
Dans le bouddhisme, le salut provient de l’extinction des désirs, la capacité de compassion et de non-violence.
Dans le confucianisme, le salut s’obtient par l’éducation, l’introspection, le perfectionnement de soi par l’adhésion aux valeurs traditionnelles.
Dans l’hindouisme, le salut s’acquiert en se détachant de son ego et en s’efforçant d’atteindre l’unité avec les diverses manifestations du divin.
Dans l’islam, le salut se gagne si l’on obéit aux ordres d’Allah qui a déjà tout prédestiné, et si l’on combat les mécréants pour instaurer la charia.
Dans le judaïsme, on trouve le salut par la repentance, la prière, la louange, la recherche de l’harmonie avec la loi de Dieu.
Dans le New Age, on accède au salut si l’on se relie à toutes les réalités vivantes où réside du divin.
Dans le taoïsme, on entre dans la voie du salut et de la paix en recherchant l’harmonie au coeur des principes de l’univers.
Ces différentes spiritualités comportent toutes des éléments positifs.
Le christianisme se présente aussi comme une « voie de salut », c’est d’ailleurs ainsi qu’étaient dénommés les premiers disciples de Jésus : les « adeptes de la Voie », par une démarche de confiance dans le Dieu d’Israël qui est à la fois Dieu créateur et Dieu sauveur.
Ainsi Jésus a été reconnu comme le visage accompli de Dieu dans la nature humaine, l’alliance entre ciel et terre pleinement réalisée, le salut offert à tous par le sacrifice du Christ et le don de l’Esprit à sa communauté animée par la Parole de Dieu et fortifiée par l’Eucharistie.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
Je pense qu’il y a un abus de langage à parler de “salut” pour des religions polythéistes qui ne connaissent pas la foi. La foi, multiple, appartient en propre aux religions révélées, dites monothéistes.
Dans le cours d’Histoire grecque ancienne, le professeur, JR Jeannot, auteur d’une belle “Histoire des Etrusques” , éditions Ouest-France, nous avait surpris en expliquant qu’il n’y avait pas de “foi” dans la religion grecque (comme dans toutes les religions païennes de l’Antiquité).
Mr l’Abbé, j’aimerais que vous m’indiquiez ce qu’il y a de positif dans une soumission aveugle et fataliste à des principes abscons et le plus souvent violents…
@JPVarese
C’est surtout que (ôtez-moi d’un doute) je crois que la notion de salut implique que l’on vous sauve de quelque chose. On peut avoir des croyances visant à aller vers une meilleure vie sans pour autant croire en cette notion de rédemption. Cette notion de salut n’est-elle pas surtout omniprésente dans le christianisme ?
La sotériologie est la connaissance de la notion de salut dans diverses institutions religieuses. Cela ne signifie pas qu’on adhère à ce que d’autres logiques de pensée considèrent comme salut. On formule ce que ces religions ou spiritualités disent d’elles-mêmes.
concept hérité du judaïsme…
Le salut est propre au christianisme, il me semble, le péril étant d’être plongé “corps et âme” dans une détresse absolue. Dans le bouddhisme, l’hindouisme, chez les grecs, c’est tout autre chose : il s’agit d’échapper soit au cycle des réincarnations, soit d’accéder à une réincarnation meilleure, voire une fusion dans un “Grand Tout”…
Par ailleurs, la foi ce n’est pas tant de croire en Dieu — les démons aussi croient en Dieu, et ils tremblent (Jacques 2:19) — que de croire ce que dit Dieu et agir en conséquence.
“Le christianisme se présente aussi comme une « voie de salut »…
Le christianisme n’est pas aussi une voie de salut, c’est la seule voie, il n’y a de salut en aucun autre : sans Jésus, on accède à tout sauf auprès du Père.
Par ailleurs, le bouddhisme n’est pas compassionnel par nature, car il s’agit d’éradiquer l’égo et les émotions qui s’y rattachent. Ce sont les missionnaires jésuites, à travers les échanges avec les monastères, qui ont introduit la notion de compassion, mais elle n’est pas intrinsèque au bouddhisme.
