Publié par Dreuz Info le 2 octobre 2023

Article repris d’une publication de Mabatim.info avec l’autorisation de l’auteur, Evelyne Tschirhart.

Branle-bas de combat à l’Éduc Nat ! Il a fallu réunir le Premier Ministre, le Garde des Sceaux, et le ministre de l’Éducation nationale pour mettre un terme, nous dit-on, à ce qu’on nomme « le harcèlement scolaire ». Du reste, Gabriel Attal l’a clamé haut et fort : « Je ne reculerai devant rien, concernant la lutte contre le harcèlement scolaire : j’en fais ma priorité absolue ! »

Ce sujet est douloureux pour les élèves et leurs familles qui n’ont pu trouver, au sein du Mammouth, une oreille compatissante à leurs souffrances : celle des élèves harcelés d’abord ; et le moins qu’on puisse dire c’est que l’Administration a été sourde à leur calvaire, sans parler des familles endeuillées qui n’ont pu empêcher l’irréparable.

Le ministre de l’Éducation nationale a énoncé les prénoms des jeunes élèves devant l’Assemblée nationale, témoignant ainsi de leur courte existence au sein de cette école qui n’a pas su les protéger. Car ils ne l’ont pas été ! Ils ont été livrés dans l’indifférence, à la barbarie et non à l’ensauvagement, mot qui affadit les actes de méchanceté portés à l’extrême. Reconnaissons-lui, donc, cette initiative, hélas bien tardive, puisque ses prédécesseurs n’ont strictement rien fait, sans parler des Principaux ou directeurs d’école, adeptes du « pas de vagues ». Il faut que le calvaire de ces adolescents ait culminé à l’ultime degré de l’insupportable pour que ces jeunes de 11, 12, 13 ans n’aient trouvé qu’une issue : ne plus vouloir vivre.

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Cela dit, on se pose une première question : on remarquera que les prénoms de ces enfants, cités par le Ministre sont tous Français de souche.

Curieusement, nous ne savons rien des harceleurs. C’est un peu comme pour les crimes quasi quotidiens, commis sur des Français : attaques au couteau, viols, etc. On aimerait en savoir davantage de ce côté-là. Certains doivent être connus de l’Administration, voire de la police ? Des parents se sont plaints, sans résultat, d’autres ont changé leur enfant d’établissement et cela non sans difficultés, connaissant les lenteurs du Mammouth ! Il est heureux que les nouvelles mesures prises par le trio E. Borne, Dupont-Moretti, Attal, à savoir inverser la punition, pénaliseront le délinquant qui devra changer d’établissement et non la victime.

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Oui, comment en sommes-nous arrivés à cette situation tragique et cela depuis plusieurs années ? Les enfants ne sont pas des anges, loin de là et ne l’ont jamais été. Les souffre-douleur ont toujours existé à l’école, ainsi que les bagarres : (relire « La guerre des boutons » !), les bandes s’affrontant dans la cour de récréation ou ailleurs. Mais les problèmes se réglaient à la loyale, par des coups et l’Instituteur était vite prévenu et mettait le holà ! Si l’on se battait à l’école, on était sévèrement puni. Mais là, il s’agit de bien pire : une personne devient le bouc-émissaire et se retrouve sur la toile, menacée, injuriée, et mise au ban de la classe de façon déloyale, attaquée sur son physique, etc. Elle est exposée, sans défense, son intimité bafouée. À l’âge où la personnalité d’un adolescent est encore fragile, c’est à la destruction de l’image narcissique à laquelle on assiste. Et on l’a vu, les conséquences peuvent être irréversibles.

La question que l’on se pose est : en quoi l’école a-t-elle failli à sa mission qui est bien sûr de protéger les élèves ?

L’ère du laisser-faire, du laissez-passer : l’ère de la destruction.

Voilà plus de quarante ans que l’école n’est plus un sanctuaire. Il fallait qu’elle soit « un lieu de vie » selon les pédagogistes ! Comme si apprendre, se concentrer sur l’acquisition des connaissances était mortifère !

L’école est à l’image de la société tout entière, car les gouvernements successifs et l’actuel, en particulier, n’exercent plus les pouvoirs régaliens que le peuple leur a confiés : à savoir la protection des biens et des personnes, pour commencer. Or nous voyons de jour en jour, et cela va crescendo, s’installer la violence sur les personnes et sur les biens, comme jamais en temps de paix. Ainsi, l’État faillit à sa mission. La République aussi, semble-t-il, puisqu’on se gargarise à tout moment de ce terme censé incarner la France. Par contre, il ne se gêne pas pour pénétrer dans nos vies privées, s’occuper soi-disant de notre bien-être, nous imposer sa vision du monde et de la société, sans que nous ayons notre mot à dire : que ce soit sur l’immigration, la sexualité, le choix du genre, l’obligation vaccinale et l’euthanasie, notamment.

