Publié par Eduardo Mackenzie le 22 octobre 2023

La Colombie doit désormais supporter, grâce au président Gustavo Petro, l’ignominie d’être, après le Venezuela de Hugo Chavez en 2009, le premier pays non musulman à expulser un ambassadeur israélien.

« Je n’ai pas dit que l’ambassadeur israélien était expulsé. C’est seulement un souhait et il est indiqué que le bon sens des mots et le respect du président Petro sont obligatoires dans les relations diplomatiques. » Cette déclaration d’Alvaro Leyva, ministre des Affaires étrangères de Colombie, est un mensonge. Oui, il a bel et bien expulsé la veille l’ambassadeur d’Israël, Gali Dagan, dans les termes les plus iniques : l’ambassadeur d’Israël doit « s’excuser et partir », a lancé Leyva. Pourquoi ? Parce que l’ambassadeur avait rejeté la comparaison insensée faite par Gustavo Petro entre les actions israéliennes contre le Hamas et l’extermination des Juifs par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Quelques heures après le début de la terrifiante attaque terroriste du Hamas contre le peuple juif, qui a fait plus de 1 500 Israéliens assassinés (pour la plupart des civils, des jeunes, des bébés et des familles entières), 4 100 blessés et 199 otages portés disparus, et face aux 500 000 Israéliens déplacés par la guerre, le gouvernement Petro a choisi de ne pas condamner ce crime bestial ni d’exprimer la moindre solidarité de la Colombie avec les victimes, comme l’a immédiatement fait l’ensemble du monde civilisé. Il a fait le contraire : il a insulté les victimes et qualifié le gouvernement israélien de « néo-nazi ». Ce qu’il fait est un pur délire antisémite.

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Sept heures après le début de l’attaque du 7 octobre, alors que les roquettes du Hamas continuaient de pleuvoir sur Israël, Petro a demandé à Israël de négocier la paix, c’est à dire abandonner tout type de représailles contre le Hamas. C’était de la pure solidarité avec le Hamas.

Petro n’est pas le premier « président de gauche » de Colombie, comme le prétendent certains médias. Il est le premier président à avoir un casier judiciaire : il était membre d’un groupe narcoterroriste, le M-19, qui a attaqué par balle l’ambassade d’Israël à Bogotá en 1982 et a agi comme mercenaire pour le cartel de Medellín. Petro montre à présent qu’il est un admirateur du Hamas. Ses insultes contre Israël ces jours-ci sont émaillées de la propagande de cette organisation terroriste.

Petro et les groupes qui le soutiennent ont mis un signe d’égalité entre le Hamas et le gouvernement israélien. Ils ont présenté la réponse défensive d’Israël comme un crime, identique au massacre du 7 octobre. C’est une autre façon d’excuser le Hamas.

Petro s’est mis en colère lorsqu’il a vu qu’Israël avait répondu comme il se doit : avec des bombardements visant le siège du Hamas, ses bureaux, ses radars, ses tunnels, ses troupes et ses cachettes dans la bande de Gaza et contre ses rampes de lancement de roquettes. Petro en a tiré une conclusion étonnante : que l’action défensive d’Israël équivalait à la « persécution nazie des Juifs » et que « les nations démocratiques ne doivent pas permettre au nazisme de revenir sur la politique internationale ».

Alors que l’ambassadeur Gali Dagan réfutait ces mensonges et lui demandait de condamner l’attaque terroriste contre des civils innocents, l’occupant de la Casa de Nariño a refusé de le faire et, pire encore, il a attaqué le monde juif. Il a déclaré qu’Israël commettait un « génocide » contre les habitants de Gaza. Quelques heures après ces paroles, à deux reprises, des sympathisants du Hamas ont souillé par des symboles nazis les murs de l’ambassade israélienne à Bogota.

Le président colombien a menacé de suspendre les relations étrangères de la Colombie avec Israël. Et de conclure : « Le terrorisme tue des enfants innocents, que ce soit en Colombie ou en Palestine ». Quelques heures plus tard, Alvaro Leyva a demandé à l’ambassadeur Dagan de quitter la Colombie.

Les misérables contorsions du président Petro ont accru l’indignation de la Colombie à son encontre. Également, le Congrès juif mondial a critiqué l’attitude de Petro et le Département d’État a commencé à réexaminer son dossier. Certains gouvernements considèrent Petro comme un danger pour le continent.

La presse a finalement compris que Petro avait créé un prétexte pour rompre les liens diplomatiques, culturels, commerciaux et militaires entre la Colombie et Israël. Son plan est clair : retirer à la Colombie les importations de sécurité qu’Israël, un allié solide, a fournies à la Colombie, aujourd’hui et dans les moments les plus difficiles de la lutte contre le narco communisme. Isoler la Colombie pour faciliter la montée du trafic de drogue et de la subversion communiste et livrer le pays au camp totalitaire – Chine, Russie, Iran, Corée du Nord – est l’objectif caché de l’agression diplomatique contre Israël.

