au sein de l’Europe, ce qui a équivalu à prôner, même s’il ne l’a pas dit explicitement, l’acceptation de l’islamisation de l’Europe.
Les propos qu’il a tenus ne souffrent d’aucune ambigüité, tout particulièrement des phrases comme celles-ci : “Ceux qui se réfugient chez nous ne doivent pas être considérés comme un fardeau à porter ; si nous les considérons comme des frères, ils nous apparaîtront surtout comme des dons. La solution n’est pas de rejeter, mais d’assurer, selon les possibilités de chacun, un grand nombre d’entrées légales et régulières, durables grâce à un accueil équitable de la part du continent européen, dans le cadre d’une collaboration avec les pays d’origine”.
Suivre ces propos impliquerait de légaliser l’immigration massive qui a lieu, et qui se fait surtout de manière illégale aujourd’hui, et d’organiser une véritable submersion de l’Europe, et en dehors des membres de l’extrême gauche, je ne suis pas certain que beaucoup d’Européens, même chrétiens, considèrent l’afflux incessant d’immigrants musulmans en Europe comme un don, et approuvent une position prônant le refus de toute assimilation.
Et je l’ajoute : je suis très loin d’être certain qu’Emmanuel Macron a eu raison de se rendre à Marseille, et d’entériner sans mot dire des paroles qui avaient tout pour plaire à Jean-Luc Mélenchon et à son entourage, et tout pour déplaire à ceux qui sont attachés à l’identité chrétienne de la France, de l’Europe et de la civilisation occidentale.
Le pape François a une propension très nette depuis qu’il est en place à s’appuyer sur l’évangile selon saint Marx plutôt que sur la Bible, et je ne peux m’empêcher de voir en lui un ennemi du christianisme.
Je ne peux, aussi, que m’interroger sur le fait qu’il ait pu être intronisé pape. Qu’arrive-t-il à l’Eglise ?
Si l’Eglise devait continuer dans la voie tracée par le pape François, j’en viens à me demander si elle aurait encore un futur, et ne serait pas engagée dans une direction suicidaire qui pourrait mener de nombreux chrétiens catholiques à se détourner d’elle, et à regarder ailleurs pour trouver des défenseurs des valeurs auxquelles ils sont attachés, et défendre celles-ci avant qu’il soit trop tard.
© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
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Bien d’accord avec vous. Je me suis console avec Philippe de Villiers
https://www.cnews.fr/les-replays/face-a-de-villiers
Ou alors, il n’est pas un agent, mais un symptôme de la décadence du christianisme.
Merci Monsieur Millière, pour votre si juste pronostic sur la situation actuelle de l’Eglise catholique.
Le sommet du désordre sera sans doute atteint à l’occasion du prochain synode programmant une évolution irréversible indexée sur les bouleversements sociétaux actuels (???)
M Millière, votre analyse est juste mais le discours de l’église sur les migrants est le même depuis des décennies.
Ainsi, Jean-Paul II, que l’on ne soupçonnera pas d’être néo-marxiste, tenait en 1995 les propos suivants:
« J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25, 35). La tâche de l’Eglise est non seulement de reproposer sans cesse cet enseignement de foi du Seigneur, mais aussi d’en indiquer l’application adaptée aux différentes situations que l’évolution des temps continue de créer. Aujourd’hui, le migrant en situation irrégulière se présente à nous comme cet « étranger » en qui Jésus demande à être reconnu. L’accueillir et être solidaire de lui est un devoir d’hospitalité et une façon de se montrer fidèle à sa propre identité de chrétiens.
Avec ces souhaits, je donne ma Bénédiction apostolique à ceux qui sont engagés dans le domaine des migrations, en gage d’abondantes récompenses célestes.”
(Message du Pape Jean Paul II pour la Journée Mondiale des Migrants 25/07/1995)
On retrouve la même teneur et les mêmes références aux Textes que dans le discours de François aujourd’hui. Ce dernier est donc dans la continuité de la doctrine de l’Eglise sur les migrants.
En tant que chrétien, je me réserve le droit de penser la voix du Pape et de confronter ses prises de position à ma foi et ma raison.
Alors bonne chance à vous ! Vous me rappelez ces communistes victimes de purges en URSS qui -même devant le peloton d’exécution-, disaient encore “le Parti ne peut pas se tromper”…
@ Marlowe
L’Europe de 1995 est-elle la même qu’en 2023 ?
Le recent pèlerinage traditionnaliste à Chartres, avec son record de 16 000 pèlerins, est un exemple parmi d’autres de la recherche d’une chrétienté enracinée qui se détourne de l’Eglise de François.
Je rejoins l’idée avancée par Freddie. Ce n’est pas tant ce pape qui détruit l’Eglise, mais l’Eglise oubliant ses fondements, pourissant de l’intérieur, qui trouve en lui son digne représentant. Il faut écouter le cardinal Sarah pour comprendre qu’il y a d’authentiques chrétiens inquiets de la disparition du christianisme européen.
M. Millière
En titre vous posez la question et dans le texte vous y répondez.
// …et je ne peux m’empêcher de voir en lui un ennemi du christianisme.
Vous avez raison car il est un fait que le Saint-Esprit n’est pas accordé au christianisme ✝️ version religion mais aux disciples de Jésus.
Paradoxalement ce pape ennemi du christianisme risque de faire plus de disciples à Jésus que toute l’église catholique depuis son début…
Non l’Esprit-Saint n’est pas plus catholique que bouddhiste…
Oui il faut du discernement pour comprendre la nuance.
L’Abbé Arbez a par ailleurs remis en perspective les enseignements chrétiens sur l’accueil de l’étranger à plusieurs reprises…
Le Monde, 23 septembre :
“À Marseille, le pape François est aussi un peu celui des musulmans”
@Fleur de Lys,
Le problème des migrants ne date pas de 1995. Les flux les plus importants ont eu lieu dans les années 60 (jusqu’à 500 000/an), puis après 1975 avec le regroupement familial. La doctrine de l’Eglise n’a pas varié d’un pouce.
Benoît XVI défendait pour les migrants”l’accueil chrétien” et l’idéal «d’une seule famille de frères et de sœurs dans des sociétés qui deviennent toujours plus multiethniques et interculturelles, où les personnes de diverses religions aussi sont encouragées au dialogue afin que l’on puisse parvenir à une coexistence sereine et fructueuse dans le respect des différences légitimes».
Ceci dit, l’église a toujours précisé que les migrants devaient respecter les lois des pays d’accueil et faire l’effort de s’y intégrer.
Marlowe , votre foi vous honore , mais elle est d’un autre siècle . “On a toujours tort d’essayer d’avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu’ils n’ont pas tord ! ” A tort ou a raison ” ( Raymond Devos )
Je crois qu’il est important de faire la distinction entre l’église institutionnelle et l’Eglise de Jésus Christ. La première est le système religieux visible imposé par les hommes avec toutes les turpitudes qu’il comprend, la seconde est une construction spirituelle faite des authentiques chrétiens nés de l’Esprit et dont la tête est Jésus Christ. La première est appelée à être jugée et à disparaître, la seconde est appelée à être enlevée puis à régner avec Christ dans le Royaume. Je comprends le questionnement et la frustration de Guy Millière face à ce qui se passe dans le monde de l’église institutionnelle.
Nous avons un exemple flagrant avec ce “pape” ; La religion empoisonne tout , la religion se mêle de sexe , contrôle ce que nous mangeons et multiplie les interdits les plus arbitraires . La religion diabolise le science , se fait complice de l’ignorance et de l’obscurantisme . ( Christopher Hitchens )