
Toute la gauche est d’accord : le problème est l’occupation israélienne.
Petit problème, si Israël occupe la terre palestinienne, quelqu’un peut-il expliquer qui, quand, comment, le droit international a-t-il accordé la propriété de cette terre aux Palestiniens ? Quel traité l’a décidé ? Quelle décision de l’ONU ? Quels accords internationaux ? Quoi ? Qui ? Quand ?
Suffit-il, au 21e siècle, que toute la presse soit d’accord pour dire «qu’Israël occupe illégalement la Palestine” pour que cela devienne le droit international, et suffise à créer un territoire palestinien ?
Suffit-il d’employer les mots “droit international” sans préciser lequel (ils ne le savent pas), de parler de violation du droit des Palestiniens (ils ignorent quels droits existent, donc lesquels sont violés), pour que les paroles de la gauche aient force de vérité ?
- Au début du XXe siècle, l’Empire Ottoman avait la souveraineté sur le territoire qui est aujourd’hui Israël et la Jordanie (entre autres).Il n’existait ni d’Etat palestinien, ni de territoires palestiniens, ni même de musulmans Palestiniens : vous n’en trouverez aucune trace nulle part à cette époque. (En fait, à cette époque, ceux qui étaient désignés comme palestiniens étaient les juifs)
- Au début des années 1920, juste avant la chute totale de l’empire, il a concédé à la Société des Nations le contrôle de la Palestine et de la terre connue sous le nom de Transjordanie et devenue de Jordanie.
- Le 24 juillet 1922, la Ligue des Nations, qui deviendra l’ONU, accorde à la Grande-Bretagne le contrôle administratif de ces territoires avec pour instructions spécifiques de créer un «foyer national pour le peuple juif». Elle n’a pas demandé la création d’un Etat palestinien, ni de territoires palestiniens, elle ne mentionne même pas l’existence d’un peuple palestinien.
- Neuf ans avant la fondation de l’État moderne d’Israël, un drapeau de la «Palestine» datant de 1939 (image du Larousse de 1939 ci-dessus) affiche une étoile de David. Il n’existe pas de drapeau palestinien, parce qu’il n’existe pas de territoire palestinien.
Comment Israël peut-il voler quelque chose qui n’existe pas ? Comment peut-il occuper le territoire d’un autre peuple dont il n’existe aucune trace – ni du peuple, ni de son territoire.
Si vous pouvez me montrer un pays palestinien, une monnaie palestinienne, une capitale palestinienne, un gouvernement palestinien, des livres d’histoire palestinienne, avant le 20e siècle, merci de mes les indiquer.
Alors, à qui Israël a-t-il volé la terre ?
- Pas aux Ottomans, qui l’avaient cédé à la Société des Nations.
- Pas à la Ligue des Nations, qui a accordé des pouvoirs administratifs aux Britanniques.
- Pas aux Britanniques, qui ont obtenu un mandat pour créer un État juif.
- Et pas des Palestiniens, puisqu’ils n’existaient pas avant les années 1960.
Les accords d’Oslo, vous avez entendu parler ?
En 1995, l’OLP et Israël signent les accords d’Oslo sous la tutelle des Etats-Unis. Que demandent les Arabes ? Que la Judée Samarie, objet de ces accords, soient divisée en trois zones : A, B et C.
Dans le cadre des accords d’Oslo, la Judée Samarie et la bande de Gaza ont été divisées en trois zones.
Chaque zone est soumise à différents niveaux de contrôle administratif et sécuritaire, soit par l’Autorité palestinienne (AP), soit par Israël. La division visait à créer une autonomie palestinienne progressive tout en répondant aux préoccupations israéliennes en matière de sécurité.
Voici ce que les Arabes de l’Autorité palestinienne ont demandé :
- Zone A :
La zone A désigne les parties de la Judée Samarie et de la bande de Gaza où l’Autorité palestinienne possède un contrôle administratif et sécuritaire total. Dans ces zones, l’Autorité palestinienne a des responsabilités civiles et sécuritaires, notamment en matière d’application de la loi, d’ordre public et de gouvernance.
Les forces de sécurité palestiniennes y opèrent et la présence militaire israélienne est limitée, sauf en cas de menaces exceptionnelles pour la sécurité. - Zone B :
La zone B correspond aux parties de la Judée Samarie et de la bande de Gaza où l’Autorité palestinienne exerce un contrôle administratif, mais partage les responsabilités en matière de sécurité avec Israël.
Dans ces zones, l’Autorité palestinienne gère les affaires civiles, telles que l’éducation et la santé, mais Israël conserve le contrôle global de la sécurité.
Cela signifie que les forces de sécurité israéliennes et les forces de sécurité palestiniennes opèrent toutes deux dans la zone B. - La zone C :
La zone C correspond au reste de la Judée Samarie et à certaines zones spécifiques de la bande de Gaza, où Israël a conservé un contrôle administratif et sécuritaire total.
