
Vivek Ramaswamy est un type intelligent et dynamique mais il semble changer d’idée comme de chemise et émet parfois des opinions dérangeantes. C’est ce qu’il a fait lors d’une interview avec Elon Musk, en juillet dernier, lors de laquelle il a pris des positions contraires à ce que souhaitent les Américains concernant l’immigration et le commerce. Il va devoir éventuellement se stabiliser et expliquer clairement ses positions aux électeurs. Mais pour ce qui est de la nomination du GOP comme candidat en 2024, il n’arrive pas à la cheville de Donald Trump. Cela n’empêche pas que son tour pourrait venir en 2028.
Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Ben Patterson, paru sur le site d’American Thinker, le 9 septembre.
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Vivek n’est pas le bon candidat
Vivek Ramaswamy, candidat novice, jouit actuellement d’un regain de popularité, et ce pour de bonnes raisons : il est intelligent, il s’exprime clairement et il a pris des positions courageuses sur des questions qui comptent réellement pour les Américains.
Des abus des agences de renseignement à la vérité sur les manifestations du 6 janvier, Vivek n’a pas hésité à dénoncer la corruption galopante de notre système politique.
En outre, il propose une vision positive et cohérente, centrée sur la renaissance des principes fondateurs de 1776.
Il a également réussi son premier débat présidentiel, essuyant des tirs de toutes parts et attaquant à son tour presque tous les autres participants sur scène.
Bien qu’il n’ait fait qu’imiter Donald Trump en 2015-16, il est évident qu’il est bien plus fort que les autres candidats.
Malgré cela, il n’est pas l’homme de la situation.
Malheureusement, il semble avoir des opinions profondément dérangeantes en ce qui a trait au commerce et à l’immigration, les deux questions peut-être les plus fondamentales pour résoudre les problèmes qui affligent notre pays.
En effet, comme le comprennent de nombreux conservateurs, les politiques commerciales et d’immigration imprudentes de notre classe dirigeante ont causé des dommages inestimables à l’Amérique et à son avenir.
Pourtant, lors d’une récente conversation avec l’entrepreneur Elon Musk, Vivek a eu davantage l’air d’un mondialiste du Forum économique mondial que d’un réformateur en puissance :
“Je pense que nous devrions le réintégrer [le PTP] “, a déclaré M. Ramaswamy à Elon Musk environ 94 minutes après le début de leur conversation sur Twitter. “Je pense que c’est un peu différent de ce que, vous savez, la ligne de conduite adoptée par M. Trump en quittant le PTP [Partenariat transpacifique]. Je pense que c’était en fait une mauvaise décision.”
Le Partenariat transpacifique (PTP) était un désastre en devenir, un autre “accord commercial multilatéral” sacrifiant l’autonomie américaine au profit de normes de travail et de normes environnementales vagues et inapplicables dans les pays en développement.
Pire encore, certaines parties du PTP permettaient à ces pays de contourner les lois américaines sur l’immigration par l’intermédiaire de tribunaux non élus, ce qui aurait pu contraindre les Américains à importer encore plus de travailleurs étrangers dont ils n’avaient pas besoin.
Bien entendu, tout cela a été présenté aux Américains comme nécessaire pour “faire concurrence à la Chine”.
Pour un candidat à la présidence de 2024, soutenir la réintroduction d’accords comme le PTP est pour le moins déroutant, un peu comme utiliser de l’essence pour arroser un bâtiment en flammes.
Les choses ont empiré lorsque Elon Musk a abordé la question de l’immigration :
« Je veux le dire d’une manière que tout le monde peut comprendre : imaginez que l’Amérique soit une équipe de sport pro [a déclaré Elon Musk] Nous voulons gagner le championnat, et nous voulons continuer à gagner le championnat. Et il y a d’excellents joueurs dans une autre équipe, et ils veulent vraiment rejoindre notre équipe. Et maintenant, nous pouvons les laisser se battre contre nous, ou nous pouvons les faire rejoindre notre équipe et simplement gagner [les championnats]. Et je pense que si des as veulent rejoindre notre équipe, qu’ils le fassent. C’est ainsi que nous pourrons continuer à réussir. … Nous devrions les accueillir, et ne pas avoir tous ces obstacles ridicules [à l’immigration].
“Exactement”, a répondu M. Ramaswamy, né aux États-Unis.
https://www.breitbart.com/2024-election/2023/07/29/vivek-ramaswamy-touts-pacific-trade-deal-urges-more-migration/
Il est décevant de voir un candidat aussi réfléchi que Vivek adhérer à une analogie aussi facile et insidieuse.
