Publié par Guy Millière le 3 septembre 2023

Je parcours encore la presse française tous les matins, par devoir professionnel, et pour savoir ce que lisent les Français qui lisent encore la presse, mais cela devient de plus en plus difficile pour moi.

Il n’y a plus un seul quotidien, plus un seul magazine qu’on puisse encore considérer aujourd’hui comme pleinement lisible. Sur certains sujets, l’information reste encore relatée d’une manière relativement acceptable, bien que la façon d’écrire des journalistes soit souvent aseptisée : on ne peut apparemment plus, en France, appeler un dictateur du nom de dictateur et on doit l’appeler «président», on ne peut pas dire que le réchauffement global anthropique n’existe pas, et ceux qui le disent sont vite traités de charlatans ou, selon l’expression désormais en vigueur, de «climatosceptiques» (et il est impossible de dire qu’ils ne sont pas du tout sceptiques, mais certains, car ils ont des faits à présenter).

Quand il s’agit d’Israël, la désinformation s’installe pleinement, et les incitations à la haine insidieuse prolifèrent. Et ceux qui incitent à la haine insidieuse le font apparemment sans comprendre ce qu’ils font, puisqu’ensuite, ils s’étonnent de la remontée de l’antisémitisme en France : dénigrer et diffamer l’Etat du peuple juif conduit à des réactions anti-juives ? Etrange, disent-ils. Et ne leur répondez surtout pas qu’ils sont hypocrites…

Quand il s’agit des Etats-Unis, la désinformation est omniprésente. Et tout comme la désinformation et les incitations à la haine envers Israël sont anciennes dans les médias français, la désinformation sur les Etats-Unis est, dans les médias français, ancienne elle aussi.

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Elle était là sous Ronald Reagan, et des Français au cerveau essoré par la désinformation ne comprennent toujours pas pourquoi Ronald Reagan est toujours considéré par l’immense majorité des Américains comme l’un des plus grands présidents de l’histoire des Etats-Unis. J’ai traduit et préfacé les Ecrits personnels de Ronald Reagan* pour le faire comprendre, mais ce fut en vain.

Quand George Walker Bush fut président, l’idée qui traînait dans l’air du temps français était qu’un idiot congénital doublé d’un fasciste était installé à la Maison-Blanche. J’ai publié un livre sur la doctrine Bush qui est devenu un best-seller (Ce que veut Bush*), mais ceux qui l’ont promu y ont uniquement cherché des moyens de comprendre pourquoi George Walker Bush allait provoquer une apocalypse nucléaire et ils prenaient réellement George Walker Bush pour une réincarnation d’Hitler. Les néo-conservateurs étaient à leurs yeux des monstres absolus : les néo-conservateurs, je l’ai écrit à l’époque, pensaient que la démocratie était compatible avec l’islam et ils se trompaient, mais ce qu’ils pensaient n’était pas du tout monstrueux. Quand j’ai publié en 2004 Pourquoi Bush sera réélu*, j’ai suscité une vague d’hostilité immédiate. J’énonçais des faits, simplement des faits, mais les journalistes français ne voulaient pas entendre parler des faits.

Sous Obama, les désinformateurs français ont changé du tout au tout, et sont immédiatement devenus extatiques (ils l’ont été, en réalité, dès la campagne électorale). Un ennemi des Etats-Unis et de la démocratie était devenu Président, et cela leur convenait. J’avais été convié le soir de novembre 2008 où Obama a été élu à une soirée électorale où toute la presse française était présente, mais aussi les commentateurs des chaînes de télévision et des stations de radio. Au bout d’une heure, je suis rentré chez moi. Voir ces gens boire du champagne et manger du caviar en se réjouissant était infiniment davantage que je pouvais supporter. Je savais quels ravages Obama allait provoquer. J’ai expliqué dans un livre qui était Obama et ce qu’il allait faire (La résistible ascension de Barack Obama*). Ce fut le seul livre pertinent sur le sujet publié en France. Je ne me suis pas trompé, car je connaissais le sujet. Quand j’ai été invité à la télévision pendant les huit années qui ont suivi, on me demandait de surtout ne pas parler d’Obama, et de traiter d’autres sujets. Obama est devenu pendant huit ans le dieu vivant des journalistes français, à d’infiniment rares exceptions près. Quand j’ai publié un livre expliquant tous les ravages perpétrés par Obama, Le désastre Obama*, un seul journaliste m’a invité, sur France 24. Et, n’écoutant aucun de mes arguments, pourtant fondés, il n’a cessé de me dire que la présidence Obama a été une grande réussite.

