
Sommes-nous au début d’une troisième guerre mondiale qui porte les détestables composantes antisémites de la seconde ?
“J’ai décidé d’appeler notre ambassadeur en Israël pour consultation. Si Israël n’arrête pas le massacre du peuple palestinien, nous ne pourrons pas en rester là.” Le président Gustavo Petro persiste dans sa tâche consistant à retirer la Colombie de la sphère des pays civilisés pour renforcer le camp des dictatures marxistes et islamistes.
Se llama Genocidio, lo hacen para sacar el pueblo palestino de Gaza y apropiarsela.
— Gustavo Petro (@petrogustavo) November 1, 2023
El jefe del estado que hace este genocidio es un criminal contra la humanidad. Sus aliados no pueden hablar de democracia. pic.twitter.com/WjRpGKBKPs
La réponse d’Israël à Petro a été de lui demander trois choses : condamner les actions terroristes du Hamas, “soutenir le droit d’un pays démocratique à protéger ses citoyens” et “exiger la libération immédiate de toutes les personnes kidnappées”. Israël a également rappelé qu'”il y a aussi des Colombiens parmi les victimes de l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas”. Francisco Palmieri, l’ambassadeur des États-Unis en Colombie, a conseillé à Petro de “maintenir le soutien international à Israël, qui a subi la plus grande attaque que le peuple juif ait subi depuis l’Holocauste”.
🚨 Israel acusa a Colombia y Chile de apoyar terrorismo de Hamás tras llamar a embajadores ► https://t.co/JWIWiBwdl5
— EL TIEMPO (@ELTIEMPO) November 1, 2023
Israel también lanzó críticas a Bolivia, que ayer rompió relaciones diplomáticas con ese país. pic.twitter.com/0qUYDDRJSN
Malheureusement, ces demandes n’ont pas été bien accueillies à la Casa de Nariño. Petro a adopté la ligne du Hamas et veut que nous oubliions ce que le Hamas a perpétré le 7 octobre. La docilité de Petro envers le Hamas aura de graves conséquences pour la Colombie. Petro imite les gouvernements extrémistes du Venezuela, de la Bolivie et du Chili et croit en la nécessité d’utiliser la Colombie comme un autre marteau antisémite du Forum de Sao Paulo. La Commission colombienne des relations extérieures n’a-t-elle pas quelque chose à dire à ce sujet ? Le Sénat et la Chambre des représentants n’ont-ils pas quelque chose à dire sur ces décisions aberrantes ? Á quoi sert la victoire électorale des partis modérés du dimanche dernier s’ils ne peuvent pas empêcher Petro de commettre de telles nuisances déguisées en attitude morale ?
L’annonce faite avant-hier par Petro est basée sur un gros mensonge. Il essaie de nous convaincre qu’Israël “massacre” le peuple palestinien. Petro confond tout pour mieux manipuler ceux qui veulent l’écouter. Il est vrai que son maître, le président brésilien Lula da Silva, a dit quelque chose de pire sans broncher : “Ce n’est pas parce que le Hamas a commis une attaque terroriste contre Israël qu’Israël doit tuer des millions d’innocents”. La haine anti-juive est évidente dans cette phrase. Le 7 octobre était-il “juste un attentat terroriste” ? Israël tue-t-il “des millions d’innocents” ?
Même si une grande partie de Gaza applaudit les opérations criminelles du Hamas, ce n’est pas contre le peuple palestinien qu’Israël est en guerre mais précisément contre le Hamas, une armée terroriste qui n’a qu’un seul objectif : détruire Israël, le rayer de la carte “de la mer au fleuve”, comme disent ses propagandistes. Israël avait quitté Gaza en 2005 mais l’attaque du 7 octobre l’oblige à y revenir et tout cela pourrait aboutir à la partition de cette bande en trois morceaux.
