
La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a rencontré Sylvain Itté mercredi 27 septembre “pour le remercier, ainsi que ses équipes, de son travail au service de notre pays dans des conditions difficiles”, a indiqué le ministère dans une déclaration écrite transmise à l’AFP.
Le retour de l’ambassadeur intervient deux mois après le coup d’État qui a renversé le président du Niger, Mohamed Bazoum, et qui a provoqué une détérioration des relations entre la France et son ancienne colonie, les nouveaux dirigeants nigériens exigeant le départ de l’ambassadeur.
M. Itté a quitté Niamey avec six collègues “vers 4 heures du matin”, avait indiqué plus tôt à l’AFP une source diplomatique.
Dimanche (24 septembre), le président français Emmanuel Macron avait annoncé lors d’une interview télévisée que l’ambassadeur partirait “dans les prochaines heures”.
Les chefs militaires du Niger, qui ont renversé le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum le 26 juillet, se sont félicités de cette annonce.
Né à Bamako, la capitale malienne, en 1959, Itte occupait le poste d’ambassadeur au Niger depuis un an. Sa carrière diplomatique s’étend sur 35 ans et il a été précédemment ambassadeur en Uruguay et en Angola.
La junte avait demandé à Itte de quitter le pays après avoir renversé Bazoum et lui avoir retiré son immunité diplomatique et son visa. Mais l’ultimatum de 48 heures lancé au mois d’août pour qu’il parte est passé sans qu’il ait été remplacé, le gouvernement français ayant refusé d’obtempérer ou de reconnaître la légitimité du régime militaire.
Paris avait déclaré que seul le gouvernement déchu de Bazoum pouvait ordonner le départ de l’envoyé.
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Retrait des militaires
M. Macron a également annoncé dans son interview télévisée que les troupes françaises se retireraient du Niger dans “les mois et les semaines à venir”, avec un retrait total “d’ici la fin de l’année”, une autre exigence du régime nigérien.
Le président français, qui avait cherché à faire du Niger un allié privilégié, a déclaré que la coopération militaire était “terminée”.
La France maintient environ 1 500 soldats dans son ancienne colonie d’Afrique de l’Ouest dans le cadre d’un déploiement anti-jihadiste au Sahel.
Le coup d’État contre Bazoum est le troisième putsch de ce type dans la région en quelques années, après des actions similaires dans les anciennes colonies françaises du Mali et du Burkina Faso en 2021 et 2022, respectivement.
Les coups d’État précédents ont également entraîné le retrait des troupes françaises. Le Niger, comme le Burkina Faso et le Mali, est la cible d’attaques djihadistes depuis plusieurs années.
Ces dernières semaines, des dizaines de milliers de personnes ont participé à des manifestations et à des rassemblements à Niamey pour demander le retrait des troupes françaises du pays.
Les États-Unis, qui ont quelque 1 100 militaires au Niger, ont déclaré qu’ils allaient “évaluer” leurs futures mesures concernant la crise à la suite de l’annonce de la France.
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