Ce contrôle porte notamment sur les questions liées à la planification et à la construction – oui, vous lisez bien : les Arabes ont accepté qu’Israël planifie et construise dans la zone C – à la sécurité et à l’application de la loi.
Les villes israéliennes, les implantations, les “colonies” – pour employer le terme des journaux – sont établies dans la zone C de Judée Samarie qui a été concédée par l’OLP à Israël.
Cela veut dire que
- Lorsqu’Israël annonce la construction de logements en Judée Samarie, et que l’ensemble de la presse accuse Israël de violer le droit international, en réalité, Israël respecte et applique le droit international !
- Et lorsque les médias parlent “d’occupation illégale”, ils parlent des terres situées en zone C (il n’y a pas de Juifs en zone A et B à part Hébron, qui a reçu un statut mixte en raison de la présence de la Tombe des patriarches*)
Colonisation ? Colonies ? Pas selon l’ONU
Il existe un organe de l’ONU dédié à la décolonisation dans le monde.
Celui-ci fait la liste des Etats encore coloniaux, qui ont donc des colonies.
Il s’agit de :
- La France,
- Les Etats-Unis,
- Le Royaume-Uni, et
- La Nouvelle-Zélande
Israël ne figure pas dans la liste des Etats coloniaux.
Pouvez-vous m’expliquer comment les Israéliens, dont le pays n’est pas considéré comme un Etat colonial par l’ONU, peuvent être qualifiés de colons ?
Peut-on en 2023 être un colonisateur sans coloniser quoi que ce soit ? Apparemment, la réponse est un grand OUI !, pour la presse.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
* Cas particulier d’Hébron :
- Zone H1 :
Cette zone est sous le contrôle civil et militaire de l’Autorité palestinienne. Elle couvre la majeure partie de la ville et inclut la vieille ville d’Hébron où se trouve la Tombe des patriarches. - Zone H2 :
Cette zone, où se trouve le centre historique d’Hébron, est sous contrôle militaire israélien.
La responsabilité civile est partagée entre Israël et l’Autorité palestinienne.
La présence d’habitants israéliens dans cette zone, notamment autour de la Tombe des patriarches, a donc été acceptée par l’OLP lors de la signature des accords d’Oslo.
La presse les médias sont grandement responsables par leur malhonnêteté intellectuelle et leur propagande idéologique ou mercantile : s’ils étaient honnêtes et chérissaient la Vérité le monde ne serait pas au bord du gouffre!
Merci JPG pour ce rappel clair et précis! Il faut le dire et le répéter encore et encore!
@Myriam
Oui, la responsabilité des médias est écrasante dans tout ce qui se passe !
Excellent et utile.
Merci Dreuz (JPG).
…ce que la bible en dit :
Avant 1948 les orthodoxes juifs refusaient de proclamer un état juif sans la venue au préalable du Messie.
Que va t’il se passer à la venue du Messie ?
1) ils reconnaîtront celui qu’ils ont percé.
2) Toutes les nations le connaîtront.
La guerre actuelle a commencé le lendemain de la proclamation de l’état juif.
Cela ne va pas empêcher le Messie de venir un jour, au contraire.
Je me souviens d’avoir expliqué ce genre de choses à des gauchistes qui m’ont répondu que ça ne pouvait pas être vrai. C’était à ranger dans ma collection d’exemples de déni (on pourrait en faire des tomes).
Lorsqu’on cherche à comprendre la génèse d’un problème, les origines d’une catastrophe, dans la perspective d’agir pour que jamais elle ne se reproduise, cela est fait de manière pragmatique, rigoureuse, rationnelle, en mettant de côté nos préjugés.
Du moins dans le domaine de l’aéronautique…
Alors, pourquoi cette posture, dont les conclusions seraient pourtant difficiles à taxer de biaisées, subjectives ou injustes, n’est pas celle adoptée notamment par nos médias, les politiques et les instances internationales?
@ Meyer
Parce qu’il y a quelques millions d’Israéliens et 1,5 milliard de musulmans ?
Insupportable. Je n’avais pas la moindre idée des faits simplement exposés par JPG. Les médias de grand chemin sont le véritable cancer des nations, devant la classe politique médiocre et corrompue. Cette méprisable engeance mériterait qu’on s’occupe d’elle.
Erreur de balises, désolé pour ce gras invasif.
Je ne suis pas un spécialiste mais il me semble que selon les accords d’Oslo, la zone C devait, dans un délai de quelques années, être convertie en zone A et B. Je crois d’ailleurs que quelques implantations israéliennes avaient été démantelées dans ce but.
Israël ayant le contrôle de cette zone, quels sont les droits des “palestiniens” (agriculture, construction,…) ? Qu’est-ce qui a retardé le passage de la zone C en zone A et B ?
