Il y a un mécontentement croissant au sein du département d’État face au soutien « illimité » des États-Unis à Israël
Le département d’État américain traditionnellement anti-israélien (c’est lui qui a bloqué pendant 23 ans le transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, votée en 1995 par le Congrès) est confronté à une mutinerie potentielle suite au soutien « illimité » de Washington à la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, en réponse au massacre de plus de 1 400 enfants, femmes, hommes, bébés et vieillards juifs, et craint une réaction violente dans le monde arabe.
Certains employés du gouvernement estiment que le secrétaire d’État Antony Blinken et son équipe ont été indifférents aux conseils des experts en matière de guerre, a rapporté jeudi le site d’information HuffPost , provoquant un mécontentement au sein du département d’État.
Un responsable anonyme a déclaré : « Il y a essentiellement une mutinerie qui se prépare au sein du [département] d’État à tous les niveaux. »
Les efforts visant à acheminer l’aide vers l’enclave ont jusqu’à présent été bloqués, et des diplomates américains préparent un “câble de dissidence”, qui sera envoyé par des moyens sécurisés pour critiquer la politique américaine, ont déclaré deux responsables.
Démission d’un haut responsable
Un haut responsable du département d’État a démissionné cette semaine en réponse à la politique de Biden à l’égard d’Israël et de Gaza.
Josh Paul, qui a travaillé sur des contrats d’armes pour le ministère pendant plus de 11 ans, s’est plaint de ne pas avoir réussi à faire pression contre la politique américaine d’aide à Israël.
“J’ai eu ma juste part de débats, de discussions et d’efforts pour changer la politique sur les ventes d’armes controversées”, a-t-il déclaré dans un message publié sur le réseau social professionnel LinkedIn. “Mais il était clair qu’il n’y avait aucune contestation possible. Étant donné que je ne pouvais rien changer, j’ai démissionné.”
Dans une interview accordée au New York Times, M. Paul a également déclaré que “continuer à donner à Israël ce qu’il a décrit comme une carte blanche pour tuer une génération d’ennemis, uniquement pour en créer une nouvelle, ne sert pas en fin de compte les intérêts des États-Unis”.
Jeudi, le porte-parole du département, Matthew Miller, a commenté la résignation de Paul, un geste plein de sous-entendus, en pleine période de conflit :
« L’une des forces de ce département est que nous avons des personnes ayant des opinions différentes. Nous les encourageons à faire connaître leurs opinions.
Bien sûr, c’est le président qui définit la politique, mais nous encourageons tout le monde, même s’il n’est pas d’accord avec notre politique, à le faire savoir à ses dirigeants.”
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Blinken remercie le personnel du département d’État pour apaiser les dissensions internes
Le secrétaire d’État Antony Blinken a envoyé cette semaine une lettre au personnel du département d’État, pour tenter de désamorcer le désaccord interne sur la gestion par Washington du conflit entre Israël et le Hamas.
La lettre, dont le Wall Street Journal a pris connaissance, tente également de répondre à la colère suscitée par le conflit.
En voici un extrait :
“Je sais que, pour beaucoup d’entre vous, cette période a été difficile non seulement sur le plan professionnel, mais aussi sur le plan personnel. Certains de nos collègues dans la région, en particulier parmi nos employés locaux, ont été directement touchés par la violence… D’autres ont ressenti les vagues de peur et de sectarisme alimentées par le conflit, y compris aux États-Unis. Même pour ceux qui n’ont pas été touchés directement, la perte de vies innocentes … les images poignantes d’hommes, de femmes, d’enfants et de personnes âgées innocents tués chez eux ou lors de concerts de musique, dans des écoles et des hôpitaux – sont déchirantes. Nous pleurons la perte de toutes les vies innocentes dans ce conflit – israéliennes et palestiniennes, musulmanes, juives et chrétiennes, de toutes nationalités et de toutes confessions”.
“Pas de médiation avec le Hamas ni de réinstallation des réfugiés de Gaza en dehors des terres arabes”.
Lors du point presse du département d’État du 19 octobre 2023, Matthew Miller, le porte-parole du département, répondant aux questions des journalistes, a insisté sur les points suivants :
- Les États-Unis soutiennent fermement le droit d’Israël à se défendre contre le Hamas, mais souhaitent également que Gaza bénéficie d’une aide humanitaire et d’une protection civile.
- Les États-Unis ont opposé leur veto à une résolution de l’ONU appelant à un cessez-le-feu, parce qu’elle ne reconnaissait pas le droit d’Israël à l’autodéfense et parce qu’il y a un travail diplomatique en cours pour établir des mécanismes d’aide humanitaire et de protection des civils.
- Les États-Unis estiment que l’explosion de l’hôpital de Gaza a été causée par un tir de roquette raté par des militants, et non par une attaque aérienne israélienne, et invitent tout le monde à examiner les preuves avant de porter un jugement.
- Les États-Unis s’efforcent d’obtenir la libération des otages détenus par le Hamas, mais ne pensent pas qu’il soit productif de parler des détails publiquement.
- Les États-Unis ont émis une alerte mondiale pour que les citoyens américains à l’étranger fassent preuve d’une prudence accrue en raison de l’augmentation des tensions et du risque d’attaques terroristes ou d’actions violentes contre les intérêts américains.
- Les États-Unis respectent toutes les exigences statutaires et réglementaires applicables lorsqu’ils fournissent une assistance militaire à Israël, comme à tous les autres pays, et attendent d’Israël qu’il respecte le droit international dans ses opérations militaires.
- Les États-Unis accueillent favorablement les engagements diplomatiques de tout pays pour tenter d’obtenir la libération des otages ou d’empêcher le conflit de s’étendre, mais ne soutiennent pas la médiation avec le Hamas ou la réinstallation des réfugiés de Gaza en dehors des terres arabes.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Des islamistes qui tuent partout dans le monde pour détruire la démocratie ne provoquent aucunes réactions médiatisées des pays arabes .. pas d’annonces officielles, pas de combats internes, pas de blockus, pas de pourchassage
Mais des juifs israéliens qui se se battent depuis des dizaines pour conserver une démocratie dans leur propre pays contre les assauts palestiniens islamistes, provoquent des différents médiatisés dans nos pays occidentaux aimant pourtant leur démocratie
Allez comprendre? …. sommes-nous en train de nous soumettre?
Comme l’explique bien Denis Prager dans un article à paraître sur Dreuz, “la boussole morale de l’occident est cassée”. Cette analyse me semble intéressante.
Certainement et donc, la question suivante est: quelle est la cause de cet affaiblissement moral en occident ?
Les causes sont multiples, et j’ai tendance à penser que la lutte farouche contre la religion y tient une place centrale.
C’est aussi mon avis. Je voulais vous le faire dire …
@ Rum
La déchristianisation fait sauter pas mal de repères moraux et engendre le relativisme qui entraîne à son tour le refus de se battre pour ce que l’on est ou pour conserver ce que l’on a.
Mais il y a aussi un autre aspect important : le pacifisme. Lié au premier point mais cela n’a pas toujours été le cas (années 1860 ou 1960 par exemple). Il a un effet majeur sur le comportement masculin (perte de courage, virilité…) et sur la tentation de la soumission.
A lire : années 1930 et non 1960 (qui elles, s’accompagnent déjà de la déchristianisation).
@ Fleur de Lys, vous pouvez maintenir 1960 : “Peace and Love” , signe de reconnaissance des hippies dans les années 60, a été créé en 1958 par Gerald Holtom pour lutter contre l’armement nucléaire. . .