Un deuxième front de guerre contre l’Occident
Le Hamas n’est pas le gouvernement palestinien. En 2007, le Hamas a expulsé l’Autorité nationale palestinienne (anciennement Al Fatah) de la bande de Gaza avec une grande violence parce qu’elle promettait la création d’un État palestinien, bien que non islamiste, contrairement au Hamas. Mahmoud Abbas, président de l’ANP, dirige l’entité autonome de Cisjordanie, aux profils quasi-étatiques, et se dit favorable à la recherche d’une solution pacifique à deux États avec Israël. Mais Abbas et le Hamas détestent, autant l’un que l’autre, Israël. Un mois avant le 7 octobre, Abbas a répété la série de “mensonges antisémites qu’il profère depuis des années, notamment selon lesquels le dictateur nazi Adolf Hitler avait fait massacrer les Juifs en raison de leur «rôle social» de prêteurs d’argent, et non en raison de sa haine raciste envers les Juifs”, rappelle Bassam Tawil, un intellectuel arabe musulman, dans la revue du Institute Gatestone (1). Abbas autorise actuellement les partisans du Hamas à défiler dans les rues de Ramallah, Naplouse, Jénin et d’autres villes de Cisjordanie.
Fondé en 1987 par les Frères musulmans d’Égypte, et réfractaire à toute négociation politique, le Hamas a commis de nombreuses atrocités anti-israéliennes avec des bombes dans des bus, ce qui lui a valu d’être défini comme groupe terroriste par l’Egypte et les pays démocratiques. Deux de ses fondateurs, Ahmed Yasin et Abdel Aziz al-Rantissi, ont été tués dans des attaques israéliennes en 2004.
Cette fois, sans autre raison que la décision de l’Iran d’ouvrir un deuxième front de guerre contre l’Occident et les États-Unis (Téhéran s’est félicité du massacre du Hamas le 7 octobre), le Hamas a attaqué Israël par voie aérienne, maritime et terrestre, le 7 octobre dernier. Il a lancé des centaines de roquettes et férocement assassiné 1 500 personnes en huit heures, faisant plus de 5 000 blessés, des civils en grande majorité. Les assaillants ont envahi plusieurs kibboutz et ont déclenché une chasse à l’homme sans précédent au cours de ce siècle. Ils n’ont rien respecté. Ils ont tiré sur les habitants, incendié les maisons, décapité les personnes âgées, les jeunes, les femmes et les enfants. Ils ont violé les femmes. Un bébé a été jeté vivant dans le four de sa maison. Le secouriste qui l’a retrouvé a témoigné qu’un morceau du four était resté attaché au corps du bébé calciné.
Voici ce qui s’est passé le 7 octobre, une épouvantable tuerie que certains veulent à présent minimiser. Il s’agit du génocide le plus étendu et le plus cruel subi par le peuple juif depuis la fin du génocide nazi pendant la Seconde Guerre mondiale. Cependant, sur certains campus américains, les islamistes retirent de force les photos d’enfants assassinés ou portés disparus par le Hamas.
Les terroristes ont filmé leur abject et lâche massacre et ont immédiatement diffusé ces images abominables à leurs familles et ont aussi emmené 240 personnes dans les cachettes souterraines du Hamas pour les utiliser comme boucliers humains et organiser leur propre impunité. En réalité, nul ne sait si ces personnes sont des kidnappés ou des disparus. Quoi qu’il en soit, les médias et certains diplomates occidentaux exigent qu’Israël cesse le feu, ce qui équivaut à abandonner les otages. Ils demandent l’impossible : se défendre contre le Hamas sans faire de victimes. Un dirigeant du Hamas, Ghazi Hamad, a menacé depuis le Qatar de commettre trois ou quatre nouvelles attaques comme celle du 7 octobre. Pendant ce temps, dans les grandes capitales européennes et dans certains campus des États-Unis, des manifestants réclament la fin des combats contre le Hamas.
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D’où vient cette insensibilité par rapport au sort d’Israël ? Mélanie Phillips, journaliste et essayiste britannique, estime que l’inconscience de l’Occident “est une conséquence de décennies de soutien à la cause palestinienne”. “Ce soutien est le discours par défaut des classes «progressistes» dans tout l’Occident”, ajoute-t-elle. Il y a dans ce soutien “une culpabilité anticoloniale mais aussi de l’antisémitisme” et surtout des “décennies d’erreurs de diagnostic politique et diplomatique” (3).