Sauf que Jésus n’a pas créé le christianisme.
Celui qui croit en moi vivra.
Dans le meilleur des cas on peut dire que le christianisme dans toutes ses versions « aide » à découvrir le plan de sauvetage du Dieu créateur.
À propos, le bouddhisme nie un dieu créateur….
Faux! les valeurs de non-violence, compassion et détachement, sont une intégration éthique du message d’Isaïe à l’intérieur du bouddhisme. Siddartha vivait à la même période que Isaïe, et les caravaniers se transmettaient des traditions religieuses entre eux.
On ne voit pas trop comment se détacher de ses affects, qui est l’essence du bouddhisme, et en même temps manifester ces mêmes affects…
Mais nous sommes d’accord, il y a visiblement eu au long de l’histoire, des apports étrangers à l’enseignement de Bouddha.
Est il déplacé de souligner une éventuelle confusion des genres dans la description du “salut” :
S’git il (ceci dit en termes prosaïques) d’un ticket d’entrée au Paradis ( leolam aba) , ou de souscrire une assurance d”ataraxie’ càd de sérénité ‘ (hic et nunc) dans le monde présent ????
les divers concepts de “salut” existent, avec l’idée de transcender la condition humaine actuelle. Certaines approches se contentent du olam hazè et d’autres s’attachent au olam haba!
Sachons qu’il y a 2000 ans, on ne parlait pas de “religion” (y compris en judaïsme et christianisme) mais de “philosophie”. (Cf Justin)
J’aimerais bien que quelqu’un me dise s’il y a une notion de salut dans le judaïsme, parce que j’ai toujours eu l’impression que cette religion donnait des règles et conseils pour mener une vie décente, mais que c’était l’affaire de chacun de bien se conduire et que l’être humain n’était pas aussi pourri que ça, l’accès à une vie décente étant même accessible aux non juifs qui respectent les lois noahides. Alors que chez les Chrétiens, c’est beaucoup plus anxiogène.
Non, le judaïsme a échoué par sa corruption spirituelle (veau d’or etc.) c’est pourquoi Dieu a envoyé Jésus.
Il n’y a de salut en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. (Actes 4.12)
La variété des religions et des croyances de l’humanité dénote de deux choses: la dimension spirituelle de l’homme et son égarement. La Bible, parole de Dieu, nous enseigne que la mort est entrée par la désobéissance initiale de l’humanité envers son Créateur: mort spirituelle et mort physique. A sa naissance, l’homme a la nostalgie de cette relation perdue avec son Créateur. Il inventera toutes sortes de pratiques religieuses pour tenter de répondre à ce besoin spirituel qui est en lui.
Dieu va se constituer un peuple au milieu d’une humanité idolâtre, le peuple d’Israël, et ce peuple choisi va recevoir la révélation du vrai Dieu (par Sa Parole, la Bible) et va apporter à l’humanité la solution pour la réconciliation, le Messie, Yéchoua (Jésus).
Huit siècles avant la venue de Yéchoua (Jésus), le prophète Esaïe annoncera: “Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.” Esaïe 53 v.5.
Alors que Yéchoua (Jésus) est présenté au Temple à Jérusalem, Siméon, homme pieux conduit par l’Esprit dira alors qu’il prend l’enfant dans ses bras: “… mes yeux ont vu ton salut, salut que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël, ton peuple.” Luc 2 v.29-31.
Jésus dira de lui-même: “Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.” Jean 14 v.6. Il dira aussi concernant les religieux: “Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous fermez aux hommes le royaume de Dieu ; vous n’y entrez pas vous-mêmes et vous ne laisser pas entrer ceux qui veulent entrer.” Matthieu 23 v.13.
Yéchoua (Jésus) dira aussi qu’il est la porte, il est le chemin de réconciliation pour l’homme avec son Créateur.