Un grand MERCI, et toutes mes félicitations pour ce travail complet , édifiant, exposé avec une simplicité très pédagogique !…Je m’empresse de le transférer aux personnes que la désinformation médiatique a complètement obnubilées…,, et pour leur permettre une perception plus juste des évènements actuels.
Bonne soirée
Monsieur Grumberg , excellente mise au point . Merci pour ce travail remarquable . J’avais lu quelque part une phrase qui en dit long sur les “médias” , et qui reflète exactement leurs façons de faire : ” Le gouvernement nous pisse dessus , les médias nous disent qu’il pleut ” …. ça en dit long sur les “médias” !
Bon, Marlowe met les deux pieds dans le plat comme d’habitude 😁.
Du coup, je suis allée jeter un œil sur le net. Je sais que la quasi totalité des sites sont partiaux et pro palos mais je note tout de même que la zone C avait un statut apparemment temporaire (d’où l’extrapolation : transférée aux palos un jour ou l’autre) et non définitif. Et cela devait faire l’objet d’un nouvel accord.
Ma réflexion à ce stade :
1. Vu les velléités genocidaires des palos à l’égard des Israéliens, la perspective d’un futur accord statuant sur la zone C me paraît illusoire et dangereux.
2. En admettant que la zone C fasse partie d’un futur état palos (l’horreur, mais bon…), où est le problème s’il y a des villes juives ? Il y a bien des villes arabes en Israël.
La Palestine a participé pour la première fois aux olympiades d’échecs en 1935.
Voici les noms des 5 joueurs de l’équipe palestinienne : Yosef Porat, David Enoch, Yosef Dobkin, Viktor Winz et Moshe Czerniak, tous de consonnance très arabe.
Tous les joueurs des olympiades mettaient un petit drapeau de leur pays à côté de leur échiquier. Le drapeau de la Palestine était l’Union Jack britannique.
Source : https://en.wikipedia.org/wiki/6th_Chess_Olympiad
@Fleur de Lys,
Je ne fais que m’interroger. Ce qui m’a interpelé c’est ce qui est écrit dans l’article relativement à la zone C: “Ce contrôle porte notamment sur les questions liées à la planification et à la construction – oui, vous lisez bien : les Arabes ont accepté qu’Israël planifie et construise dans la zone C – à la sécurité et à l’application de la loi.”
Puisque les “Palestiniens” ont accepté qu’Israël construise dans cette zone, les Israéliens acceptent-ils en retour, puisqu’ils contrôlent les questions de construction, que les “Palestiniens” s’établissent également dans cette zone ? Si oui, dans quelle proportion ?
Si non, cette zone est-elle réellement palestinienne ou, de fait, israélienne ?
Dans ce dernier cas, pourquoi ne pas officiellement l’annexer (après tout, il s’agit de la Judée Samarie) ?
“cette zone est-elle réellement palestinienne ou, de fait, israélienne ?”
Elle n’a pas été attribuée lors du partage, c’est une terre sans maître…
@Emil,
Ce n’est pas ce que je lis dans l’article: “La division visait à créer une autonomie palestinienne progressive tout en répondant aux préoccupations israéliennes en matière de sécurité. ”
La zone C est donc bien dans les accords d’Oslo une terre Arabe qu’Israël administre pour garantir sa sécurité. Si je comprends mal, que l’on m’explique. La zone C a donc vocation à, progressivement, être gérée par les Arabes.
Par contre, je ne sais si une échéance existe ou si Israël revendique cette zone C comme part de son territoire.
@ Marlowe, il est possible que ma mémoire défaille, mais je pensais que sont statut restait à définir. Toutefois, si on parle du même article, je lis que “les villes israéliennes, les implantations, la zone C de Judée Samarie qui a été concédée par l’OLP à Israël”.
Demandons à JPG, qui est, de nous trois, le plus fiable.
Les Arabes n’ont aucun droit dans la zone C. Je n’ai pas connaissance d’un paragraphe des accords qui stipule que la zone C devait être intégrée dans les zones A ou B après une certaine date. Sauf erreur, je ne pense pas que cela soit inclus.
Toutes les zones A, B et C ont un statut temporaire.
Non, les Arabes n’ont pas de droits dans la zone C. Mais s’il y a des propriétaires arabes de biens immobiliers, en possession de leurs titres de propriété, ils sont et restent chez eux.
Les trois zones, A, B et C ont un statut temporaire selon les accords d’Oslo, dans l’attente d’un règlement. Nous sommes toujours sous les accords d’Oslo.
“La division visait à créer une autonomie palestinienne progressive tout en répondant aux préoccupations israéliennes en matière de sécurité. ”
La division des trois zones, pas uniquement de la zone C. Autonomie progressive n’est pas un Etat. Et division ne dit pas comment ce sera divisé.