Il détruit méticuleusement nos repères, ceux qui faisaient de notre pays une Nation. Celle-ci est dépecée de tout ce qui a construit depuis plus d’un millénaire, sa particularité, son histoire, ses échecs et sa grandeur.

Ajoutons que la télévision, les téléphones portables sont les instruments d’une invasion galopante d’images pornographiques qui polluent l’esprit des enfants et des adolescents. Dans un livre remarquable : « Le temps prisonnier » : des enfances volées par la télévision, Liliane Lurçat1 écrivait :

« Le temps libre des enfants est passé sous le contrôle de la télévision ; c’est devenu Le temps prisonnier. Le‟petit écranˮ, en initiant brutalement les plus jeunes aux aspects les plus barbares des rapports entre les hommes, risquent de déposséder les enfants de leur enfance ».

N’est-ce pas ce à quoi nous assistons ? En pire puisqu’avec l’introduction massive des téléphones portables et de l’internet, il n’y a plus aucun frein à la violence et à la pornographie. Ajoutons qu’à défaut d’instruction, l’école a trouvé la parade en se mettant à l’écoute des plus faibles, par essence discriminés, c’est-à-dire les enfants de l’immigration. J’ai pu moi-même le constater à la fin de ma carrière : leur nombre croissant a pesé sur le niveau de l’ensemble des élèves. Il fallait donc les appâter avec des sujets « contemporains » sur la vie, la tolérance, le réchauffement climatique et bien sûr la sexualité.

La leçon d’empathie

On peut dire qu’une chose négative peut prendre les traits du positif. En effet, monsieur le Ministre est allé faire ses courses au Danemark afin d’y apprendre que ce pays avait fait de l’empathie sa devise nationale (ou presque). En effet, puisque lutter contre le harcèlement scolaire est « un enjeu de santé publique », il fallait trouver la parade et inverser la tendance.

En Chine, on aurait dit :

« L’empathie au poste de commandement » et aussitôt, des millions de sourires auraient grimacé sur les visages, comme par enchantement.

Selon la définition donnée par Larousse, « l’empathie est la capacité de comprendre et partager les émotions d’autrui. Elle nous permet de voir les choses du point de vue d’autrui plutôt que du nôtre. C’est une qualité essentielle qui favorise les relations sociales et professionnelles, développe la conscience de soi et contribue à un monde plus juste ». Rien que ça !

Cette empathie qui nous est contée ici, implique un minimum de vocabulaire, des exemples dans la littérature, que les élèves n’étudient plus, au passage ! Quand on constate la pauvreté du langage chez les élèves, même au niveau du bac, on s’inquiète ! Et que dire des jeunes des banlieues qui n’ont pas les mots pour s’exprimer, qui ne connaissent que les injures, qui sont abreuvés de rap, qui usent du verlan dans leurs conversations lapidaires qui se résument à quelques aboiements : « nique ta mère » et, dans le meilleur des cas, quand ils ne haïssent pas la France, donc la langue française. « L’école j’m’en bats les c… » C’est à eux qu’on va parler d’empathie ? Si à treize ou quatorze ans ils sont capables de vous planter avec un couteau, le chemin sera long avant qu’ils comprennent ce qu’est l’empathie ! Et ce n’est pas en prison qu’ils l’apprendront.

Au Danemark, ça a marché, nous dit-on et c’est depuis 1975 qu’ils pratiquent l’empathie. Ils ont une sacrée avance sur nous et pas seulement dans l’empathie, car empathie bien ordonnée commence par soi-même ! Les Danois ont pris des mesures politiques drastiques pour dissuader les migrants de s’installer chez eux. Le Danemark refuse d’être « la terre promise » des migrants. L’accès aux allocations a été restreint. C’est certainement cet aspect politique qu’il faudrait apprendre d’eux !

Quant aux cours d’empathie, dispensés au Danemark, c’est le remplissage du vide par le vide :

« Il s’agit, nous dit-on, d’exercices permettant à terme d’apprendre « le respect de l’autre et d’empêcher, autant que faire se peut, les comportements violents : apprendre à gérer ses émotions surtout pour les enfants de 6-12 ans, depuis une loi de 1993 qui vise à enseigner aux enfants ce que sont les limites, l’empathie et la sexualité ».