L’Amérique n’est pas une équipe sportive.
En réalité, l’Amérique est une nation de citoyens qui méritent une chance équitable de construire leur vie plutôt que d’être contraints à d’incessants combats de gladiateurs économiques contre des vagues de migrants à bas salaires.
Nos soi-disant dirigeants lancent souvent des phrases telles que “immigration légale fondée sur le mérite”, ce qui semble tout à fait correct pour l’auditeur occasionnel.
Dans la pratique, cependant, ces expressions pré-fabriquées ne servent qu’à renforcer le statu quo d’une immigration massive et insoutenable qui détruit la société et le mode de vie américains.
Si l’Amérique était une équipe sportive, elle disposerait déjà d’un mécanisme pour recruter les meilleurs joueurs.
Le programme de visa O-1, selon l’USCIS, s’adresse à « l’individu qui possède des capacités extraordinaires dans le domaine des sciences, des arts, de l’éducation, des affaires ou de l’athlétisme ». Les États-Unis ont délivré environ 19 000 visas O-1 en 2022.
Importer uniquement les “meilleurs” signifierait une réduction drastique de l’immigration par rapport aux niveaux actuels.
D’une certaine manière, on soupçonne que ce nombre modeste ne satisferait pas les élites favorables à l’immigration dont Vivek semble prêt à reprendre le point de vue.
Vivek n’est pas l’homme de la situation.
Ce titre revient au Président Donald J. Trump.
Oui, ce dernier est imparfait, parfois grandiloquent et extrêmement controversé.
Il ne fait aucun doute qu’il a commis des erreurs. Il n’en reste pas moins un véritable phénomène politique, une voix unique en son genre dont le charisme, la ténacité et l’esprit de combat n’ont pas encore été égalés.
Donald Trump a entamé le long travail de réforme de nos déséquilibres commerciaux, a presque résolu la crise de la frontière sud et a refusé d’impliquer l’Amérique dans d’autres guerres étrangères imprudentes.
Pour ces péchés, il est assiégé par l’Establishment politique corrompu et fait maintenant face à des poursuites inventées dans le but de l’écarter complètement de la vie publique.
Pourtant, sa détermination semble plus forte que jamais.
Une deuxième Administration Trump demeure la première et meilleure défense contre ceux qui méprisent une société libre.
Rien de tout cela ne signifie que Vivek devrait être disqualifié. Loin de là.
Les jeunes conservateurs doivent cultiver le scepticisme nécessaire pour interroger correctement les convictions d’un candidat.
Et, pour être juste, Vivek a exprimé des points de vue plus nuancés sur le commerce et l’immigration depuis l’interview avec Elon Musk citée plus haut.
Le vrai problème est que les différentes déclarations de M. Ramaswamy empêchent de déterminer sa position réelle sur ces deux questions primordiales.
Le débat ennuyeux de Fox News , en août dernier, a offert peu d’occasions de clarifier les choses. L’immigration, par exemple, a été à peine abordée.
Il est donc essentiel que Vivek présente des points de vue définitifs lors des futurs débats et apparitions dans les médias.
Que signifie exactement pour lui « l’immigration légale fondée sur le mérite » ? Comment définit-il le mérite ? Quel seuil de mérite les candidats à l’immigration doivent-ils atteindre ?
Ces questions, parmi d’autres, exigent des réponses.
Une plus grande confusion ne fait que renforcer l’idée que Vivek n’est qu’un provocateur divertissant et non un candidat sérieux – pour quoi que ce soit.
Cela ne fera qu’accroître le cynisme que de nombreuses personnes ressentent à l’égard de nos processus politiques.
Vivek n’est pas l’homme de la situation.
Du moins, pas encore.
En 2024, c’est la question de la souveraineté des États-Unis qui doit dominer les débats:
- Sommes-nous un pays ou une “zone économique” ?
- Allons- nous nous gouverner nous-mêmes ou être dirigés de loin ?
- Pouvons-nous décider qui entre dans notre pays, ou l’Amérique appartient-elle au monde entier ?
- Avons-nous droit à une vie privée ou quelqu’un nous surveille-t-il en permanence ?
Les citoyens américains méritent de vraies réponses à ces questions de la part d’hommes politiques qui dialogueront avec eux au lieu de leur faire la leçon.
Éventuellement, Vivek Ramaswamy devra relever ce défi.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
Source : American Thinker
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