
Un ancien ministre fédéral de la justice attire l’attention sur l’inaction passée du Canada concernant l’histoire du pays avec les nazis.
Le ministre cite le récent scandale de la reconnaissance involontaire par le Parlement d’un ancien combattant nazi comme une conséquence de cette indifférence de longue date. En outre, il préconise la levée des scellés sur certains documents de guerre datant d’environ quarante ans, qui concernent spécifiquement des criminels de guerre qui ont cherché refuge au Canada.
La réaction du public a été rapide suite à la reconnaissance par le Parlement de Yaroslav Hunka, 98 ans, un vétéran ukrainien qui a combattu avec une unité nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Hunka a été mis sous les feux de la rampe à la Chambre des communes lors de la visite du président ukrainien Voldymyr Zelenskyy à Ottawa.
Le scandale qui en a résulté a conduit à la démission du président de la Chambre Anthony Rota, ainsi qu’à des excuses publiques du Premier ministre Justin Trudeau au nom de tous les parlementaires. En outre, cet événement malheureux a ravivé les demandes de publication de certaines parties du rapport de la Commission d’enquête Deschênes sur les criminels de guerre, une enquête menée en 1985 sur plus de 800 personnes accusées de crimes de guerre qui se seraient réfugiées au Canada après la Seconde Guerre mondiale. Une grande partie des conclusions de l’enquête n’a toujours pas été rendue publique.
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Le vétéran Irwin Cotler, ministre de la Justice, qui a été l’avocat principal du Congrès juif canadien pendant la Commission Deschênes, estime que de nombreux faits cachés dans les rapports scellés doivent être révélés. Comme l’exprime Cotler, la transparence est la clé pour comprendre la véritable nature des événements passés et rectifier les inexactitudes historiques.
En outre, M. Cotler insiste sur le fait que la divulgation du rapport ne violerait pas la confidentialité. Il affirme que les preuves dissimulées doivent voir le jour, soulignant l’importance d’une divulgation complète pour garantir la justice.
Selon M. Cotler, la réticence à ouvrir les dossiers de la commission Deschênes et la reconnaissance de Hunka par le Parlement sont symptomatiques de l’incapacité persistante du Canada à lutter contre les criminels de guerre nazis. Il a critiqué l’inaction et l’indifférence des gouvernements canadiens qui ont permis à la nation de servir de sanctuaire aux criminels de guerre nazis, leur permettant ainsi d’évite toute responsabilité.
Cependant, le gouvernement canadien n’a pas pris l’engagement ferme de divulguer les documents de la commission Deschênes. Son ambivalence persiste en dépit de l’incitation de Cotler et d’autres, et en dépit du sentiment public croissant reflétant sa détermination à lutter contre l’antisémitisme. Il semble que le gouvernement n’ait pas encore décidé s’il allait réévaluer l’accessibilité du rapport ou répondre fermement à la nécessité d’affiner les procédures d’évaluation des invités parlementaires afin d’éviter que des incidents similaires ne se reproduisent.
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