Publié par Jean-Patrick Grumberg le 1 octobre 2023

Pourquoi tant de journalistes occidentaux ont-ils tant de mal à admettre la simple vérité que les attitudes homophobes sont monnaie courante dans la société palestinienne (non, ce n’est pas la faute d’Israël) ?

Dans l’esprit des plus ardents détracteurs d’Israël, il n’y a rien que l’État juif ne fasse pas pour détourner l’attention du monde du traitement horrible qu’ils réservent aux Palestiniens. Pour ces antisémites, tout ce que les Juifs font de bien ou de bénéfique fait forcément partie d’une arrière-pensée néfaste. Et pour détourner le sujet de la persécution des homosexuels dans la société palestinienne, Israël est accusé d’avoir adopté une position progressiste sur les questions LGB – dans une région où les minorités sexuelles font l’objet de persécutions généralisées – par tactique de diversion.

L’accusation sert évidemment de bouclier pour détourner les critiques de l’homophobie généralisée qui prévaut dans la société palestinienne et arabe.

Le dernier exemple est un article du média canadien de gauche Rabble, qui a publié une soi-disant « analyse » de Yara Jamal, auteur de Rabble, et Katerina Nikas, fondatrice de « Free Palestine Halifax ».

Ainsi, disent-ils, si Israël est aussi tolérant envers les communautés homosexuelles, c’est uniquement pour “dépeindre les Palestiniens comme arriérés, racistes et barbares afin de justifier l’oppression et le traitement inégal des Palestiniens, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels”.

La preuve que les droits des homosexuels en Israël sont une « façade » est que si la « parade de la fierté » se déroule à Jérusalem, c’est pour détourner l’attention du fait que ce sont des terres dont les Palestiniens ont été chassés. Etc.

L’article s’enlise dans le délire le plus complet :

“Israël promeut sa capitale, Tel-Aviv, comme une destination gay friendly au Moyen-Orient, tout en omettant de mentionner que la ville est construite sur plusieurs villages où les Palestiniens ont été expulsés de leurs maisons et sont interdits d’accès à la capitale.

Les homosexuels palestiniens se voient également refuser l’asile en Israël alors qu’ils tentent d’échapper à la discrimination dans leurs propres communautés.

En octobre 2022, un homosexuel palestinien de 25 ans, Ahmad Abu Murkhiyeh, a été tué en Cisjordanie après avoir demandé en vain l’asile en Israël deux ans avant son assassinat. »

Décodage

  1. Premièrement, Tel-Aviv n’est pas la capitale d’Israël – et ne l’a jamais été. La capitale, c’est Jérusalem.
  2. Deuxièmement, l’affirmation selon laquelle Tel-Aviv a été construite sur plusieurs villages palestiniens est fausse, fabriquée de toutes pièces, et plutôt risible. La ville a été fondée le 11 avril 1909 sous le nom d’Ahuzat Bayit, avant que son nom ne soit changé.

    Une photo de 1909 montre les 60 familles qui ont créé la ville, se tenant sur le terrain désertique qui est devenu le quartier).

    La légende de la photo dit : « Les 60 familles qui se sont organisées pour créer le quartier d’Ahuzat Bayit, au nord de Jaffa, organisent un tirage au sort pour les parcelles de terrain. Ce jour est considéré comme celui de la fondation du quartier qui, dans les années qui suivirent, devint la ville de Tel-Aviv. »
  1. Troisièmement, il est manifestement faux de dire que les Palestiniens se voient refuser l’asile en Israël. L’année dernière, même le média de gauche Times of Israel a annoncé que le gouvernement allait délivrer des permis de travail temporaires aux Palestiniens LGB qui demandaient l’asile.
  2. Quatrièmement, les auteurs accusent Israël d’être responsable de la mort d’un homosexuel palestinien, Ahmad Abu Murkhiyeh.

    Ce qui s’est passé en réalité est que Murkhiyeh vivait en tant que demandeur d’asile en Israël depuis deux ans. Il a fait un déplacement à Hébron, où il a été attaqué et décapité par un Palestinien. Et ce serait la faute d’Israël ?

La réalité toute simple est que les attitudes homophobes sont monnaie courante dans la société palestinienne, et que les médias ne parviennent pas à en parler.

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  1. Exécutions à Gaza :
    En 2016, des rapports ont révélé que le Hamas a exécuté plusieurs personnes soupçonnées d’homosexualité. Ces informations étaient basées sur des dénonciations d’organisations de défense des droits de l’homme à Gaza. L’absence de médias indépendants et le danger que courent les journalistes internationaux qui s’y rendent, et dont les publications sont surveillées, rendent difficile la diffusion de ces informations.
  2. Violences sociale et familiale :
    Les personnes LGB dans la bande de Gaza et en Judée Samarie sont généralement confrontées à la violence et au harcèlement au sein de leur famille et de leur communauté. Les mariages forcés, les crimes d’honneur, les agressions physiques et les abus psychologiques sont monnaie courante dans ces régions, en particulier lorsque l’orientation homosexuelle d’une personne est connue.
  3. Exclusion sociale et discrimination :
    Les personnes LGB de la bande de Gaza et de Judée Samarie sont confrontées à une discrimination sociétale omniprésente, notamment en matière d’éducation, d’emploi et d’accès aux soins de santé. Elles vivent dans la crainte d’être ostracisées, reniées, persécutées ou violentées en raison de leur orientation homosexuelle.
  4. Protection juridique limitée :
    Les protections juridiques pour les personnes LGB sont inexistantes, tant dans la bande de Gaza qu’en Judée Samarie. Loin de les protéger, les lois et les politiques existantes sont même utilisées pour discriminer les personnes LGB, renforçant ainsi une culture de marginalisation et de peur.
  5. Le tabou des médias internationaux marginalise les LGB
    Du fait que les journalistes ne parviennent pas à se décider à parler des questions LGB dans ces régions, les risques pour les individus et leurs familles sont aggravés par cette loi du silence : les défenseurs des droits des homosexuels sont maintenus dans l’ignorance, car il leur est difficile de signaler et documenter des cas spécifiques de violence. Les organisations internationales de défense des droits de l’homme ont beaucoup de mal à compiler des données basées sur des récits et des témoignages individuels, et l’obtention d’informations complètes, vérifiables et actualisées – travail dévolu aux médias – est et restera un défi de taille tant que les rédactions imposeront une censure totale sur le sujet.

Conclusion

Le silence des médias sur la persécution des homosexuels dans la société palestinienne est hélas prévisible. Ils sont devenus trop militants pour rapporter les informations correctement. Pour la presse, révéler l’état de victime des Palestiniens LGB, documenter le fait qu’ils sont dépouillés de tout moyen d’action dans la société arabe, présenter l’Etat juif en tant que havre de paix pour les personnes LGB, serait offrir à Israël une plateforme pour promouvoir une image positive dans le monde.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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