
Les médias français se moquent d’une supposée “boutade” du président qui pourrait conduire à l’abolition de la limite des deux mandats.
Traduction et adaptation d’un article publié sur RT le 11 septembre.
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Une réunion (pas si) secrète
Le 30 août, une réunion à huis clos a eu lieu entre Emmanuel Macron et les chefs des partis d’opposition à Saint-Denis, à Paris. Il s’est avéré que les portes n’étaient pas si bien fermées, et un aspect de la réunion, au cours de laquelle la présidence française elle-même a été discutée, a été porté à la connaissance de la presse. Aujourd’hui, le président français peut effectuer deux mandats de cinq ans. Le chef du Rassemblement national, parti d’opposition de droite, Jordan Bardella, a suggéré qu’il serait bon de revenir à des mandats présidentiels de sept ans – comme c’était le cas avant que Jacques Chirac ne les ramène à cinq ans – mais avec une limite d’un seul mandat. Le président servirait sept ans et retournerait ensuite à la société civile.
Emmanuel Macron, selon des sources citées par l’AFP, a répondu que “la limitation [du nombre] de mandats a été une connerie désastreuse”. Ce n’est pas une question de durée du mandat, donc, c’est une question de limitation du nombre de mandats. Cette limite a été mise en place par le président de l’époque, Nicolas Sarkozy, en 2008. L’actuel président français pense que c’était une erreur et qu’il devrait être réélu autant de fois qu’il le peut. Le centriste François Bayrou, un homme politique proche de Macron qui était également présent à la réunion de Saint-Denis, a déclaré qu’il n’avait pas entendu le président prononcer ces mots et qu'”il y avait des sourires”
Bayrou donne l’impression que les mots de Macron (s’ils ont effectivement été prononcés) n’étaient qu’une boutade. C’est peut-être le cas. L’actuel président français est provocateur. Cependant, l’ancien président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, qui appartient au parti politique de M. Macron, a dit la même chose en juin. Une coïncidence ?
En 2027, il devra se retirer, conformément à la Constitution. Toutefois, contrairement aux États-Unis, la France autorise un ancien président ayant déjà effectué deux mandats à revenir plus tard. Une réforme constitutionnelle permettrait à Macron d’être candidat à sa réélection en 2027. Sinon, il devra attendre 2032, et cette période de cinq ans pourrait lui être politiquement fatale si le prochain président s’avérait plus populaire – ce qui n’est pas vraiment difficile à réaliser.
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Rien de personnel, juste des affaires ?
Macron est jeune. En 2027, il n’aura que 49 ans. Comme l’a dit François Bayrou, “Macron restera un leader démocratique français et européen”. À cet égard, il convient de tenir compte de l’éventail politique français. Qui sont les adversaires potentiels de Macron ? Ils ne sont pas nombreux, même si Macron est largement impopulaire. Son ancien Premier ministre Édouard Philippe pourrait l’être. Mais l’actuel ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, un homme très ambitieux, a déjà commencé à se positionner comme le prochain président. Il fait partie de l’équipe de Macron. Il est soutenu par Nicolas Sarkozy. Et il utilise en fait la stratégie de Sarkozy, lorsque ce dernier a été élu en 2007 alors qu’il était en charge du même ministère.
Pour Macron, la meilleure option serait que Marine Le Pen du Rassemblement national soit élue en 2027. Elle serait selon lui absolument incapable de diriger le pays. Pas seulement parce qu’elle est incompétente. L’administration, les autorités judiciaires, le système éducatif, toutes les structures de l’État, qui sont généralement orientées à gauche, la détestent. Elles refuseraient d’obéir. Ce serait un véritable chaos. Par conséquent, cela signifierait un retour certain de Macron en 2032 – ou même avant. Et si, entre-temps, la réforme constitutionnelle avait lieu, il reviendrait sans limitation de mandat.
Mais s’agit-il seulement d’une question d’ambition personnelle ? Oui, comme beaucoup d’hommes politiques. Mais il est aussi l’un des meilleurs soldats du système occidental (on se souviendra de lui comme de celui qui voulait “emmerder les non-vaccinés” pendant la crise COVID 19), il est engagé à plein temps dans le conflit ukrainien, et il accueille des migrants par millions, les disséminant dans les campagnes.
Il est le bon soldat français du système. Il doit rester. À la tête de la France ou… à la tête de l’UE après Ursula von der Leyen ? Comme l’a dit Bayrou, “Macron restera un leader démocratique français et européen”.
Les médias ont vendu la mèche
Cette apparente “fuite” dans les médias est un test. Ce que la presse imprime ou tait n’est jamais le fruit du hasard ou d’une coïncidence. Les journalistes sont là pour préparer le terrain aux manœuvres politiques. Comment la population française accueillerait-elle une telle réforme ? Faut-il un référendum ? Un référendum serait un désastre pour Macron car sa cote de popularité est catastrophique. Le scénario doit être bien écrit. C’est là que l’hypocrisie des journalistes de l’establishment atteint son paroxysme.
Ils s’alignent d’abord sur les propos de Macron en rappelant qu’en 2008, les constitutionnalistes disaient que les réformes de Sarkozy étaient une erreur. Voilà leur argument historique. Puis ils sortent les violons philosophiques pour jouer de la musique, un air qui sonne juste seulement si l’on oublie qu’ils ont saccagé les dirigeants politiques de longue durée dans les nations “adversaires”.
“Il peut y avoir un homme ou une femme d’exception, ou des circonstances exceptionnelles, comme une guerre, qui feraient que l’on voudrait garder un président plus de dix ans”, comme on peut le lire sur RMC. Ils rappellent soudain que “l’on peut diriger un pays pendant une longue période sans être un dictateur”.
À l’heure où la France est chassée d’Afrique, les journalistes africains sont peut-être ceux qui écrivent le mieux sur la “boutade” de Macron. Comme ils l’ont remarqué, les mots de Macron ont été prononcés alors que le coup d’État au Gabon était en partie dû au troisième mandat d’Ali Bongo, soutenu par Macron, tandis que Macron était opposé au troisième mandat d’Alpha Condé en Guinée. Cela en dit long sur la psychologie et le cynisme de Macron.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Dreuz.info.
Autre hypothèse, à l’occasion (ou au prétexte) d’une crise quelconque, Macron démissionne avant la fin de son second mandat. Il n’aura pas accompli “deux mandats” et pourra donc légalement se représenter. Avec l’espoir d’un “troisième deuxième tour” Le Pen/Macron, et… du même résultat.
Que M. Macron aspire à un troisième mandat, c’est dans la norme, tous les chefs d’état rêvent de prolonger indéfiniment leur pouvoir (et de se passer éventuellement d’élections, à la manière de M. Mahmoud Abbas par exemple).
Ce qui est inquétant, c’est que s’il l’obtient, il sera réélu.
Une conclusion à cet exposé semble s’imposer avec évidence : il est urgent et INDISPENSABLE que Marine Le Pen se préoccupe dès à présent de ratisser non seulement plus large, mais EN PROFONDEUR , par une alliance stratégique avec non seulement quelques L.R expérimentés, mais aussi et surtout avec la nouvelle formation ‘Reconquête !’ capable de lui apporter des contributions à la fois enthousiastes et courageusement réalistes …à l’épreuve des controverses stériles ..
Il lui serait indispensable de nommer un PM compétent, même hors de son parti. Ce ne serait pas difficile à trouver, par exemple des Ph. de Villiers, des Jean Messiha qui, par parenthèses, ferait un bon ministre de l’Intérieur, etc…