Dès le jour de juin 2015 où Donald Trump s’est présenté à l’élection présidentielle, la haine anti-Trump s’est enclenchée dans toutes les salles de rédaction françaises. Elle n’a pas cessé depuis. Pendant les années de la présidence Trump, les pires ignominies menées contre Trump par la gauche américaine ont été prises au sérieux par les journalistes français, et la presse française, la télévision et les radios françaises se sont mises à ressembler à des décharges d’immondices malodorants dès qu’il s’agissait des Etats-Unis. Aucun des accomplissements de Trump n’a été évoqué en France. Par contre, les articles et reportages ignobles dénigrant Trump ou le traînant dans la fange ont été quasiment quotidiens. J’ai expliqué dans un livre, Après Obama, Trump ?* que Trump avait toutes les chances d’être élu face à Hillary Clinton : les journalistes français ont reçu mon analyse avec horreur et incrédulité.

Quand Trump a été élu, j’ai écrit La Révolution Trump ne fait que commencer*, puis Ce que veut Trump*, pour expliquer ce qu’il allait faire, mais les journalistes français sont restés horrifiés et incrédules, certains que Trump allait échouer et tout détruire sur son passage. J’ai décrit le bilan des années Trump dans Après Trump ?*, les journalistes qui ont parlé du livre souhaitaient tous le départ de Trump.

Quand le vieux criminel sénile que des fraudes ont installé à la Maison-Blanche y a effectivement été installé, tous les désinformateurs français ont tressé ses louanges et ont tous insisté pour dire qu’il avait été régulièrement et triomphalement élu (des entretiens dans lesquels je parlais des fraudes ont été coupés). Et aujourd’hui, il est impossible de trouver dans la presse française un seul article, même bref, sur l’un des multiples cataclysmes provoqués par l’administration Biden. Les grands médias français ont des correspondants à Washington, mais leurs correspondants s’injectent la propagande gauchiste en intra-veineuse à dose intensive, et ils parlent d’un pays qui n’existe que dans les fantasmes qui les hantent quand ils sont au bord de l’overdose, et je dois le dire : ils me répugnent. Ils ne sont pas fichus de se rendre sur la frontière avec le Mexique ou dans les quartiers où la criminalité explose, non. On peut se demander s’ils se rendent au supermarché ou font le plein de carburant pour leur voiture, car ils semblent ne pas s’apercevoir que les prix des aliments ont augmenté de trente à quarante pour cent en deux ans, et que le prix des carburants a doublé, mais il est vrai qu’ils s’en moquent. Ce n’est pas eux qui paient. Ils ont des notes de frais. Et les Américains qui souffrent de tout cela sont à leurs yeux de journalistes de gauche suffisants des «petits blancs déclassés».

Trump n’est plus président mais fait, pour l’heure, figure de favori pour la présidentielle de 2024, et ils ne comprennent pas pourquoi.