Que vient faire la sexualité ici ? Il est vrai que les pays nordiques ont toujours été en avance dans ce domaine. En tout cas, c’est ce que Gabriel Attal a copié du Danemark : « Il a annoncé la généralisation des cours d’empathie pour la rentrée 2024 », nous dit le Figaro2. « Apprendre à gérer ses émotions » pour les 6-12 ans.

« Lorsque j’étais à l’école, les exercices pour développer l’empathie étaient intégrés aux cours normaux. En cours de danois, on nous demandait par exemple d’écrire de petits textes sur nos différentes émotions, puis d’en parler avec nos camarades de classes. » N’est-ce pas mignon ?

Quand l’école fait dans la psychologie de comptoir, tout est à craindre ! Ceux qui veulent se rapporter à ce genre de contenu peuvent lire l’article dans son entier…

Dire que Gabriel Attal est allé au Danemark pour prendre ce genre de cours, il aurait tout aussi bien fait d’envoyer McKinsey ! Faut-il rappeler que l’éducation des enfants revient d’abord aux parents ? L’école n’a-t-elle pas autre chose à faire ? Par exemple enseigner la littérature, l’histoire et la géographie, les sciences et les langues étrangères. La littérature est le réceptacle de toutes les émotions, les caractères, les situations psychologiques, les conflits entre les êtres, mais aussi l’amour authentique, le devoir et l’honnêteté, sans oublier les valeurs du travail…

Avec ces « leçons d’empathie », l’école continue dans la veine qu’elle creuse depuis des décennies : le vide des apprentissages, favoriser le plaisir des élèves, sans exiger l’effort nécessaire à toute réussite.

Tout le reste n’est que bavardage et insignifiance. La leçon d’empathie sera du vent, comme le reste et ne risque pas d’améliorer ce qui est du harcèlement, de la violence que l’on rencontre chaque jour. Former l’esprit d’un élève, c’est lui fixer le seul objectif qui vaille : l’aider à s’instruire, et pour cela il faut retrouver les outils qui ont fait leurs preuves. Prendre aussi des mesures disciplinaires qui s’imposent. Punir sans état d’âme les harceleurs ; interdire les téléphones portables – non comme le dit le ministre pour les seuls harceleurs, mais pour tous les élèves.

Revenir à l’écriture manuelle et bannir ordinateurs et autres tablettes…

Rappelons à ce sujet que dans certains États des États-Unis, « à l’école privée de Los Altos en Californie, on peint, on récite au tableau, on fait des expériences scientifiques, on jardine, sculpte, tricote – garçons et filles. Il n’y a pas d’ordinateurs en classes primaires et un usage très limité des technologies dans le secondaire. Même la sonnerie de l’école se fait avec une cloche manuelle… On découvre que l’un des parents d’élèves, un vice-président de Google ‟connecté 24 heures sur 24ˮ ne veut pas de cela pour ses enfants. » !!!3

Ne nous illusionnons pas, Gabriel Attal est bon en théâtre, comme son maître, et ce « coup de gueule » sera un coup d’épée dans l’eau, comme toutes les décisions prises par ce gouvernement (et son Président qui est aux manettes), puisque les causes du désastre ne sont jamais énoncées mais au contraire rejetées d’un revers de main. Plus l’État se craquelle, plus on s’agite en haut lieu à coup de décisions fracassantes, de moulinets, de promesses non tenues … Le Pouvoir est ailleurs, dans les sphères du mondialisme et de l’Europe qui lui sert de marchepied.

Je livre à la sagacité des lecteurs ce petit texte prémonitoire de Julien Freund4 :

« Non seulement l’État est frappé par la déshérence du politique, ce qui signifie qu’il se déleste de sa fonction cardinale qui est de pourvoir à la sûreté de chacun, mais les institutions subissent une sorte de pourrissement qui les rend de plus en plus inaptes à manifester leur vocation spécifique… Une distance culturelle qu’on ne parvient pas à combler entre l’immigration musulmane et le milieu d’accueil avec un danger de surchauffe violente, et un tiers en voie de dissolution ; cela, voyez-vous, me fait craindre le pire pour les années à venir » (pages 66-67). 

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Evelyne Tschirhart pour Dreuz.info.


1 Le temps prisonnier, des enfances volées par la télévision : Liliane Lurçat éditions Desclée de Brouwer 1995

2 Le Figaro du 27/09/2023 par Aude Bariéty.

3 Philippe Bihouix/Karine Mauvilly : « Le désastre de l’école numérique » Plaidoyer pour une école sans écrans, Le Seuil 2016

4 Julien Freund : Philosophe. Ce texte est tiré du livre d’entretien avec Pierre Bérard et Alain de Benoist : « Le politique ou l’art de désigner l’ennemi. », La nouvelle Librairie éditions. 2020.

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