Cet épisode, comme tout ce qui concerne Petro, est vulgaire, déroutant, embarrassant et suscite l’anxiété dans la nation colombienne. Une agence de presse européenne a noté que si le ministère de Leyva « avait publié une déclaration condamnant le terrorisme et les attaques contre des civils en Israël », cette déclaration avait été quelques heures plus tard « supprimée et remplacée par une version qui omettait toute mention du terrorisme ».

Face à ce silence et aux « déclarations hostiles et antisémites » de Petro, le gouvernement israélien a annoncé qu’il pourrait suspendre les exportations de sécurité vers la Colombie (1). Et il a convoqué l’ambassadrice de Colombie, Margarita Manjarrez.

Dans ses tweets, Petro a écrit des phrases démentes : « Un jour, l’armée et le gouvernement israélien s’excuseront auprès de nous [Colombiens] pour ce que leurs hommes ont fait sur notre terre, déclenchant le génocide. Je les serrerai dans mes bras et pleurerai pour le meurtre d’Auschwitz et de Gaza, et pour l’Auschwitz colombien. Hitler sera vaincu pour le bien de l’humanité, de sa démocratie, de la paix et de la liberté du monde. »

Traduction : Israël « a déclenché un génocide en Colombie » ; la lutte d’Israël contre le Hamas est égale à l’action d’Hitler à Auschwitz contre les Juifs ; Hitler n’a pas encore été vaincu, car Hitler est en Israël.

Petro cherche à faire passer l’idée selon laquelle l’aide militaire israélienne à la Colombie, pendant des années de lutte contre les cartels de la drogue et le narco communisme, équivaut à un « génocide ».

Petro il considère la défaite et le démantèlement de cinq guérillas, ainsi que la démobilisation des paramilitaires, sous le gouvernement du président Alvaro Uribe (2002-2010), comme un « génocide ». Ceci est « l’Auschwitz colombien » que revendique Petro. Pourquoi Auschwitz ? Car, dans son delirium tremens, Petro considère ces organisations criminelles comme des victimes innocentes et les forces de l’État comme une armée hitlérienne.

Que tout cela apparaisse dans la rhétorique de Petro est inquiétant. Va-t-il décréter l’incendie des livres d’auteurs juifs ? Va-t-il décréter l’expropriation des entreprises israéliennes ? Recevra-t-il un premier ambassadeur du Hamas ? Est-ce là la doxa qui est fourguée aux membres de base du Pacte historique et de la Colombie humaine ? Les excès de Petro dépassent tout. La destitution de ce président pour violation de la Constitution et des lois, telle est la petite musique qui monte de plus en plus dans l’esprit de nombreux Colombiens.  

© Eduardo Mackenzie (@eduardomackenz1) pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

(1).- La Colombie entretenait de solides relations commerciales avec Israël. En 2022, la Colombie a exporté des marchandises vers Israël (charbon, café, fleurs, bonbons, viande, produits laitiers et pierres précieuses) pour une valeur de 1,075 millions de dollars et a importé des marchandises israéliennes (médicaments, produits chimiques et dispositifs médicaux) pour une valeur de 167 millions de dollars (chiffres de El Heraldo et Valora Analitik). Entre janvier et juillet 2023, la Colombie a importé des drones de renseignement israéliens pour une valeur de 918 183 dollars (soit une baisse de 29,3 % par rapport à la même période en 2022). En février 2023, Petro a signé un contrat de 131 millions de dollars pour l’achat d’équipements d’artillerie anti-aérienne Atmos à Israël. Israël fournit également des munitions pour les fusils Galil, les fusils Tavor et les pistolets Jericho et a contribué à améliorer les techniques de combat et de lutte contre le terrorisme et les services de renseignement militaires et policiers, ce qui a permis à la Colombie de capturer et de neutraliser de nombreux chefs des FARC et du narcotrafic. L’irresponsabilité de Petro affaiblit les forces de défense colombiennes. Israël a signé un contrat qui garantit, jusqu’en 2025, la maintenance des avions de combat colombiens Arava et Kfir. Plusieurs hélicoptères militaires sont immobilisés faute de pièces de rechange et trois d’entre eux sont tombés en panne récemment pour cette raison. Le spécialiste Manfred Grautoff admet que cela se produit à un moment où les cartels de la drogue et les guérilleros marxistes sont à l’offensive (Petro négocie avec eux et a ordonné le retrait des forces militaires). Bogota cherche des alternatives en France et en Belgique, mais ces pays, victimes des crimes islamistes, n’approuvent pas l’attitude de Petro envers Israël et ne constituent pas non plus des marchés faciles. Petro fera-t-il comme le président Ernesto Samper (2014-2017) qui, voyant fermée l’aide américaine de défense, est allé acheter des armes légères iraniennes très défectueuses ?

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