Des crétins gauchistes sur CNN et MSNBC, les deux seules chaînes de télévision que les journalistes français qui parlent des Etats-Unis regardent, leur disent que ceux qui veulent voter Trump sont des demeurés mentaux en quête d’un gourou, et ils répètent en français ce qui leur est dit en anglais. Ils ne savent toujours pas, tant leur ignorance de gauche est épaisse et leur obscurcit l’entendement, ce que Trump a fait pendant sa présidence. Et maintenant que les Démocrates piétinent toutes les lois américaines et la Constitution, et utilisent des procureurs qu’on croirait formés par la Stasi en Allemagne de l’Est, avant la chute du mur, ils se surpassent et se font pleinement propagandistes. Les Français qui les lisent ou les écoutent ne savent pas qui sont Alvin Bragg, Jack Smith et Fani Willis. Les désinformateurs les décrivent comme des procureurs impeccables !

Les Français qui croient s’informer par leur intermédiaire pensent que Trump est l’un des plus ignobles criminels de tous les temps, et si la prochaine élection présidentielle américaine avait lieu en France, Biden (ou son remplaçant) obtiendrait sans doute 90 pour cent des voix.

Les désinformateurs français devenus propagandistes se font complices d’une entreprise monstrueuse de destruction de la République américaine et de la liberté aux Etats-Unis. Ils trouvent des avocats français installés aux Etats-Unis, visiblement des charlatans pour «expliquer» les mises en examen, mais pas pour les démonter, non : pour les justifier ! L’un d’eux s’appelle Olivier Piton : il a publié un livre élogieux sur Kamala Harris, qu’il trouve «brillante» ! Même les Démocrates ne veulent plus de Kamala Harris tellement elle est idiote, et ils cherchent à se débarrasser d’elle ! Olivier Piton n’est pas le seul à la couvrir d’éloges, Jean-Éric Branaa est aussi dans ce cas, et il lui a, lui aussi, consacre un livre à Kamala Harris. Il est vrai que Branaa trouve que Joe Biden est d’une intelligence et d’une lucidité remarquables et a un bilan superbe…. Les «spécialistes des Etats-Unis» qu’on trouve en France (je pourrais ajouter à la liste Lauric Henneton et Corentin Sellin) disent une ineptie ou un mensonge par phrase, et il n’y a personne pour rectifier, strictement personne ! Pour être «spécialiste des Etats-Unis» en France, il faut dire une ineptie ou un mensonge par phrase, sans quoi on n’est pas un véritable «spécialiste des Etats-Unis» invité à parler en France.

Pourquoi s’encombrer des faits quand on peut éructer des insultes ?

Ivan Rioufol et Frédéric Taddéi, deux hommes intelligents et courageux pour qui j’ai estime et amitié, m’ont invité quand j’étais en France au mois de novembre dernier. Les commentaires mis en ligne sur Twitter et ailleurs sur les émissions dans lesquelles j’ai parlé étaient d’un raffinement exquis et me comparaient à diverses sortes d’excréments. Les faits que j’énonçais n’étaient pas pris en compte. Pourquoi s’encombrer des faits quand on peut éructer des insultes ?

Un grand nombre de gens en France sont bêtes, méchants, bilieux. La plupart votent à gauche, bien sûr, ce qui explique ce qu’ils sont. Tout de suite après la diffusion des émissions, mon livre Après la démocratie ?* est devenu impossible à acheter où que ce soit ! Cela s’appelle une opération de boycott. Le livre devenait un best-seller, il fallait le briser.

Trump dit au peuple américain :

«en s’attaquant moi, c’est vous qu’ils attaquent, et ils m’attaquent parce que je suis un obstacle à leur volonté de destruction».

Ce qu’il dit est exact. Ce qui se passe aux Etats-Unis est extrêmement grave. Ce que sont devenus les médias français qui parlent des Etats-Unis est consternant, et absolument révoltant.

Quand, dans un pays, les médias désinforment et substituent la propagande à l’information, le pays concerné est tout au bord du gouffre. La France est tout au bord du gouffre.

Aux Etats-Unis, il reste des moyens de s’informer. En France, en dehors de Dreuz, quasiment aucune information sur la réalité de la situation aux Etats-Unis ne circule. Gérald Olivier, sur son blog, sauve l’honneur. Il est seul. C’est infiniment trop peu.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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