
Selon un sondage publié vendredi, et à rebours de ce qu’on pourrait imaginer, la guerre de Gaza a considérablement renforcé le sentiment de solidarité avec Israël au sein de la minorité arabe de 20 %, qui comprend 17 % d’Arabes musulmans, qui s’identifient souvent comme “palestinienne”.
À la question de savoir s’ils se sentent appartenir au pays, 70 % des citoyens arabes interrogés ont répondu “oui”, contre 48 % en juin avant la guerre, a indiqué l’Institut israélien de la démocratie (IDI), qui précise qu’il s’agit du résultat le plus élevé pour ce secteur depuis qu’il a commencé à réaliser ce type d’enquête il y a 20 ans.
Parmi la majorité juive d’Israël, 94 % ont le sentiment d’appartenir au pays, selon l’IDI (qui sont les 6 % qui ne se sentent pas appartenir : ils se rencontrent parmi les communistes et autres extrémistes de gauche), là aussi, un sommet atteint pour la dernière fois en 2003, lorsque le pays était au plus fort de l’opération militaire contre les terroristes de Judée Samarie.
La minorité arabe israélienne, majoritairement musulmane, descend des Arabes qui étaient arrivés en Palestine au début du 20e siècle comme travailleurs immigrés. Ils viennent principalement des régions voisines – Syrie, Jordanie actuelle, et Egypte, attirés par les entreprises nouvellement créées par les juifs. Ils sont restés en Israël lors de sa fondation en 1948, refusant les appels des armées arabes qui leur demandaient de quitter leurs villages pour leur permettre d’écraser les juifs après la déclaration d’indépendance. Israël refusant le regroupement familial, et les Israéliens faisant beaucoup d’enfants, plus que les Arabes, cette proportion de 20 % (21 % selon certaines études) est stable depuis plus de 20 ans, et tend à se tasser légèrement pour les 30 ans à venir.
Dans ce contexte, 27 % des répondants arabes ont déclaré être optimistes quant à l’avenir d’Israël, contre 72 % des Juifs, ce qui est un chiffre remarquablement élevé. Par comparaison, seuls 61 % des Français sont optimistes quant à l’avenir de leur pays, selon un sondage Gallup de 2022, et les plus optimistes, les Australiens, atteignent 78 % – et ils ne sont pas menacés d’extinction par leurs voisins.
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À la question de savoir si on leur offrait la citoyenneté occidentale, ils quitteraient Israël :
- 80,5 % des répondants juifs ont répondu qu’ils resteraient, tout comme
- 59 % des répondants arabes, selon le sondage.
Conclusion
Bien que,
- Selon le Hamas, plus de 10 000 Arabes de Gaza auraient été tués par les forces israéliennes,
- Que les manifestants, partout dans le monde, réclament un cessez-le-feu qu’Israël refuse,
- Que les activistes accusent Israël de nettoyage ethnique et de génocide,
- Que l’UNWRA parle de crise humanitaire sans précédent,
- Et que même le président Macron dénonce les “bébés inutilement tués à Gaza”,
Ce sondage nous dit que rien de tout cela n’affecte la minorité arabo-israélienne, dont la confiance dans la légitimité de l’Etat juif dans la guerre contre le Hamas est totalement acceptée. En fait, en Israël, tout le monde a compris et soutient la légitimité de cette guerre. Tout le monde, sauf les journalistes.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Ecrit par Dan Williams pour AOL.
L’IDI est un groupe de réflexion non partisan. Son sondage a été réalisé les 5 et 6 novembre, avec un échantillon représentatif de 502 répondants et une marge d’erreur de 4,04 %.
Les intrigues politiciennes à vocation guerrière sont tôt ou tard confrontées au simple bon sens et au pragmatisme populaire. Ce que démontre le sondage analysé ci dessus.