Le Hamas a kidnappé des Israéliens après son pogrom du 7 octobre. Israël exerce son droit de défendre sa population. Il a le devoir d’entrer dans Gaza pour détruire complètement la structure militaire et politique du Hamas et libérer les otages. Libérer Gaza du Hamas signifiera également libérer le peuple palestinien de l’oppression. Tant que le Hamas existera, il n’y aura pas de paix en Israël et au Moyen-Orient. Demander un cessez-le-feu à Israël, c’est contribuer à la réussite de la deuxième partie du crime du 7 octobre : paralyser Israël avec des arguments humanitaires.
Est-ce le début de la troisième guerre mondiale ?
C’est vrai, la guerre entre le Hamas et Israël fait des morts parmi les civils à Gaza. Un porte-parole de l’ONU a déclaré que “les gens sont de plus en plus désespérés, alors qu’ils recherchent de la nourriture, de l’eau et un abri” et a ajouté, sur le même ton adopté par le Hamas, que “la campagne de bombardement israélienne incessante est en train d’anéantir des familles et des quartiers entiers”. Ce qu’il ne dit pas, c’est qu’assassiner de manière barbare des civils sans défense est une chose, et bombarder les rampes de lancement de roquettes et des installations d’une organisation militarisée en est une autre. Le droit international de la guerre fait cette distinction.
Ce que les islamistes ne disent pas, c’est que le réseau de tunnels qu’ils ont construit à Gaza est pour eux, pour le Hamas, pas pour protéger la population palestinienne. Ils cachent le fait que le retrait israélien de Gaza en 2005 – qui aurait pu favoriser l’émergence d’une société démocratique – a été utilisé par le Hamas pour instaurer une dictature. Ils oublient un autre détail : sous un autre angle, “la sécurité et la présence civile d’Israël en Cisjordanie empêchent le Hamas, ou des groupes comme Al-Qaïda ou ISIS, de prendre le contrôle de la région” (2).
Le Hamas utilise le peuple palestinien comme bouclier. La caserne bombardée pour éliminer Ibrahim Biari, l’un des organisateurs du massacre du 7 octobre, se trouvait au milieu d’un camp de réfugiés. Avant que les troupes terrestres n’entrent à Gaza, Israël a demandé aux civils de se déplacer vers le sud de la bande. Des milliers de personnes ont trouvé refuge dans ce secteur malgré les obstacles mis en place par le Hamas. L’Egypte n’accepte pas que la population de Gaza entre sur son territoire.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, et maintenant l’attaque contre Israël, ainsi que l’augmentation spectaculaire des actes antisémites en Europe et aux États-Unis, indiquent-ils que nous sommes au début d’une troisième guerre mondiale avec les détestables composantes antisémites de la seconde ? Ces dernières semaines, des forces navales américaines se sont précipitées dans la région pour dissuader l’Iran de s’engager dans une agression directe contre Israël. Aussitôt, les États-Unis et leurs alliés possédant des bases en Irak et en Syrie ont été la cible de dizaines d’attaques de drones et de roquettes. Washington accuse Téhéran d’être impliqué dans ces attaques. Il y a quelques jours, l’Iran a indiqué que ces actes étaient “une réaction” à l’aide apportée par les Etats-Unis à Israël dans “sa guerre lancée le 7 octobre contre le Hamas”. Ce mercredi, l’ayatollah Ali Khamenei a demandé à Washington de “cesser de soutenir” Israël et a invité les pays musulmans à mettre fin à leurs relations commerciales avec Israël. “Les gouvernements musulmans doivent bloquer les exportations de pétrole et de nourriture vers le régime sioniste et ne pas coopérer économiquement” avec Israël, a-t-il déclaré.
La simultanéité de la décision de Gustavo Petro de retirer l’ambassadeur de Colombie en Israël avec les directives de Téhéran est inquiétante. La Colombie a-t-elle un président qui agit selon des critères nationaux ou quelqu’un qui obéit aux instructions d’une dictature islamiste ?
© Eduardo Mackenzie (@eduardomackenz1) pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
(1) https://www.gatestoneinstitute.org/20120/two-state-solution
(2) Ibid ;
(3) Cité par Yves Mamou dans son article Gaza : l’Occident contre les Juifs.