Ce n’est pas une religion qui sauve mais une personne, Yéchoua (Jésus), Messie d’Israël et sauveur du monde.
La notion de rédemption est omniprésente dans le judaïsme.
Cela donne sens aux sacrifices d’expiation quotidiens et aux shelamot dans le temple de Jérusalem.
L’épître aux Hébreux décrit bien la transition avec Jésus grand-prêtre du salut.
“…chez les Chrétiens, c’est beaucoup plus anxiogène.”
C’est la conscience qui est anxiogène, pas la réponse du christianisme au problème du mal.
Il se dit qu’Hitler en voulaient aux Juifs parce qu’ils avaient inventé la conscience.
@ Emil
Le fait que la réponse du christianisme ne soit pas anxiogène est votre appréciation. Je comparais avec le judaïsme qui charitablement parle des lois noahides à la portée de chacun, tandis que chez les Chrétiens, si vous n’êtes pas du sérail… j’ai constaté cette attitude en pratique tellement de fois !
Mais aucune loi ne peut apaiser la conscience ! Les lois immondes et perverses votées ces dernières années n’ont pas d’autre fonction, et il y en aura toujours plus, car elles sont impuissantes à faire taire le for intérieur ! Relisez Victor Hugo, la Légende des Siècle, “La Conscience” : l’œil était dans la tombe et regardait Caïn…
Un petit commentaire à propos du Christianisme. Jésus Christ ne s’est jamais imposé, Il s’est proposé. Alors que certains trouvent la vie de disciple trop difficile et Le quittent, Il proposera aux douze d’en faire autant: “Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allèrent plus avec lui. Jésus donc dit aux douze: Et vos, ne voulez pas aussi vous en aller?” Jean 6 v.66-67. Ce qu’ont fait les hommes du Christianisme est une autre affaire.
Concernant la conscience, il est bien heureux que l’homme ait encore une conscience. Elle est un cadeau de Dieu. Certains ne la supportent pas et font tout ce qu’ils peuvent pour la gommer, pensant trouver la liberté ainsi. Quelle tristesse.
@ abbé
Les valeurs « inoffensives » du bouddhisme…!?
On nage dans le bonheur…😍🥰
Avoir un bouddha – boudin chez sois = le top du top 👍
Et bien sûr c’est totalement inoffensif…
Dreuz dévie…
Israël l’a appris à ses dépens.
Fricoter avec ce genre d’idolâtrie relève d’une perversion spirituelle.
Paul a averti :
On ne se moque pas de Dieu. (Gal.6.7)
à Paul Hautier,
s’intéresser à la manière dont les autres croyances voient la vie humaine, ce n’est pas “fricoter”, mais rester sensible à ce qui se passe autour de soi.
Le bouddhisme, comme tout organisme religieux, a ses extrémistes, mais globalement il promeut les valeurs de détachement, non-violence et compassion, qui proviennent de la révélation biblique. Les peuples asiatiques sont très religieux et enclins aux dévotions, ce qui est une manière de reconnaître que l’invisible existe, alors que les occidentaux pensent s’affranchir de toute cette dimension. En Inde, le Père Le Saux a cheminé avec des hindous, non pas pour adopter leurs croyances, mais pour témoigner de sa foi sans faire de prosélytisme, et son passage a marqué les esprits en quête de vraie spiritualité. Il y a des bouddhistes qui s’intéressent à la prière des chrétiens orientaux, par exemple la prière du coeur, basée sur la respiration. Ces approches peuvent apporter des lumières à certains.
à Alain René
Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, (peut-être le Tibet😉) lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire,
et lui dit : Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores.
Jésus lui dit : Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. (Mat.4.8-10)
(Dans Tintin au Tibet j’aime bien la lévitation des précieux…)
Oui le salut est pour tous et si si un protestant peut se convertir au catholicisme, un bouddhiste peut devenir un disciple de Jésus. Amen
Désolé, M l’Abbé, mais le Bouddhisme (on peut s’interroger sur l’existence du Bouddha au V° siècle), comme l’Hindouisme, ne sont pas des “croyances”, mais des religions polythéistes, certainement influencées par le catholicisme (dans le bouddhisme tibétain, il y a des “conciles”, de l’encens, des cloches,…).
