
L’Opération Torch désigne l’invasion anglo-américaine du Maroc et de l’Algérie français pendant la campagne nord-africaine de la Seconde Guerre mondiale.
Fruit d’un compromis délicat entre les Alliés, elle se déroula du 8 au 16 novembre 1942 et visait à diminuer la pression sur l’Union soviétique en mettant en danger les forces de l’Axe dans la région et en ouvrant la voie à une invasion de l’Europe méridionale en 1943.
Commandée par le général Dwight D. Eisenhower, l’opération fut conçue comme un mouvement de tenaille, avec d’une part le débarquement américain sur la côte atlantique marocaine, et d’autre part le débarquement anglo-américain sur la côte méditerranéenne en Algérie. L’objectif principal était d’assurer des têtes de pont afin d’ouvrir un second front à l’arrière des forces allemandes et italiennes, qui combattaient les Britanniques en Libye et en Égypte.
La nuit du 8 novembre, une vaste flotte composée de 350 bâtiments de guerre et 500 navires de transport, forte de 107 000 hommes, arriva des États-Unis et de Grande-Bretagne dans la plus grande discrétion pour se retrouver sur la côte nord-africaine. Le lendemain matin, les Alliés déclenchèrent l’assaut et trois task forces (corps expéditionnaires) entreprirent de saisir les ports et aéroports stratégiques de Casablanca, Oran et Alger, avant d’avancer vers la Tunisie, à l’est.
Pour les forces d’invasion, il s’agissait de vaincre l’opposition française sur un territoire contrôlé par le régime de Vichy, dirigé par le maréchal Philippe Pétain. Son gouvernement disposait de 125 000 soldats au Maroc, en Tunisie et en Algérie, ainsi qu’une puissante artillerie côtière, de nombreux chars, avions et navires de guerre. Les services de renseignement britanniques, optimistes, estimaient que les Français n’opposeraient qu’une faible résistance. Ils se trompaient.
Le 7 novembre, les forces de Vichy avaient déjoué une tentative de coup d’État par le général pro-Alliés Antoine Béthouart contre le commandement français au Maroc. Une résistance française tenace causa d’importantes pertes sur plusieurs points d’assaut, puis le Western Task Force parvint à atteindre ses objectifs. Le 10 novembre, les troupes alliées étaient prêtes à attaquer Casablanca. Après un bref combat naval, les Français se rendirent, évitant une guerre totale.
À Oran, le Center Task Force rencontra également une résistance française féroce, jusqu’à la reddition de la ville le 9 novembre.
De son côté, l’Eastern Task Force fut aidé par le coup d’État réussi de la résistance française d’Alger, qui neutralisa le XIXe corps français avant l’arrivée des Alliés. Ceux-ci avancèrent rapidement vers l’intérieur des terres et le général Juin capitula dans la soirée du 9 novembre. Poussés par le général Mark Clark, adjoint d’Eisenhower, l’amiral Jean-François Darlan, haut commissaire en Afrique du Nord, et le général Juin ordonnèrent à leur tour aux forces françaises de cesser toute résistance armée à Oran et au Maroc les 10 et 11 novembre.
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Conséquences de l’Opération Torch
L’Opération Torch a un héritage politique mitigé. En échange de sa coopération, Darlan put rester pour un temps à la tête de l’administration française quand les forces françaises nord-africaines rejoignirent les Alliés, ce qui indigna Charles de Gaulle et d’autres membres de la France libre.
L’opération entraîna également des conséquences militaires imprévues. En apprenant le Darlan Deal (le marché des Alliés avec Darlan), Adolf Hitler ordonna l’occupation de la France de Vichy et développa les forces de l’Axe en Tunisie, où elles allaient bientôt affronter les troupes britanniques. Tunis ne tomba pas tout de suite aux mains des forces britanniques et américaines. A contrario, l’invasion ne parvint pas à éloigner les nombreux Allemands du front de l’Est, pourtant l’une des raisons stratégiques capitales de l’opération.
Il faut cependant noter son succès, puisqu’elle fut la campagne la plus vaste à ce jour sur le théâtre atlantique ainsi que la plus grande opération menée conjointement par les États-Unis et le Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale. Après trois ans d’emprise allemande et italienne, leurs forces parvenaient à saisir l’offensive.
Les leçons tirées de l’opération allaient forger la prise de décision anglo-américaine et faciliter la réussite des invasions en Europe pendant le reste du conflit.
Source : https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/operation-torch-algeria-morocco-campaign
Ma mère m’a raconté.
Elles allaient avec sa soeur rendre visite à leurs parents et ont été surprises par les échanges de tirs venus du port entre les forces américaines et françaises.
Après, j’ai bien sûr entendu ce reproche de beaucoup d’Oranais qui disaient que, n’ayant pas été prévenus de ce débarquement américain, ils n’avaient pas compris l’enjeu de ce déploiement.
Deux ans auparavant, mon père, dans la Marine nationale, se trouvait dans le port d’Oran et déminait la rade. Pour cela, je sais qu’il a été décoré de la Croix de Guerre qu’il a refusée. Et pour cause, elle venait de cette France vaincue sans broncher, Vichy !
Avec mes parents nous habitions dans un village à 60km d’Oran. Mes parents m’ont raconté cette épisode du débarquement américain en Algérie. les habitants du village ont été informé de ce débarquement mais ignoraient si c’etait les Allemands ou les Américains. Les habitants du village en particulier les juifs ont été se réfugier dans les montagnes environnantes, chez des arabes qui les ont accueilli fraternellement (c’etait avant) et les ont nourri dans l’attente d’avoir des nouvelles. Finalement, c’etait les américains, soulagés tous les monde est retourné au village.
Débarquement me semble plus approprié qu’invasion.