L’hindouisme est trimillénaire, le bouddhisme date du 5ème s. avant JC, et le catholicisme porte ce nom depuis le 2ème s. (an 109: “là où est le Christ, là est l’Eglise catholique” – Ignace d’Antioche).
Comment peut-il “influencer” les religions asiatiques antérieures?
S’il y a eu influence judéo chrétienne sur le bouddhisme, elle n’a pas opéré sous la période Siddhârta. Le bouddhisme n’est pas compassionnel par nature : on ne voit pas trop comment se détacher de ses affects, qui en est le fondement, et en même temps manifester ces mêmes affects…
C’est Jean Yves Leloup qui nous le disait en conférence, au cours de laquelle il a relaté une scène à laquelle il avait assisté lors de son premier séjour en Inde. Un mendiant s’était effondré devant lui. Comme il se précipitait pour le secourir, son accompagnateur l’en a dissuadé : Tu l’empêches de vivre son karma ! Il était scandalisé. Il a bien ajouté que ce sont les missionnaires jésuites, à travers leurs démarches auprès des monastères, qui ont introduit la notion de compassion.
(Pour info, Jean Yves Leloup, dans son domaine, est du calibre de Guy Millières : doctorat en philosophie, doctorat en psychologie, doctorat en théologie, excusez du peu).
Par ailleurs, bouddhisme et hindouisme baignent dans la sorcellerie. Derrière chaque divinité hindoue il y a un démon. Il suffit d’entendre les anciens hindous qui se sont convertis en témoigner.
Il faut rouler pour le Pape pour avancer que les différentes spiritualités comportent toutes des éléments positifs. Il faut rouler pour le Pape pour avancer que les différentes spiritualités comportent toutes des éléments positifs. Il suffit de se remémorer les Rencontres d’Assises…
Emil:
il est clair que toutes les spiritualités comportent un minimum d’éléments positifs! Sinon elles n’existeraient même pas.
Je n’accorde pas la même confiance que vous à Jean Yves Leloup dont j’ai suivi la trajectoire et qui a viré au new age.
dire que sont les jésuites qui ont fait intégrer la notion de compassion au bouddhisme est absurde. Siddharta: 5 s. avec JC, les jésuites 15 s. après…
La compassion est présente dès les origines du bouddhisme qui n’est d’ailleurs pas monolithique (celui du Tibet est religieux, les autres formes ne le sont pas).
“5 siècles AVANT JC”…
De même qu’il vous arrive de ne pas partager les propos de Guy Millières !
Ce qui prouve au moins une chose, c’est que le web n’est pas le siège de la vérité…
Franchement, M. l’Abbé, vous croyez vraiment que le bouddhisme date du V° siècle avant JC, comme écrit dans Wikipédia? L’historien Etienne Couvert (éditions de Chiré) montre exactement le contraire.
A mon avis, il y a trop de choses communes pour que le christianisme n’ait pas influencé le bouddhisme. D’ailleurs, qu’est-ce que le Christ, sinon un “éveillé”, un “bouddha”?
M. l’Abbé, vous avez raison, les religions (“spiritualités”?) non-chrétiennes possèdent des “éléments positifs”, mais il s’agit d’éléments naturels, comme tout ce qui relève de la Loi naturelle (Tu ne tueras pas, Tu ne voleras pas,…), pas d’éléments surnaturels obtenus par les sacrements catholiques, habituellement.
Par contre, aucun passage des Evangiles n’indique l’obligation de prier avec les païens (voir le scandale d’Assise qui a choqué même des protestants!), c’est plutôt: “Allez inviter les autres peuples aux Noces du Roi” (cf “Les vignerons homicides”).